Une vraie prise de guerre. Le très controversé comédien Dieudonné présente d’ailleurs ce geste comme un « acte de résistance ». Les 20 et 28 septembre 2013, trois hommes montent sur la scène du Théâtre de la Main d’Or, le repaire parisien du polémiste. En uniforme, ils effectuent le désormais fameux geste de la « quenelle ». Il s’agit de trois sous-officiers du 41ème régiment de transmissions de Douai.

Tout a été dit sur la « quenelle » de Dieudonné. Régulièrement taxé d’antisémitisme, le comédien défend son geste comme un signe militant. « Partout, la résistance progresse, notamment dans les rangs de l’armée », explique ainsi l’homme de théâtre dans une vidéo postée sur le web. Le film le montre ensuite goguenard et sur scène, entouré par trois hommes en treillis. Le quatuor effectue le geste sous les vivats de la foule. Mercredi, les soldats douaisiens n’étaient pas à l’audience du tribunal administratif. Leur avocat non plus. De Paris, Paul Yon a adressé ses arguments aux magistrats par écrit. Il dénonce le «zèle d’un chef de corps à propos d’un geste idiot». La «quenelle» a valu à ces trois sergents d’être renvoyés de l’armée en mars 2014, les plus lourdement sanctionnés pour ce type de faits. Deux caporaux, également du 41ème RT, ont subi le même sort pour avoir tendu le bras de la même façon à l’occasion d’un cross militaire.

Au président Marc Paganel, les cinq hommes réclament leur réintégration. Leur argument : la « quenelle » ne représente pas une faute au regard du Code pénal. Leur geste étant, d’ailleurs, la réaction à des sanctions annoncées contre deux Chasseurs alpins l’ayant réalisé face à une synagogue. Egalement défenseur de ces deux militaires, Paul Yon rappelle que ces derniers n’avaient écopé que de dix jours d’arrêt. « Une sanction dont j’ai obtenu l’annulation par le tribunal administratif de Grenoble », complète l’avocat. Quant aux deux caporaux douaisiens, ils ont exercé leur « quenelle » quelques jours plus tard en solidarité envers leurs trois camarades du 41ème RT.

« Le Code militaire contient des critères différents », rappelle le rapporteur public (équivalent du procureur) Pascal Zanella. Il évoque notamment des « manquements au devoir de loyalisme, d’honneur et de dignité ». Et le magistrat de rappeler la motivation du ministère de la Défense : « la connaissance de la connotation de geste péjoratif liée à la personnalité de son inventeur ». Pour le rapporteur public, vue la publicité générée par leur action, les trois sergents du Théâtre de la Main d’Or ne peuvent pas être réintégrés. Les deux autres oui. La décision a été mise en délibéré.

AFP

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