Argentine: Israël confirme qu’un passager de l’avion immobilisé est bien lié aux Gardiens de la révolution

Un avion de la compagnie iranienne Mahan AirGIUSEPPE CACACE / AFPUn avion de la compagnie iranienne Mahan Air

Israël a confirmé ce jeudi que l’un des membres d’un avion cargo irano-vénézuélien immobilisé en Argentine était bien lié aux Gardiens de la révolution.

« Cet avion, qui était jusque récemment utilisé par la compagnie iranienne Mahan Air, a atterri en Argentine avec à son bord un groupe de responsables iraniens, dont un cadre supérieur de la compagnie aérienne persane Qeshm Fars Air », a indiqué dans un communiqué l’ambassade israélienne en Argentine.

Celle-ci a souligné que les compagnies Mahan Air et Qeshm Fars Air menaient des opérations de trafic d’armes et de transfert de personnes et de matériel pour le compte de la Force Al-Qods en Amérique du Sud, et qu’elles étaient sous le coup de sanctions par les États-Unis pour activités terroristes ».

Suite à des informations fournies par des services étrangers à l’Argentine affirmant que des membres d’équipage de l’avion étaient liés aux Gardiens de la révolution, l’avion cargo qui a atterri à l’aéroport de Buenos Aires le 6 juin a été immobilisé par les autorités, qui ont également saisi les passeports des membres d’équipage iraniens de l’appareil.

Une enquête et des perquisitions ont ensuite été menées par les autorités argentines.

Des policiers avaient fouillé mardi l’hôtel où séjournait l’équipage vénézuélien et iranien d’un mystérieux avion qui reste coincé au principal aéroport international de Buenos Aires.

Les membres de l’équipage sont suspectés d’avoir des liens avec les Gardiens de la révolution.

Le juge fédéral Federico Villena avait ordonné le raid à l’hôtel Plaza Canning, à l’extérieur de Buenos Aires, où séjournait l’équipage de l’avion cargo Boeing 747, chargé de pièces automobiles appartenant au Venezuela.

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a lié cette affaire à la vive tension qui règne actuellement entre l’Iran et des pays occidentaux au sujet du nucléaire. «Ces dernières semaines sont pleines de propagande, d’opérations psychologiques, de guerre des mots pour provoquer un sentiment d’insécurité (en Iran) et cette affaire s’inscrit dans ce cadre», a-t-il dit.

Accord de coopération sur 20 ans

Dimanche, les autorités en charge des questions de migration en Argentine ont justifié la décision d’immobiliser à l’aéroport d’Ezeiza l’avion qui transportait des pièces automobiles, en évoquant des soupçons sur les raisons de son entrée dans le pays. «Je pense que cela fait plus d’un an, selon les dires de la compagnie (iranienne) Mahan Airlines, que l’avion a été vendu au Venezuela», a affirmé Saïd Khatibzadeh, précisant que les membres de l’équipage ne sont pas tous des iraniens.

Le ministre argentin de la Sécurité, Aníbal Fernández, a précisé que le gouvernement avait reçu des informations d’agences de renseignement étrangères selon lesquelles au moins une partie de l’équipage iranien travaillait pour des « sociétés liées à la Force Al-Qods des Gardiens de la Révolution d’Iran », officiellement répertoriée comme organisation terroriste par le gouvernement américain depuis 2007.

Cet incident survient alors que le président vénézuélien Nicolás Maduro était en visite à Téhéran, où un accord de coopération sur 20 ans a été signé samedi entre les deux pays pétroliers soumis à des sanctions américaines. Dimanche, les autorités argentines ont affirmé qu’aucun membre du personnel n’avait été détenu et que l’équipage avait été logé dans des hôtels avec des permis de séjour provisoires. Les passeports des Iraniens ont été saisis, mais les autorités ont assuré qu’ils pourraient les récupérer s’ils quittaient le pays sur un vol régulier pendant que les enquêtes sont en cours.

Les chefs de l’opposition en Argentine ont critiqué le gouvernement pour avoir autorisé l’avion à atterrir dans le pays.

Les autorités argentines insistent pour l’heure sur le fait qu’elles n’ont trouvé aucune irrégularité dans l’équipage de l’avion.

Selon lui, l’avion transportait des marchandises pour plusieurs entreprises argentines de pièces automobiles qu’il avait chargées au Mexique avant de faire escale à Caracas puis d’arriver en Argentine.

Dans son communiqué, l’ambassade d’Israël a souligné que les événements récents montraient les efforts soutenus de la République islamique d’Iran, par l’intermédiaire des Gardiens de la révolution et de la Force Qods, pour consolider son influence dans le monde, y compris en Amérique du Sud, en tant que base d’actions terroristes sur le continent.

Cette situation s’ajoute à d’autres opérations enregistrées ces derniers mois, comme la tentative d’assassinat de citoyens israéliens dans la ville de Bogotá par des criminels qui travaillaient pour la Force Qods en Colombie.

L’Argentine ayant été victime de deux attentats terroristes perpétrés par l’Iran, l’État d’Israël a dit considérer que la position ferme du pays concernant le fameux avion cargo, constituait un message important à Téhéran pour qu’il ne tente plus d’agir sur le sol argentin ou dans tout autre pays de la région.

Les discussions entre les grandes puissances et Téhéran sur le dossier nucléaire iranien ont connu une poussée de tension récemment. L’Iran a annoncé cette semaine sa décision de retirer 27 caméras de surveillance de ses activités nucléaires, en riposte au vote d’une résolution à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) le rappelant formellement à l’ordre pour son manque de coopération.

Cette mesure a suscité des condamnations de Washington, Berlin, Londres et Paris, qui ont appelé jeudi l’Iran «à mettre fin à l’escalade nucléaire». Des pourparlers ont été lancés il y a plus d’un an à Vienne pour rétablir l’accord international de 2015 prévoyant la limitation des activités nucléaires iraniennes en échange d’un allègement des sanctions internationales. Ce pacte est moribond depuis le retrait en 2018 des États-Unis qui ont réimposé des mesures punitives à Téhéran.

« L’État d’Israël tient à exprimer sa gratitude pour la rapidité et l’efficacité d’action des forces de sécurité argentines, qui ont identifié en temps réel la menace potentielle que constituait l’avion, à la lumière des sanctions imposées à la compagnie aérienne à laquelle il appartient », a conclu le communiqué.

Jforum avec Le Figaro et i24news
AP Photo/Gustavo Garello Raid de la police argentine dans un hôtel de Buenos Aires en Argentine, le 14 juin 2022

 

 

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yacotito

serait ce des tueurs qui projettent un sale coup contre la population juive ?