Cinquante ans après la guerre du Kippour : les coulisses de l’échange de prisonniers entre Israël et la Syrie révélées

La commémoration des cinquante ans de la guerre du Kippour a récemment été marquée par la publication d’archives essentielles par les Archives Nationales d’Israël. Ces documents ont éclairé les négociations délicates et stratégiques entre Israël et la Syrie concernant l’échange de prisonniers de guerre, révélant ainsi des aspects cruciaux de cette période tumultueuse de l’histoire du Moyen-Orient.

La guerre du Kippour, également connue sous le nom de guerre du Yom Kippour, a éclaté le 6 octobre 1973, lorsque les forces armées égyptiennes et syriennes ont lancé une attaque surprise contre Israël, le jour le plus saint du calendrier juif. Malgré la signature d’un cessez-le-feu le 24 octobre de la même année, les troupes israéliennes sont restées déployées en Égypte et en Syrie, entraînant des tensions économiques et politiques croissantes à l’intérieur du pays.

Dans ce contexte, les négociations pour un échange de prisonniers de guerre sont rapidement devenues un enjeu crucial. Israël et l’Égypte ont entamé des pourparlers dès octobre 1973, ce qui a abouti à un retrait des troupes israéliennes et à des échanges de prisonniers en novembre. Cependant, les pourparlers avec la Syrie se sont avérés beaucoup plus complexes et difficiles à mener.

Sous la direction du président Hafez al-Assad, la Syrie a exigé des concessions importantes de la part d’Israël, notamment un retrait au-delà de la Ligne Pourpre, établie après la guerre des Six Jours en 1967. De plus, la Syrie refusait de fournir une liste des prisonniers de guerre détenus ou de permettre des visites de la Croix-Rouge, utilisant ainsi les prisonniers comme levier dans les négociations.

C’est là qu’intervient le Secrétaire d’État américain de l’époque, Henry Kissinger, dont le rôle dans les pourparlers était essentiel. Déterminé à jouer un rôle de premier plan dans la région et à contrôler les relations entre l’Union soviétique et les pays arabes, Kissinger a facilité la communication entre Israël et la Syrie, cherchant des solutions pour surmonter les obstacles.

Les pressions internationales, notamment celles des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, ont finalement contraint Assad à céder. Le 7 février 1974, la Syrie a finalement transmis une liste de 65 prisonniers de guerre israéliens détenus, ouvrant ainsi la voie à des progrès significatifs dans les négociations.

Le 1er mars 1974, exactement cinquante ans auparavant, la Croix-Rouge a été autorisée à rendre visite aux prisonniers de guerre israéliens, marquant une étape importante dans le processus de paix entre Israël et la Syrie. Cet échange de prisonniers a contribué à stabiliser le fragile cessez-le-feu entre les deux nations, bien que cinquante ans plus tard, elles demeurent officiellement en état de guerre.

Au-delà de son importance historique, cet épisode souligne également les défis persistants de la paix au Moyen-Orient. Malgré les efforts diplomatiques et les négociations, les tensions entre Israël et ses voisins restent un sujet brûlant.

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