Assad reprend le contrôle de Damas grâce aux frappes et aux renseignements russes. 

La frappe aérienne russe qui a éliminé Zahran Alloush, vendredi 25 décembre, fondateur du Jaysh al-Islam, groupe rebelle syrien le plus puissant, et de son adjoint, a apporté son premier grand succès au Président Bachar al Assad au cours de la guerre syrienne, grâce à son appui puissant, Vladimir Poutine.

Cette perte majeure accélérera l’effondrement des bastions rebelles syriens dans et autour de Damas. Cela pourrait aussi hâter l’évacuation sous les auspices de l’ONU et d’un cessez-le-feu négocié, l’évacuation, actuellement reportée, à cause de cette élimination ciblée, d’au moins 2.000 rebelles de la région de Damas. On l’a moins relevé, ce plan de l’ONU de transférer en même temps plusieurs milliers de combattants de Daesh depuis la capitale syrienne et de les transporter vers leurs quartiers-généraux syriens. Ce dernier projet n’a pas été claironné sur tous les toits pour une excellente raison : il implique la reconnaissance implicite de Daesh par l’ONU comme ubne des parties qui comptent dans cette guerre syrienne.

Depuis près de cinq ans, les lignes de front ont oscillé d’avant en arrière, sans jamais que l’armée syrienne ni les insurgés de prenne la main très longtemps, même après l’envoi par Téhéran  de son supplétif libanais, le Hezbollah dans la mêlée afin de renforcer l’armée d’Assad. 

L’intervention des Etats-Unis, de l’Arabie Saoudite (le parrain du Jaysh al Islam), du Qatar, les Etats Arabes Unis était trop insignifiante et hésitante pour modifier l’équilibre des forces en faveur des milices insurgées anti-Assad. Les livraisons d’armes étaient inférieures et tardives, et laissaient cruellement les rebelles comme démunis d’armement face aux tanks, hélicoptères et avions de chasse de l’armée syrienne, et sans recours contre les barils de bombes fabriqués en Iran et largués par les forces aériennes syriennes.

L’Administration Obama a été l’architecte de cette improbable stratégie de soutien, allant jusqu’à contraindre les autres appuis étrangers des rebelles de les empêcher d’obtenir les ressources pour emporter la partie, excepté au cours de petites victoires locales (tactiques).

Cette stratégie a eu pour effet de prolonger indéfiniment de conflit cruel – jusqu’à ce qu’il soit réduit par deux événements : 

1. A l’été 2014, l’Etat Islamique ou Daesh a déferlé à plein régime pour s’emparer de la ville du Nord de l’Irak, Mossoul, dispersant aux quatre vents sept divisions armée irakiennes, en mettant la main sur leurs armes américaines sophistiquées, ainsi que sur leurs arsenaux, qui étaient bourrés de bons tanks américains, de véhicules blindés de transport et d’un assortiment de missiles de surface, antitanks et anti-aériens.

Une partie de ce butin a été réparti vers les quartiers-généraux de Daesh en Syrie à Raqqa.

2.  Un an plus tard, en septembre 2015, le Président Vladimir Poutine s’est lancé dans un renforcement massif de la puissance militaire russe en Syrie – notamment, ses forces aériennes et lance-missiles – en vue d’une intervention directe dans la guerre.

A la grande différence du Président Barack Obama, qui cherchait à garder la main dans le conflit par un système compliqué consistant à jongler avec les armes afin de sélectionner les groupes rebelles syriens, Poutine est arrivé avec un appui militaire et stratégique massif, afin d’assurer la victoire au dirigeant syrien et à son allié iranien.

La stratégie russe devient maintenant très claire : elle consiste à chasser les rebelles des zones qu’ils ont conquises autour des villes principales de latakieh, alep,idlib,Homs, Hama et de la capitale Damas, en leur donnant deux options possibles : rejoindre le front de l’opposition autour de la table des négociations et mettre un terme à la guerre, ou l’éradication totale – même s’il reste à Moscou et Washington de s’entendre pour savoir quelles milices rebelles sont dignes de figurer autour de la table. Selon l’échelle des priorités de Moscou, le combat contre l’Etat Islamique doit attendre son tour jusqu’à ce que l’autorité de Bachar al Assad soit pleinement rétablie et que le contrôle du pays retourne entre les mains de son armée.

Mais en route vers cet objectif, Poutine dans son élan s’est pris les peids dans un obstacle majeur : l’échec des troupes terrestres Iraniennes, des milices chiites, du Hezbollah et de l’armée syrienne à marcher à son rythme; le plan consistait pour les frappes aériennes de la Russie à nettoyer les rebelles d’une zone après l’autre et pour les troupes terrestres pro-Assad, de passer à l’offensive et de les reprendre.

Mais ces troupes s’avèrent trop lentes pour profiter de l’élan qui leur est donné par les Russes.

La semaine dernière, les Russes ont décidé d’utiliser leurs atouts en matière de renseignements pour accélérer les choses. Ils ont empruntés une tactique anti-terroriste israélienne pour commencer à prendre pour cibles les chefs rebelles et mener à leur liquidation.

La mort du Commandant du Jaysh al-Islam résultant d’une frappe aérienne de roquette vendredi est d’avantage une prouesse des renseignements qu’un exploit militaire. Tout comme Israël, dimanche dernier, a employé ses atouts clandestins à Damas pour prendre précisément pour cible l’archi-terroriste Samit Kuntar travaillant pour le Hezbollah et l’Iran, à son domicile du quartier de Jaramana, de la même façon, les Russes ont dirigé leurs agents sur le terrain pour repérer la rencontre secrète des commandants du Jaysh al Islam à Marj al Sultan au moment précis pour les liquider.

 

Ce revers pour le mouvement rebelle islamiste, en plus de l’évacuation de masse prévue de ses combattants hors de la capitale syrienne sont des étapes vers le retour de la capitale syrienne sous le contrôle du dictateur syrien.

DEBKAfile  Analyse Exclusive 26 Décembre 2015, 2:43 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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Rico, le seul, l'unique.

N’y aurait -il pas eu un accord entre le Mossad et les services secrets russes? Vous nous laissez cibler le Kuntar et vous vous faîtes le Zahran! Voir une petite aide d’un côté ou d’un autre?

A ce niveau tout est possible.