Hillary Clinton blanchie par le FBI

Hillary Clinton, mardi, sur la base aérienne d'Andrews, avant de se rendre à Charlotte (Caroline du Nord) pour un meeting commun avec le président Obama.

Le Bureau fédéral américain estime qu’il n’y a pas lieu de la poursuivre pour l’usage de sa messagerie privée alors qu’elle était secrétaire d’État. Un vif soulagement pour la candidate à la Maison-Blanche.

Le FBI a tranché : Hillary Clinton a fait preuve d’une «négligence extrême» en utilisant inconsidérément sa messagerie personnelle, via un serveur privé, lors de son passage à la tête du Département d’État, de 2009 à 2013, mais elle n’avait «pas l’intention de violer la loi». James Comey, le directeur du Bureau, ne recommande donc au ministère de la Justice «aucune poursuite» judiciaire à l’encontre de l’ancienne secrétaire d’État.

Ainsi se clôt formellement l’enquête sur le scandale dit de l’«e-mail gate», qui menaçait de déboucher sur un procès, forcément dévastateur pour la campagne de Hillary Clinton, en pleine course à la succession du président Barack Obama, le 8 novembre prochain.

À l’issue d’un examen fastidieux de plus de 30.000 e-mails échangés par Clinton avec ses proches conseillers, Huma Abedin, Jake Sullivan et Cheryl Mills, et dont 1258 ont tout juste été divulgués par Wikileaks, il ressort que les sujets évoqués – à commencer par l’Irak et la question nucléaire iranienne – auraient dû justifier un traitement «confidentiel». Le piratage probable du serveur privé du couple Clinton par des hackers étrangers, notamment russes et chinois, confirmé par des sources anonymes, pourrait avoir entraîné des fuites sérieuses au cœur du pouvoir américain.

La colère de Donald Trump

En lavant la démocrate de tout soupçon, James Comey et ses «incorruptibles» ont inévitablement provoqué l’ire de Donald Trump, le fantasque rival de Clinton dans la course à la Maison-Blanche. Depuis des mois, le milliardaire new-yorkais dénonce à tout va un système «corrompu» et «truqué», dont le couple Bill et Hillary Clinton serait un des principaux bénéficiaires depuis bientôt trois décennies. Il s’est empressé de dénoncer sur Twitter, son média favori, une décision «très, très injuste», rappelant que le général David Petraeus, éphémère directeur de la CIA en 2011-2012, avait été inquiété «pour beaucoup moins que cela».

La rencontre fortuite, la semaine passée, entre Bill Clinton et la ministre de la Justice, Loretta Lynch, sur le tarmac de l’aéroport de Phoenix en Arizona, avait grandement contribué à jeter de l’huile sur le feu. Lynch, dont la carrière avait été lancée par l’ancien chef de l’État démocrate, a tardé à éteindre l’incendie naissant, marmonnant sans grande conviction que l’entretien ne concernait «en aucun cas» l’avenir de l’ex-première dame. Elle avait fini par dire du bout des lèvres qu’elle «suivrait les recommandations du FBI», quelles qu’elles fussent. Ces commentaires embarrassés avaient déclenché un flot de critiques à l’encontre de la «dynastie» Clinton, passée maître dans l’art d’intriguer en coulisses et de passer au-dessus des lois.

Se déclarant «satisfait» des conclusions du FBI, le porte-parole de Hillary Clinton, Brian Fallon, a répété une fois de plus que l’usage de l’adresse électronique avait été «une erreur». Faute avouée, à moitié pardonnée, même en matière de sécurité nationale? Affichant une impopularité record, comme Donald Trump, la favorite de l’élection présidentielle n’en a peut-être pas fini de payer sa «négligence extrême».

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