Facebook CEO Mark Zuckerberg speaks during the annual F8 summit at the San Jose McEnery Convention Center in San Jose, California on May 1, 2018. / AFP PHOTO / JOSH EDELSON

RÉSEAUX SOCIAUX – Historique? Avec la publication des résultats du deuxième trimestre, le 25 juillet, Facebook a littéralement sonné les investisseurs en anticipant un fort ralentissement de sa croissance à venir, et en dévoilant des résultats jugés décevants, suscitant le doute sur sa capacité à se dépêtrer des scandales.

Dans la nuit, le titre dégringolait de plus de 20% dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, en attendant la réouverture de la bourse américaine ce 26 juillet, 15h30 heure de Paris. En cas de confirmation, Facebook perdrait en une séance plus de 100 milliards de dollars, l’équivalent de la totalité de la valorisation boursière de L’Oréal, un des tauliers du CAC 40.

 

Voir l'image sur TwitterVoir l'image sur Twitter

Sébastien Couasnon

@SCouasnonBFM

Du jamais vu ! Facebook pourrait perdre à l’ouverture de Wall Street entre 100 et 150 milliards.

 

Alors qu’est-ce qui cloche à ce point? En tentant d’expliquer leurs performances décevantes, ses responsables ont pointé plusieurs facteurs, parmi lesquels les scandales à répétition, qui lui coûtent très cher en investissements, ou encore, dans une moindre mesure, le Règlement européen des données personnelles (RGPD) entré en vigueur dans l’Union européenne fin mai pour mieux encadrer l’utilisation des données personnelles.

Les données personnelles des utilisateurs -au centre du scandale planétaire Cambridge Analytica qui a éclaté mi-mars- sont la base du modèle économique de Facebook, dont la quasi-totalité des revenus provient des ventes d’espaces publicitaires. Mauvaises pour son image, ces controverses ont pu refroidir public et annonceurs.

Ils ont atteint leur picRoss Gerber, analyste chez Gerber Kawasaki

Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car derrière les Unes de la presse, il faut regarder dans le détail les chiffres publiés par le réseau social.

D’un point de vue financier, Facebook reste une cash machine d’exception. Le chiffre d’affaires est en hausse de 42% à 13,2 milliards, un peu en-dessous des attentes des analystes certes. Quant au bénéfice net, il a bondi de 31% à 5,1 milliards de dollars.

Un problème d’utilisateurs

Mais plus que tout, le groupe a déçu avec ses 2,23 milliards d’usagers actifs mensuels, à peine plus que fin mars. Déception aussi pour les utilisateurs actifs quotidiens, qui étaient 1,47 milliard fin juin, moins qu’espéré. Le nombre d’utilisateurs en Europe a même « baissé légèrement (…) en raison de la mise en oeuvre du RGPD », s’est défendu Mark Zuckerberg.

Nombre d’utilisateurs actifs quotidien (en millions)

Ce qui inquiète vraiment les investisseurs:

  1. Stagnation, voire recul du nombre d’utilisateurs en Amérique du Nord depuis un an.
  2. Baisse du nombre d’utilisateurs en Europe au dernier trimestre « en raison de la mise en oeuvre du RGPD », a déclaré Mark Zuckerberg le 25 juillet lors de la conférence téléphonique avec les analystes.

Les analystes n’ont qu’une question en tête: Facebook est-il à son apogée? Est-il condamné, au mieux, à plafonner, ou, au pire, à perdre du terrain?

« Beaucoup d’investisseurs ont du mal à comprendre le ralentissement (…). On dirait que son ampleur est inédite », a déclaré l’analyste Brent Thill (Jefferies & Co.) lors de la conférence téléphonique de publication des résultats.

Ross Gerber, analyste chez Gerber Kawasaki, voit dans ces chiffres la preuve que le vent tourne pour les réseaux sociaux. « Ils ont atteint leur pic », a-t-il dit sur Twitter.

L’effet douche froide a été d’autant plus violent que les analystes guettaient les premières conséquences financières des scandales, notamment autour de la prolifération des « fake news » pendant la campagne présidentielle américaine en 2016, invisibles jusque-là. Si le titre avait été malmené au moment de Cambridge Analytica, le groupe avait plus que rattrapé ses pertes.

Pour les investisseurs, la stagnation des performances marque le début d’une nouvelle ère pour Facebook. Il pâtit en réalité d’une désaffection croissante de la part des plus jeunes, qui se tournent notamment vers sa plateforme de partages de photos Instagram, qui vient de passer le milliard d’utilisateurs et dont la croissance a aidé le chiffre d’affaires de sa maison-mère, limitant donc la casse pour l’ensemble du groupe.

 Le HuffPost

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires