Seconde campagne des élections israéliennes

 

Neuvième semaine Du 25 au 31 juillet 2019

 

Par Manfred Gerstenfeld

Le 1er août, il fallait soumettre les listes pour les élections à venir du 17 septembre. De ce fait, la dernière semaine a t-elle été trépidante,  concernant l’éventuelle fusion des parties pour se présenter. Un accord a été signé entre la Nouvelle Droite, le Foyer Juif et l’Union Nationale. Ces deux derniers avaient déjà participer ensemble au sein de l’Union des partis de Droite, lors des élections d’avril. La Nouvelle Droite avait concouru seule et n’était pas parvenue  à franchir le seuil électoral.

Ce nouveau regroupement composé essentiellement de partis religieux et de droite se présentera sous le sigle de la Droite Unie. Les efforts visant à intégrer l’extrême-droite Otzmah Yehudit ont échoué[1]. Il en est allé de même concernant Zehut. La nouvelle liste sera dirigée par l’ancienne ministre de la Justice Ayelet Shaked, de la Nouvelle Droite. Le chef du Foyer Juif, le Rabbin Rafi Peretz a tout fait pour l’empêcher, puisqu’il voulait diriger cette liste. Peretz se retrouve à présent, numéro 2 de la liste. Le dirigeant de l’Union Nationale, Bezalel Smotrich sera le numéro 3 et le chef destitué de la Nouvelle Droite, Naftali Bennett, ne sera plus que numéro quatre.

L’accord comprend également la clause que ces trois partis demeureront ensemble au cours des négociations de coalition. Tous recommanderont au Président Rivlin que le Premier Ministre Binyamin Netanyahu soit chargé de former le nouveau gouvernement[2].

Le dirigeant du parti Zehut, Moshe Feiglin avait déjà déposé sa liste mercredi matin du 31 juillet. Comme lors des élections d’avril, alors que  le parti n’est pas parvenu à franchir le seuil électoral, Zehut a choisi de se présenter seul[3].

Il n’y a pas eu de nouveaux développements pour d’autres listes conjointes à gauche. Selon la plupart des sondages, le fait que les Travaillistes et Gesher aillent ensemble aux urnes ne semble pas déboucher sur une augmentation des intentions de vote à leur égard. Cette liste pourrait bien ne bénéficier que de six sièges, tout comme le parti travailliste l’a réalisé seul en avril. Cela signifierait que la présence des Travaillistes à la Knesset aurait encore baissé, puisque la dirigeante de Gesher, Orly Levy-Abecassis occupera l’une des six premières places.

 

Le dirigeant et député travailliste Amir Peretz a été autorisé à désigner les huit candidats de la liste, ainsi que d’autres, plus bas sur cette liste. Une tentative pour mobiliser sur la liste le Général druze à la retraite Amal Assad a échoué. Assad a dit qu’il avait aussi refusé des offres de la part de l’Union Démocratique et d’autres partis. Le député chevronné Eitan Cabel, qui était numéro 15 sur la liste travailliste en avril a décidé de ne pas se présenter cette fois[4].

Le numéro 2 travailliste, Itzik Shmuli, battu par Amir Peretz dans l’élection pour la direction du parti, a été sollicité par l’Union Démocratique et Bleu et Blanc. Pourtant, il a décidé de demeurer au sein du parti travailliste[5]. Lui et Peretz sont les seuls députés travaillistes élus en avril qui sont restés sur laz liste pour les prochaines élections.

Quand l’Union Démocratique s’est formée, l’ancienne députée travailliste Stav Shaffir a eu droit de bénéficier de deux créneaux supplémentaires. Le huitième poste ira à l’ancienne députée Yael Cohen Paran. Elle avait été élue au cours des élections de 2015, avec l’Union Sioniste, composée par les Travaillistes et Hatnuah. Shaffir a aussi été habilitée à nommer le candidat pour le onzième poste[6]. Il ira à un ancien candidat travailliste, le Rabbin Gilad Kariv. C’est ke dirigeant du mouvement réformateur en Israël. Kariv est le seul candidat travailliste de la Knesset à avoir approuvé la députée Shaffir lors de sa défaite pour dans la lutte pour la place de leader, le 2 juillet[7].

Shaffir a été contrainte de démissionner de la Knesset. Le chef de file du Comité Central Electoral, le Juge Hanan Melcer a décidé que sinon, elle ne pourrait pas se présenter sur la liste de l’Union Démocratique[8]. Une autre évolution correspond au fait que l’Union Démocratique s’est engagée à ne pas se joindre à un gouvernement dirigé par Netanyahu[9].

Le député Roy Folkman a été élu en avril à la Knesset pour un mandat avec Kulanu. Il détient à présent la trente-cinquième place sur la liste conjointe Likud-Kulanu. Il a cependant annoncé qu’il renonçait à se présenter aux élections en cours[10]. Le Likoud et Kulanu à eux deux ont accumulé trente neuf sièges lors des élections d’avril. Mais puisque le Likud a intégré dans sa liste un candidat de l’Union des partis de Droite, la liste conjointe devra défendre trente-huit sièges.

La plupart des sondages ne donnent à la liste Likud-Kulanu qu’environ trente sièges. Celoa signifie qu’un nombre de députés Likud qui venaient tout juste d’être nouvellement élus en avril, ne seront pas à même de l’être après à peine quelques mois. L’Union Sioniste disposait de 24 sièges, au sein de la Knesset élue en mars 2015, alors que le Meretz en avait cinq. Selon les sondages, il est peu probable que l’union Travailliste-Gesher et l’Union Démocratique, qui couvrent la même partie du spectre politique, n’atteigne même le seuil de vingt sièges.

Au cours de nombreuses élections précédentes, on a observé trois étapes principales. La première phase couvrait la période qui s’achève avec la remise des listes closes. La seconde se terminait avec le commencement de la programmation télévisuelle de divers partis. La troisième période couvrait le temps entre ce moment et jusqu’avant le jour des élections. Puisque la télévision n’est plus le média dominant, les deuxième et troisième période ont largement fusionné pour dominer la campagne électorale.

Il y a des rumeurs en arrière-fond concernant la visite en Israël du Président russe Vladimir Poutine. Le calendrier de cette visite éventuelle insiste une fois encore sur la position de Netanyahu en tant qu’homme d’Etat essentiel. Il reste à voir si cet événement aura pour résultat une augmentation des suffrages en faveur du Likud.

Par Manfred Gerstenfeld

Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.

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[1] www.jpost.com/Israel-News/No-breakthroughs-for-further-unity-deals-on-the-right-597173

[2] www.jpost.com/Israel-News/New-Right-and-URP-seal-political-union-deal-597080

[3] www.jpost.com/Israel-News/Zehut-running-alone-as-Feiglin-submits-its-electoral-list-597240

[4] www.jpost.com/Israel-News/Labor-approves-letting-Peretz-pick-unrealistic-candidates-597090

[5] www.jpost.com/Israel-News/Peretz-succeeds-in-keeping-Shmuli-in-Labor-597001

[6] www.jpost.com/Israel-News/Reform-rabbi-given-realistic-slot-in-Democratic-Union-597307

[7] Ibid.

[8] www.jpost.com/Israel-Elections/Stav-Shaffir-quits-Knesset-597153

[9] www.jpost.com/Israel-Elections/Democratic-Union-vows-not-to-join-Netanyahu-govt-597289

[10] www.jpost.com/Israel-News/Likud-adorns-HQ-with-Trump-Putin-Modi-597009

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ixiane

Les gauchistes comptent sur les arabes pour qu’il y ait moins de pauvres en ISRAEL !

LECHARTIER

Des contrats juteux, n’amènent pas forcement de la richesse, vous le dite vous même, qu’il y a «  »des pauvres qui restent sur le bord de la route » » Au bout de trois mandats, votre Camarade, qu’à t’il fait envers les pauvres ?? Rien, et il ne fera rien dans son 4 ème mandats, ce n’est pas sa préoccupation première…….Et pour ce qui est des gauchistes, je préfère être gauchiste qu’être comme vous réactionnaire……..!

Aline1

BIBI a entamé tant de chantiers qui amènent aux rapprochements de Responsables aux quatre coins de la planète…

…qu’il serait, imbécile, je pense, de la part des Israéliens de lui couper l’herbe sous les pieds.

Par ailleurs, s’il est vrai qu’il y a des situations économiques mauvaises pour une catégorie de la Société, et que des pauvres restent sur le bord de la route… Ce n’est pas en bloquant Bibi, que le smilbick avancerait.

C’est la politique Étrangère de Bibi qui fait l’économie d’Israël ! Sans lui, beaucoup moins de contrats juteux, et beaucoup moins d’argent à distribuer.

Maintenant si Bibi reste, il doit se pencher sur le monopole des quelques familles riches qui s’emplissent les poches…(et qui se positionne surement à gauche) Mais ce travail n’est pas dévolu qu’à lui, qui déjà exerce plusieurs Ministères, où il excelle mieux que tout autre… Et si c’est le meilleur, il a raison de cumuler. Cependant il ne peut être au four et au moulin… Donc au Ministre de L’Économie, aux Maires des Villes et à d’autres responsables politiques de l’aider dans le domaine sociétal.

Les gauchistes peuvent bien pleurer sur ce sujet… S’ils ont des responsabilités en tant que Maires et autres, ils pourraient mettre la main à la pâte, au lieu de passer leur temps à chercher quel groupe rameuter pour faire des manifestations anti Bibi, qui dérivent gravement en meetings anti-Israéliens.

C’est tout ce qu’ils savent faire !