Les chefs des renseignements américains et européens affirment que le groupe Daesh-Etat Islamique fabrique des armes chimiques à échelle industrielle et qu’il a déjà de « nombreuses fois » utilisé des armes de destruction massive (ADM) en Syrie et en Irak

MUNICH – Le groupe Daesh a déjà utilisé de « nombreuses fois » des armes chimiques et il planifie de mener un méga-attentat à l’arme chimique contre les Etats-Unis, selon les renseignements américains, représentés par le Directeur des Renseignements Nationaux, James Clapper, devant un panel de chefs des renseignements à la Conférence sur la Sécurité, à Munich, ce week-end.

Au même moment, le Premier Ministre français Manuel Valls, qui s’exprimait lors de la même conférence, déclarait qu’il est convaincu qu’il y aura un autre « attentat de grande ampleur » mené par Daesh en Europe.

Clapper a affirmé que Daesh fabrique des armes chimiques à échelle industrielle et signalé que la CIA dispose de preuves de l’usage d’armes chimiques, pour la première fois, par un groupe terroriste depuis les attaques au gaz sarin dans le métro de Tokyo.

Alors que Clapper n’a donné aucun détail sur la nature ou l’origine des informations sur lesquelles il fonde ses révélations, elles sont probablement basées , entre autres choses, sur des échantillons collectés par des agents du BND allemand dans la région du Kurdistan, au nord de l’Irak, en octobre, qui indiquaient que la zone avait été bombardée par du gaz Moutarde.

 

ISIS supporters in Mosul, Iraq (Photo: AP)
Des partisans de Daesh à Mossoul, en Irak (Photo: AP)

« Nous avons la nette impression qu’ils (les djihadistes de Daesh) aimeraient utiliser des armes chimiques contre nous (les Etats-Unis)… C’est une évolution très inquiétante », a poursuivi Clapper.

Clapper a présenté à son auditoire, composé de responsables politiques de haut-rang et de chefs des renseignements du monde entier, plusieurs faits consternants : selon les renseignements américains, spet pays risquent de s’effondrer à cause de la présence en leur sein d’organisations terroristes – la plus importante d’entre elle étant Daesh – alors que 59 autres pays sont considérés comme hautement instables. Des volontaires voyagent pour se battre en Syrie et en Irak depuis non moins que « 120 pays différents » et ils sont nombreux à pouvoir revenir dans leurs pays d’origine.

« L’instabilité et l’imprévu sont désormais la nouvelle normalité », a déclaré Clapper.

Robert Hannigan, chef du GCHQ britannique, a souligné que « Ces nouveaux djihadistes sont des gens gens cultivés qui ont grandi en Occident » et qu’avec le savoir et la formation  qu’ils ont reçus dans les pays occidentaux, ils sont capables de transformer Daesh en organisation terroriste la plus avancée que le monde ait jamais connue

« Daesh apprend continuellement de ses erreurs », a poursuivi Hannigan, ajoutant que les agents opérationnels de Daesh utilisent Internet, non seulement pour diffuser leur propagande et recruter des combattants, mais aussi pour mener des cyber-attaques destructrices. « Ils n’en sont pas encore là, mais ils y seront bientôt prêts », a t-il ajouté. 

Robert Bertholee, chef des renseignements néerlandais, a mis en lumière le fait que 250 individus de son pays avaient rejoint Daesh, un compte qui ne comprend même pas les 70 enfants qui les accompagnent. « Ils (les enfants) ne sont pas seulement les terroristes de l’avenir – ils sont déjà des terroristes d’aujourd’hui ». 

Les chefs des renseignements ont aussi révélé au panel présent que Daesh tente de mettre la main sur des logiciels d’encryptage avancé, dans le but d’empêcher les services de renseignements de pouvoir les suivre. Hannigan a proclamé que bien que les renseignements britanniques n’ont pas l’autorisation de pénétrer « les portes dérobées » des logiciels de cryptage des entreprises privées britanniques, il requiert que la législation puisse changer à ce sujet. Clapper a renchéri en disant que les logiciels de cryptage disponibles pour la consommation publique est « le problème qui l’inquiète le plus ».

Gerhard Conrad, ancien responsable de haut-rang au sein du BND allemand et l’interlocuteur des négociations pour la libération du soldat de Tsahal Gilad Shalit, pris en otage par le Hamas, participait également à ce panel. C’était l’une des premières apparitions publiques de Conrad. Il est actuellement patron du Centre des Renseignements et Situations de crise de l’UE, l’agence de sécurité inter-européenne, qui est responsable de l’analyse de l’information générale recueillie par les services de renseignements de tous les membres de l’Union Européenne dans la lutte contre le terrorisme. 

Conrad n’a pas spécifiquement mentionné le lanceur d’alertes des renseignements américains Edward Snowden par son nom, mais il apparaît que c’est à la suite de l’impact des fuites organisées par Snowden et ses affirmations disant que les services de renseignements abusaient des autorités qui leur font confiance, que Conrad a parlé de la nécessité de respecter les droits de l’homme et souligné que les « entités puissantes doivent être supervisées, pour s’assurer qu’elles n’abusent pas de leur pouvoir ». 

Par Ronen Bergman

Publié le : 15.02.16, 21:20 / Israel News

 

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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Paula Koiran

Il serait plus que temps que le monde libre attaque réellement Daesh avant qu’il n’ait le temps de nuire à ce point-là. Jusqu’à présent, il n’y a que les kurdes qui se battent vraiment contre eux, et la Turquie qui se permet d’assassiner les kurdes !