L’inquiétude israélienne, l’Amérique et les ayatollahs

Par Ruthie Blum

La tension est à son comble en Israël alors que les États-Unis entament la dernière étape de leur élection présidentielle. Compte tenu du niveau d’inquiétude de l’opinion publique autour de cette élection et de l’importance que lui accordent les analystes locaux, un extraterrestre observateur depuis Mars pourrait croire à tort que le vote se déroule entre le Jourdain et la mer Méditerranée, et non de l’autre côté de l’océan Atlantique.

Il a déjà été établi, par le biais de sondages et du consensus des experts – y compris parmi ceux qui sont plus prédisposés politiquement à la vice-présidente Kamala Harris et aux démocrates en général qu’à l’ancien président Donald Trump et au parti républicain – que la plupart des Israéliens prient pour que ces derniers sortent victorieux.

Les sondages qui montrent que les candidats sont pratiquement à égalité, avec des fluctuations quotidiennes dans les pourcentages des États clés, suscitent beaucoup d’inquiétudes, et pas seulement dans les capitales américaines ou à Jérusalem. Non, on peut dire sans se tromper que le monde entier observe et attend avec impatience le résultat.

Même si Joe Biden restera à la tête de la Maison Blanche jusqu’au début de l’année 2025, quels que soient les résultats des urnes, personne ne pense qu’il mène la danse, et ce depuis au moins deux ans. En Israël, on suppose cependant que les personnalités qui le soutiennent pourraient se livrer à de graves sabotages dans les semaines précédant l’investiture de son successeur.

Après tout, à la même période, fin 2016, le président sortant Barack Obama et son acolyte, le secrétaire d’État John Kerry, ont fait quelques coups d’éclat qui ont fait la fierté des ennemis d’Israël. Parmi ces coups d’éclat, l’abstention sur la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 23 décembre.

La résolution 2334, adoptée par 14 voix contre 0, condamne les colonies israéliennes et appelle à l’arrêt de toute construction de telles colonies. Elle demande également un meilleur étiquetage des produits israéliens, et pas seulement ceux fabriqués dans les colonies. Elle classe en outre le Mur occidental dans la catégorie des « territoires palestiniens occupés ».
Naturellement, la résolution a été une grande bénédiction pour le mouvement BDS, les Etudiants pour la Justice en Palestine et d’autres organisations hostiles à l’Etat juif. Les Palestiniens l’ont saluée en général et ont déclaré sans ambages qu’elle ouvrait la voie au désinvestissement, aux sanctions et aux poursuites judiciaires devant la Cour pénale internationale de La Haye.

Pourtant, Kerry a continué à suggérer que les Juifs qui construisent des appartements en Judée, en Samarie et à Jérusalem-Est empêchent les Palestiniens de croire qu’Israël agit de bonne foi, attribuant l’impasse dans les négociations de paix au gouvernement d’extrême droite « extrémiste » d’Israël (cela vous rappelle quelque chose ?) plutôt qu’aux maîtres du terrorisme à Ramallah et à Gaza.

Bien plus scandaleux fut son clin d’œil au deuil palestinien de la « Nakba », la « catastrophe » de la création d’Israël en 1948. En d’autres termes, il reconnaissait que le problème n’était pas « l’occupation » des territoires que les États arabes avaient perdus lors de la guerre des Six Jours de 1967, mais l’existence de Juifs sur chaque centimètre carré de terre, du « fleuve à la mer » et de Metula à Eilat.

Avant la tirade vile de Kerry, Trump a tweeté : « Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël être traité avec un tel mépris et un tel manque de respect. Ils avaient un grand ami aux États-Unis, mais plus maintenant. Le début de la fin a été l’horrible accord avec l’Iran, et maintenant cela (l’ONU) ! Reste fort Israël, le 20 janvier [l’investiture de Trump en 2017] approche à grands pas ! »

À ce propos, la République islamique espère que Harris finira par occuper le Bureau ovale le 20 janvier prochain. Tout en proférant des menaces quotidiennes de représailles sévères contre Israël pour ses récentes frappes sur des sites militaires iraniens – promettant de déployer des ogives nucléaires et des missiles plus puissants que ceux lancés lors de ses deux attaques précédentes – les mollahs semblent faire une pause en attendant l’issue des élections américaines.

Ils supposent qu’Israël a conclu un accord tacite avec les puissances en place à Washington pour ne pas frapper l’Iran avant mardi. Mais le guide suprême Ali Khamenei doit comprendre qu’un tel accord serait nul et non avenu si Téhéran prenait des mesures.

Néanmoins, les médias hébreux sont obsédés par la question de savoir quand il faudra s’attendre à la prochaine attaque qui enverra les Israéliens à travers le pays dans des abris anti-bombes pendant plus de 20 minutes environ.

D’un côté, l’inquiétude est réelle.

D’un autre côté, les discussions incessantes sur le sujet ont tendance à avoir un effet calmant, voire anesthésiant. Paradoxalement, l’inquiétude nationale à l’égard des États-Unis est actuellement plus forte que celle liée aux ayatollahs – bien que les deux questions soient indissociables.

{Reposté depuis JNS }

JForum.fr avec www.jewishpress.com
Crédit photo : ABC sur YouTube Harris contre Trump sur la guerre entre Israël et le Hamas lors du débat sur ABC

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Franck DEBANNER

Seule la fraude peut, une deuxième fois, voler la victoire de TRUMP. Si, חס ושלום, cela se produit, ce serait naturel que les électeurs volés fassent d’énormes carnages de fraudeurs. S’ils ne les faisaient pas, alors ils seraient devenus aussi soumis, velléitaires et lâches, que la majorité des Européens.

Mais bon TRUMP va gagner.