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« Gaza inédite » … avant le jihadisme islamiste

Du 17 au 21 mars 2016, l’institut du Monde Arabe (situé à Paris) ainsi que le Mucem (à Marseille) accueillent un colloque scientifique sur l’archéologie dans la bande de Gaza, intitulé «Gaza inédite». Les archéologues y font découvrir une histoire très riche, depuis la haute Antiquité voire l’âge de bronze (1500 avant l’e.c) reprenant les différentes influences, sur cette place d’une importance stratégique considérable pour le commerce.

Y sont ainsi présentés les travaux de recherches archéologiques effectués sur la bande côtière, en distinguant les différentes étapes historiques et les styles attachés à chaque époque. La diffusion de l’information s’opère au moyen de reportages, de films, des débats, de témoignages très riches et variés. Toutefois, et alors que la démarche se voulait scientifique, le colloque a pris une tournure politique avec la critique d’Israël, considéré comme responsable des difficultés de mener le travail de recherche dans des conditions normales.

Depuis 1995, les archéologues collectent des données sur l’histoire et les traces culturelles et religieuses multiples de ce territoire long de 40 kilomètres, large de 10, et peuplé (en 2016) d’une population estimée à 1.9 millions de personnes. La bande de Gaza a tout d’abord été conquise par Alexandre le Grand (au 4ème siècle avant l’e.c) et est restée païenne jusqu’au 5ème siècle de notre ère. Le christianisme s’y est ensuite développé à la fin de la période romaine notamment avec la naissance du monachisme chrétien, période pendant laquelle les moines (ou moniales s’agissant des femmes) vivaient dans des monastères entre recueillement, prière et méditation.

En marge de cette activité spirituelle intense, Gaza a également été le centre d’une école de rhétorique (située dans la ville de Gaza) entre le 5ème et le 6ème siècle de notre ère, où les orateurs déclamaient en grec ancien dans un style usité à l’époque de la Grèce classique.

C’est la mission de coopération archéologique franco-palestinienne dirigée par le dominicain Jean Baptiste Humbert, qui s’est attachée à mettre en valeur ce patrimoine extraordinaire. Aussi, le département archéologique de l’Ecole Biblique a-t-il découvert le site d’Anthédon, ancienne cité grecque située au nord de la bande de Gaza comprenant l’un des ports les plus importants d’une longueur de 600 mètres. Notons également la présence du plus important monastère du Moyen Orient, en l’occurrence le site de Hilarion situé à Tell Umm El-Amr implanté sur 15 000 mètre carrés, construit par le fondateur du monachisme.

Le colloque permet ainsi d’apprendre qu’à Beit Lahiya, dans le nord, se trouvent des temples romains et des sites byzantins (avec céramiques et verreries). De même, à Jabaliya et Al-Nazla, une nécropole romano-byzantine offre une mosaïque byzantine géante (500 m2) datant du VIIIe siècle (de l’empire Romain d’Orient). A Al-Nuseirat, le site byzantin a été découvert en 1991 et à Deir al-Balah, la nécropole exceptionnelle est attribuée aux rois philistins ayant vécu entre – 1400 et – 1200 av l’e.c (le mobilier se trouve au Musée Rockefeller et au Musée d’Israël à Jérusalem). A Abassan, se trouve un ensemble conventuel byzantin du VIIe siècle (découvert en 1995) avec le petit sanctuaire à l’endroit où s’est arrêté Abraham lorsqu’il s’est rendu en Egypte. A Rafah, c’est dans l’ancienne cité romaine des temples d’Apollon et d’Artémis que Cléopâtre a épousé son frère Ptolémée XIII (on y trouve aujourd’hui un camp de réfugié palestinien…). Enfin, A Khan Yunes, la forteresse mamelouke du XIVe siècle a été construite sur la route du pèlerinage.

Ainsi, la bande de Gaza était un centre d’études religieuses et de méthodes oratoires très riche… avant sa conquête par les musulmans en 637. Aujourd’hui, les camps d’entraînement terroristes du Hamas empêchent toute poursuite des recherches, comme sur le site d’Anthédon où les jihadistes s’entraînent au combat contre les Juifs, obligeant les scientifiques à consulter la documentation dans un magasin de la ville de Gaza.

Pour autant, le colloque s’évertue-il à imputer à Israël, la responsabilité dans le retard pris pour les recherches avec le bouclage de la bande de Gaza depuis plus de 8 ans, et les soit disant assauts de l’armée israélienne sur la bande côtière. Il est alors reproché l’accès restreint aux sites en raison de la fermeture des frontières (alors que rien n’interdit aux chercheurs de passer par l’Egypte pour s’y rendre). De même, il est déploré la marginalisation de la bande de Gaza et l’impossibilité pour les habitants d’en sortir (alors qu’il leur suffirait de tendre la main à Israël pour que tout rentre dans l’ordre). Pour leur part, les Palestiniens sont présentés comme étant dotés de dynamiques sociales et culturelles très fortes, le tout dans une « obligation de résister » (sic) à l’occupant (alors même que l’ancien premier Ministre Ariel Sharon a chassé tous les Juifs, cultivateurs, religieux ou militaires, de la bande de Gaza en juillet 2005).

De même, le colloque avance que Gaza est centrale pour ce qu’il en est de la question nationale palestinienne (alors que le patrimoine culturel et cultuel mis en valeur n’a rien à voir avec la société palestinienne et l’Islam dans laquelle elle est enfermée). Il indique également que Gaza a une incidence sur le conflit israélo-palestinien (alors qu’il n’y a aucun conflit particulier entre Juifs et Gazaouïs, juste une idéologie du Hamas tenant à l’éradication de l’entité sioniste dont Israël soit se défendre. Si les Gazaouïs renonçaient collectivement à ce projet, rien de s’opposerait à une normalisation des relations entre les deux peuples). Enfin, il est indiqué que Gaza est importante pour comprendre les problématiques auxquelles sont confrontées les sociétés arabes et musulmanes. En réalité, la richesse du passé de la bande de Gaza (qui n’a rien à voir avec l’Islam) illustre en quoi le problème local résulte du fondamentalisme religieux du Hamas qui interdit toute évolution de la population gazaouïe, privée de penser librement.

C’est bien l’erreur majeure de ce colloque qui affirme que l’impossibilité de poursuivre les recherches tient à l’attitude d’Israël à l’égard des habitants de Gaza (alors qu’Israël n’est pas en guerre contre Gaza, contrairement aux Palestiniens de la bande de Gaza qui le sont contre Israël). Ainsi, et contrairement à ce que répètent en boucle les organisateurs du colloque, ce n’est pas le bouclage de la bande de Gaza qui est à l’origine d’une méconnaissance de l’histoire sociale politique et culturelle du territoire, mais bien la doctrine du Hamas qui refuse de révéler à sa population l’histoire extraordinaire de la bande de Gaza qui n’a rien à voir avec les messages coraniques.

Pour sa part, Israël est bien évidemment favorable à la poursuite de ces recherches historiques qui témoignent de l’absence de lien entre la population contemporaine (plongée dans son idéologie islamiste) et la vitalité artistique, religieuse, spirituelle qui prévalait avant les invasions musulmanes. Il pourrait être suggéré à la population locale, de s’engager sur le développement du tourisme, de la visite des sites historiques, puis de tourner définitivement le dos à l’inhumanité du message islamiste. Elle pourra alors lancer des projets immobiliers autour de ses sites historiques pour montrer aux visiteurs la richesse du sous sol de la bande de Gaza, à l’exception des tunnels terroristes, seul héritage en lien avec la culture islamique.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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