Dans la Haftara de Béchalah on peut lire le Cantique (Chant) de Déborah.

Déborah la prophétesse, une femme de Lapidott,
Était juge en Israël à cette époque là. (V. 4, Juges)
Elle était installée sous le « Palmier de Deborah »
Entre Rama et Béthel

Sur la montagne d’Ephraïm.
Là les enfants d’Israël se rendaient auprès d’elle
Pour obtenir justice. (V. 5) Juges

La Haftara et la Sidra se rejoignent sur quatre points :
*Premier Point : ce désir de chanter pour remercie
La Chira pour louer et remercier D. après la délivrance D’Egypte.
Le Cantique de Déborah après le salut de la victoire sur Sisra.

*Deuxième point : même réaction de l’ennemi en déroute.
I- L’épouvante ressentie par Pharaon et sa cavalerie face au reflux de la Mer Rouge
II-. Le désarroi de Sisra en fuite avec son armée démantelée.

*Troisième point : La part de L’Eternel dans la victoire.
I- D. combat pour les hébreux et opère des miracles en ouvrant la Mer Rouge.
II- Déborah la prophétesse, inspirée par D. engage Barac dans un combat salutaire.

*Quatrième point : Des femmes agissantes au côté des chefs.
I- Myriam qui canalise les femmes et entonne un chant à la suite de Moché.
II- Déborah qui organise toute la stratégie du combat avec Barac, épaulée par l’action libératrice de Yaël qui, avec intelligence, courage et sang froid délivre le peuple d’Israël, de Sisra, le fauteur de trouble dans la région. Et Déborah composera le Cantique qui porte son nom et qui est le texte de référence de cette Haftara.

Sous la direction d’un homme ou d’une femme, qu’importe, D. accorde la délivrance à son peuple, dans la mesure où il y a unité et contribution pour prêter main forte au salut de tous et dans le sens de Son projet.

A.B

Bechala: Le Chant des femmes

« Myriam leur répondit : “Chantez pour l’Eternel, car Il est souverainement grand ! Chevaux et cavaliers, Il les a jetés dans la mer“ » (Chémot 15,21)
Ce chant qu’entonnèrent les femmes à l’initiative de Myriam mérite quelques éclaircissements : 1. Quelle question les femmes d’Israël avaient-elles posée à Myriam, pour que celle-ci dût leur « répondre » ?

2. On remarque que le mot « leur » – « Myriam leur répondit » – est écrit au masculin dans le verset [lahem]. La réponse de la prophétesse ne s’adressait-elle pas aux femmes ?

3. Pour quelle raison, parmi les nombreux versets de la Chira, Myriam choisit-elle d’entonner précisément celui-ci : « Chantez pour l’Eternel (…) Il les a jetés dans la mer » ?

Toutes ces interrogations, le rav Ich’aya ‘Heishin les résout dans son Yalqout Maamarim par une seule et unique réponse. D’après lui, une question pertinente avait effectivement précédé la réponse de Myriam, qui s’avéra non moins brillante.
Les femmes avaient subi autant que les hommes les tourments de l’exil égyptien. Et comme leurs maris, elles vécurent la sortie d’Egypte comme une merveilleuse délivrance.
Cependant, si l’on examine l’intention et les objectifs de cette délivrance, nous remarquerons qu’une différence essentielle distingue les femmes des hommes.
Comme nous le savons, la sortie d’Egypte n’était pas un but en soi pour le peuple juif : ce n’était qu’un préambule aux véritables objectifs de leur délivrance, à savoir la révélation du Sinaï et le Don de la Tora.
La rédemption était semblable à un couloir conduisant le peuple juif à son ultime destinée : recevoir la Tora des mains de D.ieu et accepter le joug des six cent treize mitsvot. Lorsque Myriam proposa aux femmes d’Israël d’empoigner leurs tambours pour rendre grâce à D.ieu de les avoir délivrées, elle fut en butte à une certaine réticence de leur part.
Bien conscientes de l’enjeu exact des événements, ces dernières lui rétorquèrent que, dans la mesure où elles étaient dispensées de l’étude de la Tora et où leur rôle se cantonnerait à l’entretien du foyer et à l’éducation des enfants, elles n’avaient guère de raison de se livrer comme leurs maris à de telles manifestations de joie…
Mais cette objection ne troubla pas Myriam. Dans sa grande sagesse, elle clama à l’adresse de ses sœurs : « Voyez ! Chevaux et cavaliers, Il les a jetés dans la mer ! » – D.ieu n’a pas précipité dans la mer seulement les cavaliers égyptiens, mais aussi leurs montures. Or qu’avaient fait ces dernières ? Elles avaient simplement aidé leur maître à poursuivre Israël. Et si pour punir, D.ieu Se montre aussi inflexible, combien la générosité divine – toujours supérieure à l’Attribut de rigueur – saura-t-elle récompenser ceux (ou celles) qui secondent les agents du bien !

Voilà pourquoi Myriam, pour répondre aux femmes, insista sur l’aide qu’elles apporteraient à leurs époux dans leur étude. Le pronom masculin « eux » que contient la réponse de Myriam souligne donc qu’elle répondit en désignant leurs maris, signifiant par là aux épouses que leur récompense viendrait du soutien qu’elles leur fourniraient.
Nos Sages enseignent en effet que le mérite des femmes réside dans l’aide qu’elles apportent à leurs maris dans l’étude de la Tora.
Le rôle qu’elles doivent jouer justifie assurément que l’on sorte en son honneur avec des chants et des tambours, car le but de la sortie d’Egypte ne s’adressait pas moins aux femmes qu’aux hommes.

Cet extrait est issu du livre « Lekah Tov » publié par les éditions Jérusalem Publications

 

Bechalah: La marche vers la Liberté (vidéo)

Boker tov (bonjour) à toi et à toi ! Nous sommes le 17 nissan 2448 ! Une effervescence peu commune règne dans toutes les maisons juives du pays de Goshen ! Tout le monde s’affaire, on charge les ânes, les chariots, tout ce qui peut porter de grosses charges. Un vent de liberté souffle sur toute la communauté….. Nous sommes arrivés avec notre aïeul Jacob et tous nos biens mais, tout-à-coup, un jour, après que le roi d’Egypte ait craint que nous ne nous soulevions contre lui, le joug de l’esclavage est tombé sur nous et nous nous sommes retrouvés, au fil des années, opprimés et oppressés, réduits en esclavage et dans un dénuement complet !
Enfin, HaShem a entendu nos soupirs et nos plaintes et, petit à petit la mentalité égyptienne a changé en nous considérant de manière différente.
HaShem règne sur l’Univers tout entier et l’une de Ses parures est la Justice.
C’est la raison pour laquelle, avant de partir de ce pays qui nous avait fait perdre notre dignité d’hommes et d’êtres humains, nous sommes partis d’Egypte munis d’or, d’argent et de cuivre en dédommagement de toutes les constructions que nous avons faites en Egypte en fournissant non seulement la main d’œuvre mais aussi les matériaux de construction !
Moïse nous tient au courant de tout ce que nous devons faire et voyez, nous sommes prêts à partir au signal et à nous rendre sur cette Terre qu’HaShem a promis à nos Ancêtres de nous donner et, ce n’est pas tout, nous allons recevoir un cadeau inestimable : la Torah ! Ceci est un reportage en direct des plaines de Goshen !!!
Lorsque tout ce peuple (600,000 hommes de 20 à 60 ans plus les femmes et les enfants de moins de 20 ans –filles et garçons – et plus les hommes et femmes de plus de 60 ans) se mit en route, les officiers de Pharaon le prévinrent en déclarant que le peuple juif fuyait c’est ce qui emplit ce souverain de fureur et il poursuivit ces gens jusqu’aux rives de la Mer des Joncs ou Mer Rouge.

Au même instant où D. partagea les flots de la mer en douze couloirs (un par tribu) et que le sol marin fut asséché en moins de temps qu’il ne faut pour l’exprimer, le monde entier sut que le peuple juif sortait d’Egypte: en effet, au même instant où ce phénomène se produisit, chaque étendue d’eau ou liquide si minuscule soit elle, l’eau des puits, les soupes dans les marmites, la boisson contenue dans les gobelets, tout, absolument tous les liquides se séparèrent en douze couloirs avec un espace sec entre ces liquides érigés en cloisons……

C’est pourquoi le monde s’emplit de crainte devant la Toute Puissance de ce Dieu dont le nom ineffable inspire le respect. La crainte de ce peuple protégé par l’Éternel fut ressentie au sein des peuples les plus petits comme chez les peuples les plus puissants.

Amalek et ses hordes était devenu puissant et il était dépositaire des dernières volontés de sa mère Timna. Qui était cette femme dont le fils avait fait de ses volontés sa raison de vivre ?
Pour en savoir plus, il nous faut faire un saut en arrière dans l’histoire et nous imprégner du fait que les enfants apprennent comment se comporter d’après la façon d’agir de leurs pères: Rashi et le midrash nous rapportent que lorsqu’Esaü sut que Jacob et toute sa famille avaient quitté Laban et le pays de Haran, Esaü, le frère vengeur et encore en colère contre son frère jumeau qui l’avait « délesté » du droit d’aînesse, ordonna à son fils aîné, Eliphaz, d’aller à la rencontre de Jacob et de le déposséder de tout son avoir mais aussi de le tuer.
Eliphaz, en fait, n’avait pas oublié que son oncle lui avait servi de rav alors qu’il n’était qu’un jeune enfant et, il n’eut pas le courage de tuer Jacob. Il se saisit d’une partie des biens de Jacob et de ses vêtements pour prouver à Esaü que son frère jumeau n’était plus.

La concubine d’Eliphaz était Timna. Or, celle-ci, admirative de Rivka, sa grand-mère, voulut se convertir et elle fit part de ses intentions aux patriarches qui repoussèrent ses vœux. Aussi s’emplit-elle de colère et voulut-elle se venger. Lorsque son fils Amalek grandit et qu’elle était déjà très âgée, Timna fit part de ses dernières volontés qui n’étaient autres que d’anéantir ce peuple qui ne voulut pas l’accueillir en son sein.
C’est pourquoi, lorsque l’Univers tout entier sut que l’Eternel avait accompli ce prodige de la déchirure de la Mer Rouge, Amalek pensa, qu’affaibli d’une part par l’esclavage d’Egypte et d’autre part par la traversée de la mer, le moment d’attaquer Israël pour l’anéantir et accomplir le vœu de sa mère.
Lorsqu’Amalek surgit et prit Israël par derrière, il revenait de chez Bil’âm auprès de qui le guerrier avait pris conseil.
Amalek avait pris comme prétexte le fait qu’il exposa au prophète non-Juif : les Hébreux se sont très mal conduits vis-à-vis des Égyptiens qui les ont accueillis en leur sein pendant tant d’années et les ont comblés de cadeaux et regarde ce qu’ils ont fait : ils se sont enfui ! Aussi, il faut se méfier de ce peuple et le prendre à revers pour l’exterminer car, qui sait ce qu’ils seront capables de faire aux autres peuples ?

L’irruption d’Amalek pour atteindre à la sécurité d’Israël s’est toujours produite, par surprise, au long de l’histoire du peuple juif. Aussitôt que le peuple est en désarroi moral et qu’il omet de se raccrocher à la Torah et à HaKadosh Baroukh Hou (le Saint béni soit-IL), l’ennemi surgit, féroce et s’en prend à l’existence des enfants de Jacob. La valeur numérique du nom de ce persécuteur surgissant toujours dans des périodes de doute spirituel, à des moments où la foi est ébranlée, est égale à 240 (amalek : ayin-mem-lamed-kouf = 70+40+30+100) tout comme le mot doute en hébreu : safek (samekh-pé-kouf = 60+80+100).

Amalek, ce persécuteur a donné naissance à Hagag puis à Haman l’impie qui voulut lui aussi anéantir le peuple juif à Suse au temps de la Reine Esther. L’armée d’Amalek est présentée, plus loin, dans le Deutéronome (XXV, 18) comme des gens qui ne craignaient pas D. et qui se sont attaqués à des gens affaiblis (dans leur foi) et qui traînaient en route.

Lors de cette bataille sans merci contre l’ennemi, le midrash fait ressurgir de l’ombre un « accessoire » de taille par lequel le Prophète et son frère réalisèrent les ordres due l’Éternel : il s’agit du fameux bâton de Moïse à propos duquel le midrash raconte que ce bâton fut celui d’Adam.

Puis, Noé s’appuya dessus pour marcher et réaliser ce que D. lui demandait de faire. Ce même bâton, servit à Abraham, puis, il passa à Isaac et ensuite à Jacob. Celui-ci se servit de ce bâton sur lequel le nom ineffable était gravé lorsqu’il menait paître ses troupeaux et lorsque de Haran il se dirigea vers Canaân.

Lorsque, très longtemps après, Moïse arriva à Midiane, il aperçut ce bâton bizarrement planté aux abords des tentes de Jéthro. Il s’en saisit sans effort tout comme on cueille un brin de paille et c’est alors que le prêtre de Midiane – qui était une sorte de prophète – sut que cet homme avait pour destin de libérer les enfants d’Israël du pays d’Egypte. Selon certain midrash, ce bâton était entièrement fait de saphir. Le Tétragramme y était gravé et, il avait, comme certains autres éléments, la faculté de représenter deux « règnes » à la fois.

Ce bâton, soit dans la main d’Aharon, soit dans la main de Moshé Rabbénou, dirigé vers le Nil ou vers les cieux ou la terre montra d’où viendrait le prochain fléau pendant l’application des dix plaies. C’est encore en dirigeant le bâton vers les flots bleus que la mer se divisa en couloirs égaux où les tribus passèrent à pied sec sur un sol qui eût dû être détrempé. Et, c’est tenant toujours ce bâton dans ses mains que Moïse dont les bras étaient soutenus par Aharon et Hour que D. accorda la victoire au peuple Juif contre Amalek. C’est en cette section hebdomadaire qu’apparaissent les signes qui accompagneront le peuple d’Israël tout au long des quarante années de la traversée du désert : les colonnes de fumée et les colonnes de feu, la manne…..

Les Hébreux habitués à vivre dans la chaleur, le sable et un soleil intense, au sortir du lit de la Mer des Joncs, les enfants d’Israël vont se trouver dans la même situation qu’un joyau placé dans un écrin de velours et habillé de satin : en effet, ils se trouvèrent entourés (protégés) de colonnes de fumée le jour et de colonnes de feu la nuit, ils évoluèrent sur le sable du désert sans en ressentir la gêne, et, sans être importunés par des bêtes ou des insectes nuisibles, en jouissant d’effluves de plantes aromatiques et d’une fraîcheur toujours renouvelée et sans avoir à se préoccuper ni de l’usure des vêtements ou de leurs chaussures et, de plus, la manne quotidienne leur permettait d’être rassasiés en goûtant des saveurs tant que leur cœur en souhaitait.

Caroline Elishéva REBOUH

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