Avi Gabbay, chef du parti travailliste dans l’opposition, aurait peut-être espéré arrêter la chute libre de l’Union sioniste dans les urnes sous sa conduite en se débarrassant de son partenaire Hatnuah et en jetant brutalement à la rue sa dirigeante, la députée Tzipi Livni, sans gants ni préavis. Cependant, il s’est montré audacieux, car Livni a eu raison de dire à ses amis que Gabbay n’a pas ce qu’il faut pour être un chef politique ou un homme d’État. – et qu’il manque de charisme.

Gabbay a donc raison de la renvoyer de leur liste commune et de la destituer en tant que chef de l’opposition au Parlement. (Gabbay, lui, n’est pas membre de la Knesset). Livni, qui a été ministre des Affaires étrangères et ministre de la Justice dans les gouvernements précédents, a utilisé cette tribune pour réclamer une relance de la diplomatie avec des «Palestiniens modérés».

Les deux ont eu raison l’un vis-à-vis de l’autre, mais cela ne les aidera pas à se frayer un chemin après leur divorce. La campagne qui se dessine dans la perspective des élections du 9 avril est de plus en plus volatile et en proie à des chocs soudains. Dans sa première réponse à l’action de Gabbay, Livni a déclaré qu’elle continuerait à se battre pour défendre ses convictions, en commençant par renverser le gouvernement actuel. Ses chances de succès sont nulles, face à l’opposition du Futur (Yesh Atid) de Yair Lapid et au nouvel Israel Resilience, de l’ancien chef d’état-major Benny Gantz. Les bureaux de vote sourient à Gantz qui incarne un nouveau visage, mais cela pourrait changer dès qu’il aura dévoilé son programme et sa liste de candidats.

Dans l’autre camp, la ministre de la Justice, Ayelet Shaked, et le ministre de l’éducation, Naftali Bennett, ont annoncé samedi soir, en lançant le parti de la nouvelle droite, qu’ils étaient en train de rompre avec le parti sioniste-religieux national le Foyer Juif, afin de créer une nouvelle entité. Cette rupture s’est depuis lors révélée être une ruse soigneusement planifiée, visant à attirer des électeurs non religieux ainsi que des Lilkudniks et d’autres partis de droite désabusés par le leadership de Binyamin Netanyahu. Cela aussi peut n’être que la première partie de leur plan. Si le Likoud passe un mauvais quart-d’heure auprès de l’électeur, ce nouveau parti se réunira et entrera dans la deuxième partie de son plan.

Les conseillers de Benny Gantz ont immédiatement attribué les dissolutions au sein des partis vétérans à «l’effet Gantz». Il s’agissait d’une tentative amateur de tirer parti de fissures visibles depuis longtemps, qui se seraient produites avec ou sans son arrivée sur la scène politique.

1 janvier 2019 @ 14:53 AVi Gabbay , Ayelet Shaked. , Benny Gantz , Binyamin Netanyahou , la campagne électorale israélienne, la politique israélienne , Tsipi Livni

Adaptation : Marc Brzustowski