Selon toute vraisemblance, les « incidents » décrits par cet homme n’ont pas eu lieu. Mythomanie, auto-victimisation, délaissé par la mère durant la petite enfance? Ce n’est pas la toute première fois qu’en pleine vague terroriste et antisémite (ici quelques jours à peine après le 13 novembre, faut-il être obsédé par son nombril… ), un ou une hurluberlue (l’affaire du RER D) tente d’attirer l’attention sur elle ou lui. On en connaît les conséquences dramatiques : une sous-estimation des vraies agressions, un renforcement du sentiment « qu’ils en font trop », une décrédibilisation qui touche l’ensemble de la communauté, dans des généralisations toujours tentantes de « paranoïa », à cause de « déséquilibrés », Juifs ceux-là… Ce ne sont pourtant pas les psychanalystes qui manquent, à moins que ce ne soit la capacité d’autodérision qui était un point fort de nos ancêtres, en toutes circonstances, tellement plus tragiques. 

Marseille : l’enseignant juif qui disait s’être fait agresser par trois hommes de Daesh a menti

L’homme a été placé en garde à vue pour dénonciation mensongère.
Tsion Sylvain Saadoun après sa fausse agression, le 19 novembre
Crédit : BORIS HORVAT / AFP

Tsion Sylvain Saadoun après sa fausse agression, le 19 novembre

Cinq jours après les attentats du 13 novembre, son agression avait alerté les autorités et inquiété la communauté juive de Marseille. Un enseignant juif affirmait alors avoir été blessé au couteau par trois hommes se revendiquant de Daesh le 18 novembre vers 20h alors qu’il rentrait chez lui. Mais ce 24 février, il a été placé en garde à vue pour dénonciation mensongère, selon la police, confirmant une information du journal La Provence.

« Ils m’ont demandé si j’étais juif ou musulman. Et quand j’ai dit que j’étais juif, ils se sont rués sur moi et m’ont jeté à terre, en me disant qu’ils allaient me faire souffrir et me tuer », avait alors raconté le quinquagénaire à un journaliste de l’AFP. Il avait expliqué avoir été « tailladé avec deux couteaux », affirmant que ses agresseurs lui avaient montré une photo de Mohamed Merah et un tee-shirt de Daesh. « Puis un troisième homme est arrivé avec un autre scooter et a filmé la scène ». L’enseignant avait décrit les agresseurs comme de « jeunes adultes d’une vingtaine d’années ». L’agression avait suscité une vague d’indignation au lendemain de l’agression d’une femme portant un hijab, un voile laissant apparaître le visage, à la sortie d’une bouche de métro marseillaise.

Une vraie agression le 11 janvier

Aucun doute ne plane en revanche sur l’agression à la machette d’un autre professeur juif survenue à Marseille le 11 janvier, et pour laquelle un adolescent turc d’origine kurde a été mis en examen pour tentative d’assassinat aggravée en raison de l’appartenance de la victime à une religion déterminée et en relation avec une entreprise terroriste.

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L’enseignant juif qui affirme s’être fait agresser sera jugé en avril à Marseille

Les faits seraient survenus dans le XIIIe arrondissement de Marseille.

Tzion Saadoun comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Marseille le 13 avril pour «dénonciation mensongère d’un délit imaginaire». Il risque six mois d’emprisonnement.

Le professeur juif qui affirme avoir été blessé au couteau par trois hommes se revendiquant de l’État Islamique en novembre dernier dans les quartiers nord de Marseille sera jugé le 13 avril pour «dénonciation mensongère d’un délit imaginaire». Il risque six mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende. Le procureur Brice Robin a annoncé jeudi qu’après la réalisation de plusieurs expertises, «l’hypothèse la plus probable est celle d’une automutilation». «Il est apparu que les déclarations de la prétendue victime d’une tentative de meurtre n’étaient corroborées ni par les premières constatations des pompiers intervenants, ni par l’expertise médico-légale, ni par la dernière expertise médico-technique», a-t-il précisé.

Tzion Saadoun, âgé d’une cinquantaine d’années et enseignant au lycée Yavné dans le XIIIe arrondissement, «a maintenu ses déclarations dans les moindres détails» et «est vraiment désolé qu’on ne le croie pas», a précisé son avocate Me Karine Sabbah, jointe après la décision du parquet. L’homme avait été placé en garde à vue mercredi dans le cadre de l’enquête.

Les enquêteurs de la sûreté départementale des Bouches-du-Rhône chargés de l’affaire avaient rapidement émis des doutes quant à la véracité des faits émis par l’enseignant. «D’abord, les blessures font un peu rigoler si l’on peut dire et ensuite les constatations médico-légales qui ont été effectuées ne collent pas à ce qu’il raconte, tout comme d’autres examens qui ont été réalisés au cours de ces semaines d’investigations», avait confié mercredi un proche de cette affaire à La Provence.

Vague d’indignation

L’affaire remonte au 18 novembre. Tzion Saadoun affirme avoir été poignardé par trois individus dans le XIIIe arrondissement de la cité phocéenne alors qu’il rentrait chez lui, vers 20 heures. «Ils m’ont demandé si j’étais juif ou musulman, raconte-t-il. Et quand j’ai dit que j’étais juif, ils se sont rués sur moi et m’ont jeté à terre, en me disant qu’ils allaient me faire souffrir et me tuer». Selon lui, ces «jeunes adultes d’une vingtaine d’années» l’ont «tailladé avec deux couteaux» aux bras, aux jambes et au ventre. Ils lui ont ensuite montré un T-shirt de Daech ainsi qu’une photo de Mohammed Merah, l’auteur des attaques survenues à Toulouse et Montauban contre des individus de confession juive en 2012. «Puis un troisième homme est arrivé avec un autre scooter et a filmé la scène», a-t-il assuré.

Survenue quelques jours seulement après les attentats de Paris le 13 novembre, l’annonce de cette agression avait suscité une vague d’indignation. La communauté musulmane ainsi que François Hollande avaient apporté leur soutien à l’enseignant, qui avait passé une nuit à l’hôpital et avait reçu les médias à son domicile le lendemain des faits.

Le 14 décembre, une affaire similaire s’était produite en Seine-Saint-Denis. Un instituteur d’une école maternelle d’Aubervilliers affirmait s’être fait agresser dans l’enceinte de l’établissement par un individu se revendiquant de Daech. Mais l’homme finira par avouer la supercherie et sera placé en garde à vue. Le tribunal correctionnel de Bobigny l’a relaxé le 12 février pour vices de procédure.

Aucun doute ne plane en revanche sur l’agression à la machette d’un autre professeur juif le 11 janvier, également survenue à Marseille, pour laquelle un adolescent turc d’origine kurde a été inculpé pour tentative d’assassinat aggravée.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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3 Commentaires
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alain

a le voir sur sa tete c est un faut jeton

Michel M

N’est ce pas un péché que de d’auto mutilé?

Paul

La lutte contre l’antisémitisme en sort affaiblie, ces individus nuisent à la communauté… même s’ils sont de grands malades.