Des responsables pakistanais peuvent avoir rencontré des dirigeants Israéliens en pleine circulation d’une rumeur d’accord de paix
Parmi ceux qui ont parlé de cette possibilité, il y a Noor Dahri, le fondateur du groupe de réflexion britannique Théologie Islamique & contre-Terrorisme (Islamic Theology of Counter Terrorism).
Noor Dahri (crédit photo: NOOR DAHRI)
Des responsables pakistanais ont peut-être rencontré des responsables israéliens, alors que des rumeurs circulent, y compris dans les cercles diplomatiques, selon lesquelles le Pakistan pourrait être l’un des prochains pays à normaliser ses relations avec Israël. Seulement, l’enjeu est de taille, car le Pakistan est courtisé, à la fois par les pays du Golfe et l’Arabie Saoudite, mais aussi le bloc turco-irano-qatari, lui-même appuyé par la Chine, qui veut avancer à marche forcée, plus vite que les alliés des Etats-Unis. Cette agitation diplomatique est donc cruciale dans l’équilibre du monde et de l’Asie centrale et extrême…
Parmi ceux qui ont parlé de cette possibilité, il y a Noor Dahri, le fondateur du groupe de réflexion britannique Théologie Islamique & contre-Terrorisme (Islamic Theology of Counter Terrorism).
Il a été assez actif sur Twitter, en ce qui concerne la réunion supposée, indiquant notamment que « je vais bientôt révéler une récente réunion secrète mais réussie entre un politicien (conseiller stratégique principal) pakistanais et les politiciens israéliens à Tel Aviv ».
Dahri a fourni plus de détails sur ce voyage dans cette interview i24.
Le Pakistan a par le passé rejeté la spéculation sur un accord avec Israël.
Mais Dahri, dans son entretien avec i24, a déclaré que par le passé, l’ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif avait chargé deux délégations se rendant en Israël d’explorer la normalisation des relations et Benazir Bhutto a rencontré une délégation israélienne à Washington et a envoyé une délégation en Israël.
Le Pakistan est publiquement hostile à Israël sur la question palestinienne, mais il existe une longue histoire de liens secrets entre les deux pays, a déclaré Dahri dans un entretien téléphonique avec le Jerusalem Post.
Une opportunité s’est également ouverte, maintenant, à la lumière de la réalité géopolitique changeante dans laquelle de telles relations avec Israël ne sont plus taboues dans le monde arabe et musulman, a déclaré Dahri.
Cela inclut les accords d’Abraham, négociés par les États-Unis, sous la rubrique desquels Israël a normalisé ses relations avec les Émirats arabes unis et Bahreïn et est en train de le faire avec le Soudan et le Maroc.
« Il [le Pakistan] dit ouvertement à son peuple que nous ne ferons pas un pas de plus sans la création d’un État palestinien », a déclaré Dahri.
Mais c’est une position difficile à conserver à la lumière des accords d’Abraham et de la possibilité d’un accord normalisé avec l’Arabie saoudite, a-t-il ajouté.
«Le moment est venu, car les pays arabes veulent que le Pakistan établisse ouvertement des relations avec Israël, a-t-il déclaré.
Les États arabes veulent séparer le Pakistan de la Turquie et de l’alliance iranienne, et l’intégrer dans leur cercle diplomatique émergent avec Israël, a déclaré Dahri.
L’Arabie saoudite a fait pression sur le Pakistan par le biais des Émirats arabes unis pour normaliser ses relations avec Israël et minimiser ses relations avec la Turquie », a-t-il déclaré.
Le Pakistan espère qu’un accord avec Israël l’aidera à améliorer ses relations avec l’Arabie saoudite, qui a arrêté l’aide financière et les exportations de pétrole vers le Pakistan, a déclaré Dahri. De même, les relations du Pakistan avec les Émirats arabes unis sont à un point bas, de sorte que les Émirats arabes unis ont suspendu les visas pour les citoyens pakistanais, a-t-il ajouté.
Les Pakistanais qui vivent et travaillent en Arabie saoudite fournissent un coup de pouce de 1,5 à 2,5 milliards de dollars à l’économie pakistanaise, de sorte que l’économie du pays se contracterait, à moins que l’interdiction de visa ne soit annulée, a-t-il déclaré.
«Les deux pays arabes [l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis] ont demandé au Pakistan de mettre fin à son alliance avec la Turquie et de normaliser ses relations avec Israël.
« En échange, l’Arabie saoudite rétablira son aide financière et commencera à fournir du pétrole au Pakistan » et les Émirats arabes unis réémettront des visas, a-t-il déclaré.
Le Pakistan a également besoin d’un allié dans la région, pour équilibrer les liens croissants de l’Inde avec les pays du Moyen-Orient tels que les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et Israël, a-t-il ajouté.
Les pays arabes ont sanctionné le Pakistan, en raison d’une politique étrangère qu’ils n’aiment pas et en conséquence l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont décidé de mettre le Pakistan à genoux.
Certains soutiennent que cela vise à forcer Islamabad à normaliser ses relations avec Israël, mais dans la pratique, la réalité est plus complexe. Le Pakistan a commencé l’année dernière à adopter une ligne politique que les dirigeants du Golfe n’aimaient pas, avec un clin d’œil appuyé à l’axe irano-turc. De plus, les États du Golfe n’ont pas approuvé l’affrontement dans la région du Cachemire avec l’Inde, un proche allié de Riyad et d’Abu Dhabi.
L’Arabie saoudite demande maintenant au Pakistan de lui rembourser un prêt de 3 milliards de dollars. Les Pakistanais ont déjà rendu 2 milliards et le mois prochain, ils devraient achever de rembourser le solde. Compte tenu de l’épuisement des réserves de change du Pakistan, il s’est déjà tourné vers la Chine pour obtenir de l’aide.
L’administration Trump a continué à travailler au cours de ses dernières semaines pour créer des accords de normalisation entre Israël et les États arabes, musulmans et africains.
Le conseiller spécial de la Maison Blanche, Jared Kushner, devrait se rendre mardi prochain avec une délégation israélienne au Maroc.
Le ministre israélien du renseignement, Eli Cohen, a émis l’hypothèse que d’autres accords pourraient inclure Oman et l’Indonésie, mais n’a pas, pour le moment, mentionné le Pakistan.