Les Compagnies Maritimes Réclament une Protection Renforcée après les Attaques en Mer Rouge
À la suite des attaques perpétrées par les rebelles Houthis au large des côtes yéménites, plusieurs compagnies maritimes réclament une protection militaire étendue dans les voies maritimes du Moyen-Orient. Les récentes attaques ont généré des inquiétudes quant à la stabilité des routes commerciales, particulièrement en ce qui concerne l’approvisionnement mondial en pétrole. Les compagnies maritimes demandent désormais une présence militaire plus robuste pour garantir la sécurité des navires circulant dans la région.
Les incidents ont eu lieu au large du Yémen, où des navires commerciaux, dont un navire de guerre américain, ont été attaqués. Les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, sont suspectés d’être derrière ces agressions. Jacob Larsen, directeur de la sécurité chez BIMCO, une organisation représentant les armateurs à l’échelle mondiale, souligne la nécessité de mobiliser davantage de ressources militaires face à ces menaces récurrentes. Il indique que les attaques simultanées contre trois navires dans une même zone géographique soulignent le manque actuel de moyens de protection.
Les États-Unis ont confirmé que des attaques ont eu lieu, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la possible expansion des actions des Houthis en réponse aux récents événements à Gaza. Les autorités américaines sont en pourparlers avec d’autres nations pour mettre en place une force opérationnelle maritime visant à assurer un passage sécurisé des navires en mer Rouge, selon Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale.
Cette nouvelle menace inquiète les compagnies maritimes, qui craignent des perturbations significatives du commerce mondial. Les récents bouleversements causés par la pandémie de coronavirus et l’invasion russe en Ukraine ont déjà eu un impact sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Cependant, les analystes estiment que les traders sous-estiment l’importance des récentes attaques en mer Rouge et leurs conséquences potentielles sur le commerce, en particulier dans le secteur pétrolier.
Les Houthis, associés à l’Iran, ont multiplié les attaques contre des navires au Moyen-Orient depuis 2019, utilisant des tactiques variées, telles que la capture de pétroliers et l’utilisation de mines marines. Outre les perturbations dans la mer Rouge, les compagnies maritimes redoutent également une menace sur le détroit d’Ormuz, un passage vital pour l’exportation de pétrole et de gaz.
Bob McNally, ancien conseiller du président George W. Bush, estime que le risque de perturbation substantielle de l’approvisionnement énergétique régional atteint 30%. Bien que Téhéran et Washington évitent une confrontation directe, des affrontements involontaires pourraient survenir, mettant en péril la stabilité de la région.
Environ 40 % du commerce maritime pétrolier quotidien passe par le détroit d’Ormuz, tandis que la mer Rouge est un itinéraire essentiel pour l’approvisionnement en pétrole et en gaz. Les armateurs cherchent désormais des itinéraires alternatifs plus sûrs, bien que plus coûteux, et demandent une protection accrue lors de leurs déplacements dans la région.
Face à ces menaces, certaines compagnies maritimes modifient déjà leurs itinéraires pour garantir la sécurité de leurs navires. Zim, une compagnie maritime israélienne, a récemment annoncé des modifications d’itinéraire, avertissant ses clients de possibles retards de livraison. Les routes alternatives incluent des détours au Cap de Bonne-Espérance et le long de l’Afrique de l’Ouest, des itinéraires plus longs et onéreux.
La situation souligne l’urgence pour les compagnies maritimes de trouver un équilibre entre le maintien des itinéraires nécessaires et la protection de leurs actifs, malgré les coûts et les risques croissants associés à la navigation dans des zones potentiellement hostiles.
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