Le livre de CHEMOT dont nous commençons cette semaine la lecture, nous relate en détail l’asservissement des enfants d’Israël en Egypte, leur libération de l’esclavage et leur constitution en peuple.

Tout d’abord, en guise d’introduction, la première paracha du livre de CHEMOT nous énumère les noms des douze enfants d’Israël qui se sont rendus en Egypte et dont les descendants ont formé le peuple d’Israël.

Or, ces noms, nous les connaissons déjà.

 

Ils sont rapportés à plusieurs reprises dans le livre de CHEMOT. En particulier, la Torah nous en a fourni la liste au moment où, en compagnie de leur père Jacob, les Hébreux sont partis pour l’Egypte.

Alors, à quoi bon les détailler une fois encore au début de notre SIDRA ?

Si la Torah qui, en règle générale, s’exprime d’une façon très concise, a repris ici les noms des enfants d’Israël, c’est pour nous faire comprendre – au moment où allait commencer pour les descendants de Jacob un séjour à l’étranger – l’importance qu’allaient revêtir pendant leur exil les noms hébreux qu’ils avaient.

Ces noms, ils se devaient absolument de les maintenir et de les conserver si, le moment venu, quand aura sonné l’heure de la libération prévue et prédite par l’Eternel, ils voulaient qu’on les retrouvât en tant qu’enfants d’Israël au milieu des Egyptiens.

II ne fallait pas que, tentés par l’assimilation, les Hébreux, petit à petit, en arrivent à adopter des noms égyptiens, puis la manière de vivre et de se comporter des étrangers au milieu desquels ils séjournaient provisoirement.

En conservant leurs noms, ils maintenaient, en même temps, leur propre personnalité et préservaient leur véritable identité. Mais, de plus, ils gardaient, dans leur for intérieur, leur liberté malgré l’asservissement; ils conservaient enfin leur foi en un avenir meilleur, leur espoir de se retrouver un jour libres, sur leur propre terre, comme l’Éternel le leur avait assuré.

Aussi, la Torah a-t-elle tenu à signaler aux enfants d’Israël, au moment de leur départ à l’étranger, l’extrême importance de leurs noms.

Cette répétition constitue une sorte de mot d’ordre, une consigne de dernière heure, qui continue d’ailleurs à garder toute sa valeur aujourd’hui comme alors, pour tous ceux qui vivent en dehors d’Israël : leurs noms hébreux constituent leur sauvegarde et sont les garants de leur identité.

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Chemot: Exode, la naissance du peuple juif – Vidéo

Nous abordons le deuxième livre du Pentateuque appelé Exode en français alors que la traduction littérale de ce titre qui en hébreu est Chemot devrait être « Les Noms » parce que la parasha commence ainsi ואלה שמות בני ישראל « voici les noms des enfants d’Israël.

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Depuis déjà 3 semaines, on ne les appelle plus les enfants de Jacob mais bien les enfants d’Israël de manière à modifier l’écart entre la dimension familiale et la dimension nationale.

C’est aussi dès le début de Chemot que Pharaon s’exprime au sujet des descendants du troisième patriarche en disant : והנה עַם עצום ורב c’est-à-dire que dès ce moment les enfants d’Israël sont reconnus en tant que PEUPLE pour la première fois dans la Torah.

Or qu’est-ce qu’un peuple ?

 

La définition d’un peuple est un ensemble, une entité de personnes qui vivent ensemble autour d’une même idéologie (ou croyance),sur un même territoire, obéissant à une même loi.

Le peuple d’Israël se retrouvait autour de la même croyance en D cependant ils étaient en terre étrangère bien qu’ayant eu le privilège de voir leur descendance fructifier comme les poissons de la mer (Joseph) et comme l’arbre dont les branches se ramifient à l’infini (Efraïm et Menashé) et, c’est en recevant la Torah qu’ils devinrent le peuple JUIF eux ainsi que tous ceux qui étaient présents et acceptèrent le don de la Torah comme Tsiporah et Bithya (fille de Pharaon).
Yokhéved va mettre au monde Moïse. A cette époque, Yokhéved était âgée de 130 ans. Nous reviendrons ensuite sur les conditions de la naissance de Moïse et, nous dirons simplement que Bithya avait compris que Moïse était le fils d’Hébreux et elle insista donc pour que sa nourrice fût juive pour que Moïse ne soit nourri que par un lait juif.

Cependant, de même que Joseph qui avait dix-sept ans lorsqu’il arriva en Egypte et qu’il vécut entouré de l’impureté égyptienne, Moïse grandit tout entouré de cette même impureté et lorsqu’il sortait du palais il voyait la pureté et la sainteté qui régnaient chez les Hébreux. Il prit alors conscience de la différence qui existait en dehors des murs princiers.
Le Midrash raconte de nombreux récits concernant la conception de Moïse sa naissance, sa sauvegarde et son esprit prophétique qui se dévoila très tôt. En effet, les arrêts de Pharaon concernant les naissances de mâles hébreux influencèrent les futurs parents de Moïse,Amram et Yokhéved Lévy.

Aharon et Myriam étaient déjà des jeunes gens et Amram et Yokhéved s’étaient séparés. Myriam était prophétesse. Aussi reprocha-t-elle à ses parents de s’être séparés pour ne pas donner le jour à un garçon craignant que les émissaires de Pharaon ne le mette à mort mais, plaida-t-elle, en agissant de la sorte ses parents refusaient de donner le jour à une fille.

Ainsi les parents cédèrent à la demande de Myriam et trois mois après la célébration de leur union restée secrète, ils célébrèrent leur mariage publiquement.

Lorsque Yokhéved accoucha, la maison s’emplit de lumière ce qui permit à la maman de ce nouveau-né de comprendre que ce bébé qui lui naquit était destiné à une haute fonction elle pensa qu’il était le Moshiâ (le sauveur)מושיע c’est pourquoi le texte explique : כי-טוב הוא »qu’il était bien » c’est-à-dire qu’il ne pouvait voir que le bien nous explique le Talmud dans la guemara sanhédrine car, en effet, Yokhéved voulait s’assurer que son fils était le sauveur mais, en s’apercevant qu’il ne connaissait que le bien, elle comprit qu’il ne pouvait pas être le Rédempteur car il ne pourrait pas remplir les fonctions de Mashiah.

En effet, car dans la guemara sanhédrine il est écrit : אין בן דוד בא אלא בדור שכולו חייב או שכולו זכאי c’est-à-dire le fils de David ne viendraque dans une génération ou entièrement bonne ou entièrement mauvaise c’est la raison pour laquelle le Messie devra pouvoir savoir faire la différence entre le bien et le mal.

Que restait-il donc à Moïse ? S’il n’étaitplus question de la royauté (du Messie) restaient encore à envisager deux autres « couronnes » celle de la prêtrise et celle de la prophétie.

La prêtrise étant vouée aux Léviim, restait la prophétie. Avant la fin des 3 mois de nourrice que Yokhéved avait eu soin de préserver en ne publiant son mariage que trois mois plus tard, elle avait ainsi pu nourrir son fils comme n’importe quelle autre mère.

Ajoutons que Moïse naquit circoncis, il était donc parfait et pudique depuis sa conception jusqu’à sa mort puisque personne ne soupçonna que Yokhéved réputée séparée de Amram avait conçu cet enfant, qu’aucun homme ne vit sa nudité même à l’occasion de sa brith mila, ni même pour sa mort où personne ne procéda à sa toilette (la dernière) et personne ne vit sa dépouille comme permanente : « jusqu’à ce jour » עד היום הזה.( A suivre)

Caroline Elishéva REBOUH

 

Chemot 2018: reconnus en tant que Peuple !

Pour la Refoua Shelema d’Eliane bat Rose Sarah et réussite de l’opération.

Le Pharaon est saisi de crainte devant  le phénomène supra normal de la prolifération des enfants d’Israël qu’il désigne de « PEUPLE » ! C’est le première fois que le peuple est désigné comme entité distincte et indépendante des autres groupes ethniques : LE PEUPLE JUIF !

Les fractions tribales ne se retrouveront que pour des questions de droit familial comme pour les héritages par exemple et les alliances, puis, pour le partage des territoires. La seule des tribus qui n’a droit à aucun privilège territorial sont les LEVY qui ont trop à faire avec les taches sacerdotales : le culte, l’encens, les sacrifices etc….

Ce deuxième  livre de la Torah commence comme un livre de contes. Les midrashim sont nombreux à nous mettre dans l’ambiance qui régnait en Egypte à cette époque et sans les commentaires qui s’y rattachent nous ne pourrions comprendre vraiment ce qui était le climat historique :  la Torah est très concise et en un chapitre nous assistons à la naissance de  Moïse, une phrase nous permet de le voir grandir et, devenu un homme, nous assistons à sa fuite vers le pays de Midiane. Je vous propose de considérer quelques midrashim qui vont nous éclairer et entrevoir toute la magnificence qui entourait notre peuple en ces temps-là, où leurs conditions de vie empirèrent tout doucement, sans trop déranger les habitudes et suffisamment tout de même pour que ces changements deviennent insupportables à la longue, à tel point qu’une clameur s’éleva  vers les Cieux !

Le texte nous dit qu’un nouveau roi s’éleva sur l’Egypte. Roi qui n’avait pas connu Joseph. Ceci nous apprend que le Pharaon de la dynastie régnante au moment où l’Egypte était au bord du désastre économique lorsque Joseph, fils de Jacob, servit de conseiller et sauva l’Egypte du « gouffre »  à deux reprises[1]. Une nouvelle dynastie s’empara du trône et édicta ses nouvelles lois.

La Magie et l’idolâtrie étaient très usitées et consulter les devins était une pratique courante.

Le Midrash nous rapporte que les femmes juives,  à chaque accouchement, donnaient la vie à 6 bébés en même temps c’est la raison pour laquelle très rapidement, les descendants des douze tribus devinrent si nombreux au point qu’au moment de la sortie d’Egypte, ils étaient 600,000 hommes âgés de 20 à 60 ans, sans compter les femmes, les enfants et les vieillards des deux sexes.

Le pharaon  ayant consulté ses devins sut qu’un être d’exception devait naître chez les Hébreux,  quelqu’un qui aurait un point commun avec l’eau. C’est la raison pour laquelle, le souverain exigea de faire périr en les noyant dans le Nil, tous les nouveaux nés des familles juives.

Amram et Yokhéved de la tribu de Lévy formaient une jolie petite famille avec leurs deux enfants Aharon et Myriam. Devant cette menace concernant les nouveaux nés, ils décidèrent de divorcer (de se séparer) et, bien que Myriam ne fût qu’une toute jeune fille, elle convainquit ses parents de recommencer à vivre ensemble en leur disant qu’ils se montraient plus sévères que Pharaon étant donné que le roi ne visait à faire périr que les garçons tandis qu’eux refusaient la vie même aux filles ! C’est ainsi que le couple se reforma en secret (car les officiers royaux enregistraient les mariages juifs pour pouvoir exercer un contrôle sur les naissances juives) et, Yokhéved, bien qu’âgée de 130 ans, conçut[2]. Le mariage ne fut publié que trois mois plus tard environ.

Par ailleurs, grâce au sens prophétique de Myriam, Yokhéved sut que ce bébé qu’elle portait était voué à un destin tout particulier et qu’il porterait une « couronne »[3]. Il faut d’ailleurs souligner le fait que les devins égyptiens firent une prédiction semblable et, c’est la raison pour laquelle, ainsi que nous le verrons un peu plus loin, ces sombres personnages accusèrent Moïse de vouloir détrôner le souverain.

Mais, n’anticipons pas : grâce au fait que le mariage d’Amram et Yokhéved fut officiellement célébré trois mois plus tard, l’accouchement se produisit sans que nul ne le sache ce qui permit à la mère de nourrir son bébé trois mois durant. Moïse naquit déjà circoncis et tout se déroula dans la discrétion la plus absolue. Sachant que les officiers pharaoniques ne tarderaient plus à paraître, la mère et la fille confectionnèrent un berceau fait de joncs et enduit de bitume pour le rendre imperméable aux eaux du Nil. Myriam suivit son jeune frère et conseilla  à la princesse royale (qui aperçut ce berceau à l’abandon et se l’appropria n’ayant pas d’enfant par elle-même) de prendre une nourrice parmi le peuple juif.

C’est ainsi que le jeune Moïse fut élevé comme prince à la cour de Pharaon. Un jour, étant sur les genoux du souverain, le jeune garçon s’empara de la couronne et la posa sur sa tête : « funeste présage » s’exclamèrent les devins !  On s’efforça de soumettre le garçonnet à un autre test avant de statuer sur son sort et on posa devant l’enfant un plateau empli de pierres précieuses et un autre plein de braises incandescentes. Moïse voulut s’emparer d’un rubis brillant de tous ses feux mais, un Ange fit dériver la main de l’enfant vers les braises brûlantes, il saisit une braise qu’il porta à sa bouche[4]. Ceci provoqua un soulagement et l’acte de s’être approprié la couronne pharaonique fut classé parmi les actes anodins et dépourvus de sens tel ceux que font les enfants en bas âge.

Le fait d’avoir été nourri par le sein de sa mère naturelle et d’avoir assisté aux conditions de vie misérables des esclaves hébreux eut un impact sur la sensibilité du « Prince Moïse » chez lequel se développait déjà son sens prophétique qui s’éveilla de manière impromptue à la faveur d’un acte de violence contre un esclave. Moïse, alors, nous enseigne la Torah « regarda de ci de là » avant d’exécuter ce maître esclavagiste. Le sens de cette phrase tendrait à faire comprendre au lecteur qu’il voulut savoir si quelqu’un serait témoin de cet acte vengeur. Cependant, l’exégèse est différente : grâce à son sens prophétique, Moïse examina la généalogie de l’égyptien pour savoir si parmi ses ascendants ou ses descendants il pourrait y avoir un juste qui justifierait d’épargner la vie de cet homme cruel. N’apercevant aucun homme méritant il le tua.   Moïse était alors âgé de 40 ans.

La vie de Moïse se déroula en trois volets de 40 ans chacun : Le premier : de sa naissance jusqu’à sa fuite d’Egypte, puis depuis sa fuite vers Midiane jusqu’à son retour en Egypte, et le troisième depuis la sortie d’Egypte  jusqu’à sa mort sur le Mont Nébo.

Ce triptyque est à l’image de la progression spirituelle du personnage et du fait qu’il ait accompli au cours du deuxième tiers de son existence ce qu’un homme se doit de faire : œuvrer, se marier, procréer et mûrir. Son rôle de berger lui permit de méditer et de comprendre ce que la vie a fait de lui. Son humilité extrême l’entraîna à ne pas « se prendre au sérieux » et à repousser la mission que D lui confia ne se sentant pas digne d’une telle considération.  Puis, devant l’évidence, il prit la décision de se détacher des contraintes de la vie matérielle pour donner à son existence une tournure spirituelle à un tel degré qu’il en sera même critiqué par les siens.

La mise en présence de celui qui allait devenir le plus grand chef spirituel qu’Israël ait connu, avec  HaShem[5] qui se dévoile à lui sous l’appellation : E.H.YE ASHER E.H.YE.  Pour rappel :  ces trois parties de cette appellation sont une allusion aux tefiline de la tête et du bras ainsi : E.H.YE forme un total de 21 que multiplient 2 = 42 allusion à l’un des Noms de D (pour le phylactère du bras),  et le mot ASHER est en notarikon le mot ROSH (tête) pour le phylactère de la tête.

Caroline Elishéva REBOUH

 

[1] La première fois ce fut dès le songe de Pharaon où Joseph prit des mesures pour constituer une réserve alimentaire à l’Egypte et, la seconde fois fut, lorsque Jacob mourut et que  la famine reprit et ce fut alors que Joseph constitua  pour l’Egypte une réserve financière et territoriale.

[2] Les exégètes s’étonnent du fait que le texte ne mette pas en évidence la naissance miraculeuse de Moïse, alors que pour la naissance d’Isaac, la Torah souligne et met en évidence le fait que  chez Sarah le tribut féminin avait cessé alors qu’elle était âgée de 90 ans ! En conséquence, pourquoi la Torah ne fait-elle pas ressortir que la mère du plus grand prophète de tous les temps était si âgée ? La réponse est que, d’une part Yokhéved avait déjà eu 2 enfants et qu’elle  était toujours assujettie aux périodes menstruelles au contraire de Sarah qui n’avait pas encore eu d’enfants et  dont l’organisme avait vieilli. D’autre part, Sarah ne vécut que 127 ans alors que Yokhéved a vécu 250 ans et autre importante différence entre les deux femmes : Sarah  était issue d’un milieu idolâtre et avait fait Teshouva alors que Yokhéved était issue d’une famille totalement  juive.

[3] La Tradition juive  enseigne qu’il existe trois « couronnes » : celle de la Torah, de la prêtrise, et de la royauté. (Avot chapitre IV, mishna 13). Etant donné que le nouveau-né était « bon » (entièrement bon),  la maman sut qu’il n’était pas le Messie qui, par essence, doit  pouvoir différencier le bien du mal mais, elle ne comprit pas qu’il allait être celui qui remettrait  au peuple juif la Torah, don divin.

[4] Ce qui provoqua, par la suite, une sorte de défaut de langue ; ceci servit de prétexte  à Moïse pour refuser d’emblée la mission dont D le chargea.

[5] Le nom de Moïse est MOSHE en hébreu dont les lettres mem-shine-hé sont, en  inversant leur ordre (notarikon)  LE NOM (HASHEM) ou  guematrya = 345.

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