Rockets are fired from Gaza City, towards Israel on May 11, 2021. Israel and Hamas exchanged heavy fire, in a dramatic escalation between the bitter foes sparked by unrest at Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa Mosque compound. Photo by Mahmoud Al-Hende//APAIMAGES_1.0477/2105120939/Credit:Mahmoud Al-Hende apaima/SIPA/2105120943

Gaza – laboratoire militaire pour l’Iran et ses milices

Jacques Neriah

La dernière opération de Tsahal contre le Hamas et le Jihad islamique a été minutieusement observée et étudiée par le Hezbollah et l’Iran. De ce fait, malgré les limites du territoire de la bande Gaza et les 11 jours d’hostilités, il est clair qu’il s’agit d’une épreuve préliminaire avant une éventuelle confrontation sur le front nord. La récente guerre dans la bande de Gaza n’était donc qu’un terrain d’essai militaire pour l’Iran et le Hezbollah.

Ainsi, les Ayatollahs et la milice chiite libanaise ont pu mesurer la puissance de feu de Tsahal, sa capacité d’interception et ses limites dans le souci presque irrationnel d’éviter des pertes civiles. Cette préoccupation exagérée d’Israël est née des craintes de condamnations internationales et de l’accusation de crimes contre l’humanité, mais aussi de la dépendance à l’égard des États-Unis et de l’érosion de l’image d’Israël dans l’opinion publique en Amérique et en Europe.

Juste après la Seconde guerre du Liban de 2006, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, aurait dit qu’il n’aurait pas déclenché une guerre contre Israël s’il avait su que sa décision provoquerait une telle destruction. Depuis, certains observateurs et analystes concluent à maintes reprises que l’absence d’action militaire du Hezbollah découle de la dissuasion israélienne.

En réalité, depuis l’été 2006, le Hezbollah a réorganisé, consolidé ses effectifs et a renforcé son armement grâce au soutien logistique et financier de l’Iran. La milice libanaise possède actuellement plus de de 140000 roquettes et missiles, dont certains télécommandés avec précision.  Depuis 2014, lors de l’opération Plomb durci, le Hezbollah analyse les batailles du Hamas contre Tsahal et adopte à chaque fois la nouvelle réalité sur le terrain. Le Hezbollah avait également annoncé publiquement que son but est de conquérir la Galilée, en mobilisant des unités d’élite et en construisant un réseau de tunnels et bunkers. La milice chiite possède aussi des drones et des unités navales prêtent à attaquer les plates-formes gazières israéliennes au sud-ouest de la côte libanaise.

GRI, Liban

(Twitter)

Le 8 mai 2021, Ramez Halabi, l’un des chefs du Jihad islamique a expliqué  à la télévision irakienne que son organisation avait acheté toute sorte d’arme avec des fonds iraniens, et que chaque missile porte la signature de Qasem Soleimani. ( éliminé par les Américains le 3 janvier 2020) Le leader du Hamas Ismail Haniyeh, résidant au Qatar, avait remercié l’Iran pour son aide financière et son armement.

Du point de vue palestinien, la guerre a prouvé que Tsahal n’était pas aussi effrayant qu’auparavant. En fait, la dernière victoire militaire d’Israël remonte à 1982, ce qui a finalement abouti au retrait du sud du Liban en mai 2000 sous les pressions du Hezbollah. Le résultat de la guerre de 2006 a été considéré comme une victoire du Hezbollah, tandis que l’opération de 2014 a démontré à quel point Israël s’abstient d’initier une offensive terrestre massive dans la bande de Gaza.

L’affaiblissement de l’Autorité palestinienne par Israël a finalement conduit au renforcement du Hamas. Le Hamas s’est rendu compte qu’Israël avait mal évalué ses intentions en pensant – jusqu’à la dernière minute – qu’il ne s’intéressait guère à une confrontation militaire et qu’en fait il était dissuadé. Cette évaluation va de pair avec les déclarations israéliennes selon lesquelles il n’y aura pas d’opération terrestre dans le but de chasser le Hamas du pouvoir. Ainsi, grâce au « Dôme de fer », Israël peut se permettre d’attaquer le Hamas sans franchir la frontière.

Cependant, pour le mouvement islamiste, ces déclarations prouvent une faiblesse d’Israël renforcée par la crainte de perdre des soldats sur le champ de bataille et de refuser de contrôler deux millions de Palestiniens supplémentaires. Pour Téhéran et le Hezbollah, ces conclusions sont identiques pour le Liban.

La dernière guerre à Gaza doit donc tirer un signal d’alarme. Israël se trouve dans l’obligation de réviser sa politique envers ses ennemis dans le monde arabe. Pour eux, la retenue n’était à ce jour qu’un signe de faiblesse.

Sans un changement fondamental de la doctrine militaire, l’Iran et le Hezbollah seront encouragés à renforcer leur arsenal militaire et à poursuivre leurs plans opérationnels pour surprendre Israël sur plusieurs fronts.

Par le 30/5/21

jcpa-lecape.org

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Bensimon Philippe

L’argent et l’aveuglement ne suffisent pas. Étant ce qu’ils sont, endoctrinés depuis l’enfance, ils n’ont ni l’intelligence ni le savoir ni le recul des défaites. L’amnésie collective et la haine leurs font oublier échec cuisant sur échec de la honte jusqu’au jour où ils ne seront plus rien. Anéantis. Disparus entre les dunes de sable. La paix ne s’imposera qu’au prix d’une table rase en commençant par l’Iran. Le reste suivra naturellement…

Quant à l’Europe et l’Amérique du nord, le ver est déjà dans le fruit. L’odeur de la gangrène se fait sentir au coeur même des grandes villes.

Jg

Israël ne fait plus peur ,les arabes se préparent activement à une nouvelle confrontation ,encore plus sérieuse contre nous ,surtout les civils .
Chez eux le matériel humain compte peu ,les réserves sont illimitées ,comme l’ argent ,et comme les amitiés dans le monde .
Quand aux pressions de nos « amis  » elles nous ont empêché de gagner une guerre .