Le 18 juillet, on commémore le 21e anniversaire de l’une des pires attaques terroristes au monde. À 9 h 53 ce jour-là, en 1994, une puissante bombe a provoqué l’effondrement du bâtiment central de la communauté juive à Buenos Aires, en Argentine (AMIA),  faisant 85 morts et plus de 300 blessés.

En outre, exactement à cette même date du 18, il y a quelques mois, le 18 Janvier de cette année, le procureur spécial chargé de l’enquête, a été retrouvé mort dans son appartement. Le rabbin Sergio Bergman, un membre du Congrès argentin, a désigné le procureur fédéral Alberto Nisman comme «la 86ème victime de l’attaque contre l’AMIA. »

Vingt et un ans plus tard, l’enquête sur l’attentat contre l’AMIA n’a conduit à aucune condamnation. En fait, déjà en 2005, l’enquête était montrée du doigt comme une «honte nationale» pour le président d’ Argentine Nestor Kirchner.

Cela ne surprend personne, et presque personne en Argentine aujourd’hui ne croit que le système judiciaire ne sera jamais capable de déterminer ce qui est arrivé à M. Nisman (les récents sondages montrent que 70 pour cent des gens croient que le crime ne sera jamais résolu).

Tout acte terroriste a un coupable, mais certaines personnes en ce moment doivent être en train de se féliciter pour avoir enseigné à ceux qui pensent comme eux comment assassiner en toute impunité. En effet, Teresita Dussart, la correspondante argentine pour ‘La Libre Belgique » a remarqué que l’enquête AMIA est devenue une université du crime, la leçon principale étant celle de l’impunité.

Tout acte terroriste a également l’intention de délivrer un message à quelqu’un. Gustavo Perednik, un Israélien né en Argentine — qui a fait ses études de doctorat de philosophie à New York, a écrit un livre sur l’enquête de l’AMIA et l’interprète de la façon suivante :

« On pourrait facilement faire valoir, par exemple, que 9/11 était une réponse sunnite à l’acte précédent de l’agression chiite en Argentine — une compétition entre rivaux djihadistes transnationaux, tant dans la course pour la domination du monde que pour la lutte en vue du rétablissement d’un califat dans le monde entier. »

La Ligue contre la Diffamation (ADL) a analysé en trois dimensions principales la complexité et la dynamique de l’enquête sur l’attentat contre l’AMIA : Connexion au réseau local; connexion internationale; et les irrégularités de l’affaire. Dans la vraie vie, cependant, tous les domaines d’investigation traversent et véhiculent des données sur la réalité du pouvoir politique argentin.

Les expériences de ces 21 dernières années et la façon, dont l’enquête sur la mort du Dr. Nisman a été jusqu’ici traitée, semblent confirmer l’opinion de la majorité des observateurs : l’Etat supposé administrer la justice est, en fait, celui qui l’empêche d’advenir.

La corruption, l’inaptitude, la stupidité et la politisation sont les alliés les plus forts du terrorisme.

Chaque agresseur  qui n’est pas tenu pour responsable de ses actes néfastes met en danger le monde dans lequel nous vivons tous. Si un peut le faire alors, d’autres peuvent aussi le faire.

La possibilité de succès des terroristes est basée sur leur capacité à traverser les frontières et à obtenir le soutien des mafias locales.

Les États responsables sont ceux qui permettent à leur système judiciaire de rester indépendant, à leurs forces de sécurité de répondre de leurs actes et à leur exécutif d’être réellement engagés à protéger leurs citoyens, ainsi qu’à assurer la traque sans relâche et sans limitations dans le temps de ceux qui menacent la vie.

Bien qu’incomparable dans sa  longueur, la longue enquête et la résolution d’autres attentats terroristes tels que l’attentat de Lockerbie doivent servir de rappel à ne pas désespérer qu’on puisse ainsi offrir aux terroristes de l’AMIA l’impunité dont ils jouissent actuellement.

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Par Moshé Pitchon

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