Pas encore assez compétitif, le projet de drone européen « MALE RPAS » pourrait ne pas aller jusqu’au bout PAR 

Au début des années 2010, plusieurs initiatives ont été lancées en Europe pour mettre au point un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance]. Et aucune n’a pu voir le jour, que ce soit pour Talarion d’Airbus [projet porté par l’Allemagne, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni] ou pour le Telemos [confié à BAE Systems et Dassault Aviation].

D’où l’achat ou la location d’appareils américains [MQ-9 Reaper] ou israéliens [Heron TP] pour combler un déficit capacitaire criant.

En 2013, une nouveau projet a vu le jour, avec Airbus, Dassault Aviation et Leonardo à la manœuvre.

Une coopération entre l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne s’est alors mise en place, suivie par la notification aux industriels concernés d’un contrat d’étude de définition d’une valeur de 60 millions d’euros.

En novembre 2018, ce drone, appelé MALE RPAS, a passé avec succès sa revue de conception préliminaire, c’est à dire la dernière étape de cette étude de définition. Seulement, tous les doutes n’ont pas été levés pour autant. Notamment chez les sénateurs français.

En effet, l’Allemagne ayant financé cette étude de définiton à hauteur de 31%, elle a pu imposer ses vues pour ce programme. Et elle a donc imposé de doter ce futur drone MALE de deux turbopropulseurs au lieu d’un seul. Ce qui le rendra plus coûteux à l’achat et à l’entretien.

« Les discussions avec nos partenaires allemands sont complexes. Ils n’ont pas les mêmes besoins que nous : eux entendent surveiller leur territoire, tandis que nous sommes engagés à l’extérieur », a ainsi relevé le sénateur Cédric Perrin, lors d’une audition de Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], à l’automne 2017.

Aussi, le résultat était attendu : le MALE RPAS [ou EuroMale], qui sera pourtant financé à hauteur de 100 millions d’euros par le nouveau Fonds européen de défense [FEDef], est trop cher.

« L’EuroMale, piloté par l’Allemagne en collaboration avec la France, l’Italie et l’Espagne […] n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme. Les quatre États clients ont jugé le projet trop coûteux », a en effet écrit le quotidien Les Échos [édition du 17 juin].

Ce qu’a confirmé, le même jour, la ministre des Armées, Florence Parly, à l’occasion de l’ouverture du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.

« J’aimerais d’ailleurs dire quelques mots du projet d’Eurodrone qui me tient particulièrement à cœur car il symbolise toute l’autonomie stratégique que nous souhaitons acquérir, et dont nous avons un impérieux besoin pour nos opérations », a commencé par dire Mme Parly.

« Beaucoup a déjà été fait. Mais – et les industriels le savent – je veux leur dire que ce programme ne pourra aller au bout que si le drone qu’ils proposent est compétitif. C’est une question non seulement pour les acheteurs déjà en lice, je veux parler de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie, mais également pour les futurs clients export », a continué la ministre.

Et d’ajouter, avec une note d’optimisme: « Nous avons devant nous une période de négociations intenses qui s’ouvre, et j’espère que nous serons en mesure d’annoncer conjointement de bonnes nouvelles d’ici la fin de l’année. »

Le souci est qu’il sera extrêmement compliqué d’exporter ce MALE RPAS… D’une part, parce que les constructeurs américains [comme General Atomics] et israéliens [comme IAI] sont déjà bien installés sur le marché, avec des appareils dont les performancs sont en constante évolution.

Et d’autre part, parce que les industriels chinois sont très actifs, avec des drones proposés à des prix très attractifs.

Et si, en plus, on y ajoute les réticences [affichées] par l’Allemagne pour tout ce qui a trait aux ventes d’armes, le pari de l’export est très loin d’être gagné.

Cela étant, dans cette affaire, la France cherche avant tout un drone qui lui permettrait de s’affranchir de sa dépendance à l’égard des États-Unis dans ce domaine.

Or, au salon du Bourget, l’italien Leonardo, qui fait pourtant partie du projet MALE RPAS, vient de présenter son drone Falco Xplorer.

Doté d’une autonomie de 24 heures, cet appareil peut emporter une charge utile de 350 kg, pouvant être constituée d’un radar de surveillance T-80 Gabbiano, d’une tourelle électro-optique LEOSS, du système de renseignement SAGE et d’un système d’identification automatique.

L’avantage de cet appareil est qu’il est ITAR Free, c’est à dire qu’il n’est pas soumis aux restrictions imposées par les autorités américaines sur les exportations et les importations de composants fabriqués outre-Atlantique.

Pour rappel, la France entend se doter de « 6 systèmes Eurodrone » composés chacun de trois vecteurs aériens ainsi que deux stations sol à l’horizon 2025.

Source: www.opex360.com

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Bonaparte

Ils me font rire avec leur drone .

Qu’ils s’occupent déja de ce qui se passe en bas .

on verra plus tard quand ils commenceront à voler au dessus des cités .