Interpellés le 10 décembre dernier, l’Algérien de 29 ans et le Pakistanais de 35 ans sont suspectés d’avoir voulu participer aux attentats de Paris.

Ils auraient cherché à gagner la France, à l’automne 2015, pour participer aux attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés à Paris et Saint-Denis. Adel Haddadi et Mohamad Usman ont été remis ce vendredi aux autorités françaises par la justice autrichienne. «Les deux hommes ont quitté le territoire autrichien», a précisé le parquet de Salzbourg dans un communiqué. Ils ont été livrés à la justice française en exécution d’un mandat d’arrêt européen émis par la France quelques mois plus tôt.

● Qui sont Adel Haddadi et Mohamad Usman?

Adel Haddadi est un Algérien, probablement âgé de 29 ans, qui aurait rejoint l’État islamique en février 2015. S’il se présente d’abord comme un simple demandeur d’asile aux autorités autrichiennes, disant vouloir rejoindre l’Allemagne parce que «les gens sont sympas», selon des déclarations publiées en avril dernier par Le Monde et le Washington Post , il n’en est rien. «Ils m’ont dit que je devais aller en France pour y accomplir une mission, et que je recevrais des instructions là-bas», finit-il par avouer.

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Son compère, Mohamad Usman, un Pakistanais qui aurait 35 ans, est décrit comme un artificier pour deux groupes djihadistes pakistanais réputés proches d’al Qaida. Ils ont tous deux été arrêtés l’an dernier dans un centre d’hébergement pour réfugiés par la police autrichienne qui les soupçonnait d’être liés aux attaques du 13 novembre. La justice française les soupçonne d’avoir cherché à rejoindre les commandos terroristes de Paris et Saint-Denis.

● Quels sont leurs liens avec l’État islamique?

D’après Le Monde et le Washington Post, les enquêteurs auraient retrouvé un billet d’avion indiquant qu’Adel Haddadi a rejoint Istanbul depuis Alger le 15 février dernier. Depuis la Turquie, il aurait ensuite rejoint la Syrie, et plus précisément la ville de Raqqa, capitale autoproclamée de l’organisation djihadiste. C’est là que cet homme aurait été, avec Mohamad Usman et les deux kamikazes irakiens du Stade de France, recruté par un certain Abu Ahmad pour perpétrer un attentat à Paris. Les quatre hommes auraient eu pour mission de se glisser parmi le flux de réfugiés syriens.

Par conséquent, Adel Haddadi et Mohamad Usman faisaient partie, dès la genèse du projet, du seul commando non européen destiné à frapper la capitale française, aux côtés de kamikazes français et belges. De Syrie, les quatre hommes ont ensuite rejoint la Turquie, première étape de leur voyage vers la France.

● Comment sont-ils arrivés jusqu’en Grèce?

Adel Haddadi, Mohamad Usman et les deux Irakiens partent de Raqqa au petit matin, selon les déclarations de l’Algérien à la police autrichienne. Un pick-up les emmène à la frontière turque où ils sont pris en charge par deux passeurs. «Nous avons ensuite parcouru avec les deux passeurs environ 1 km à pied, en passant par une colline. À travers un territoire humide, il y avait là des roseaux et plusieurs arbres fruitiers. On voyait de petites maisons. Les routes n’étaient pas bitumées, c’étaient des chemins de terre», raconte notamment Adel Haddadi.

De l’autre côté de la frontière, les quatre hommes s’acquittent de la même taxe que les vrais réfugiés lorsqu’ils rencontrent un check point. Ils gagnent ensuite Izmir en voiture et passent la nuit à l’hôtel. «Mohammad (un des kamikazes du Stade de France, NDLR) m’a donné 150 dollars. Avec cela, j’ai acheté quatre gilets de sauvetage et quatre sacs étanches pour les documents», poursuit Adel Haddadi. Le lendemain, le 1er octobre, ils contactent un nouveau passeur chargé de les convoyer jusqu’en Grèce.

 Pourquoi ont-ils été arrêtés, contrairement aux kamikazes du Stade de France?

Vers 4 heures du matin, les quatre hommes embarquent sur un bateau de fortune avec une cinquantaine de migrants. «Nous avons navigué environ 1 heure et demie, jusqu’à ce que la marine grecque, qui est arrivée avec un grand navire, nous découvre, nous fasse monter à bord et nous amène en Grèce», relate encore Adel Haddadi.

À leur arrivée sur l’île grecque de Leros le 3 octobre 2015, les futurs kamikazes du Stade de France ont franchi les contrôles sans problème, mais la police locale a découvert que les passeports d’Haddadi et d’Usman étaient des faux et les ont placés en détention. Grâce à cette interpellation, les deux hommes n’ont pu rejoindre la France à temps pour participer à une tuerie de masse. À leur libération, le 28 octobre, ils ont pu reprendre leur route en direction de l’Autriche, via la Macédoine, la Serbie, la Croatie et la Slovénie. Arrivés à Sarlzbourg, ils sont hébergés dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile jusqu’à leur arrestation, le 10 décembre.

Si leur participation à la cellule du 13 novembre se confirme, ils pourraient comparaître devant la justice française au côté de Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, les seuls auteurs directs des attentats encore vivants à avoir été mis en examen à ce jour.

Le Figaro

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André

Ils ont vraiment tous des sales gueules.