La France, premier fournisseur en équipements militaires et en officiers formés (par Saint-Cyr-Coëtquidan -qui crée une filiale à Doha en 2007– et ailleurs) de l’Emirat islamiste du Qatar, financier du terrorisme, au plus haut niveau de sa famille royale. Archives : Jeudi 5 juillet 2018, sur la base aérienne 118 Mont-de-Marsan, un invité de prestige était à l’honneur. En effet, son Altesse l’émir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani a visité l’escadron Rafale Qatari en cours de formation dans les Landes, aux côtés de la VRP macroniste de circonstance, Florence Parly (ex- Secrétaire d’Etat au Budget de Lionel Jospin, ex-Air France et SNCF).

DERRIÈRE LES LIGNES : L’ARCHIPEL ISLAMISTE ET LE LIEN TURQUIE-QATAR

L’alliance entre la Turquie, le Qatar et les Frères musulmans s’est d’abord manifestée au début des mois optimistes du «Printemps arabe».

Derrière les lignes: Archipel islamiste: le lien Turquie-Qatar

Un récent procès pour diffamation à Londres met en lumière le fonctionnement de l’une des structures de pouvoir les plus complexes et les plus intéressantes du labyrinthe sinueux et plein de pièges et d’embûches du Moyen-Orient – à savoir l’alliance en plein essor entre la Turquie, l’émirat du Qatar et le réseau plus large des Frères musulmans, dans la région et au-delà.

Le procès lui-même mettait en vedette un personnage bien connu des Israéliens – Mohammad Dahlan, ancien commandant du service de sécurité préventive du Fatah dans la bande de Gaza. Dahlan a intenté une action en diffamation contre Middle East Eye, un site Web d’information basé à Londres et largement considéré comme ayant des liens étroits avec l’émirat du Qatar.

Le site Web avait affirmé que Dahlan aurait secrètement financé la tentative de coup d’État manquée en Turquie en 2016. Le site présente les actions de Dahlan dans le cadre d’un effort plus vaste mené par les Émirats arabes unis.

Au cours du procès, il est apparu que l’unique source de cette allégation émanant de MEE était un seul contact non vérifié au sein des services de renseignement turcs.

Middle East Eye, fondé par l’ancien correspondant du Guardian, David Hearst, refuse de discuter des sources de son financement. Hearst, en 2014, a décrit les promoteurs du site Web comme étant des «donateurs privés individuels» plaçant leurs intérêts pour faire progresser la cause de la «démocratie au Moyen-Orient».

Cependant, il existe de nombreux liens entre le personnel de MEE et le puissant et influent réseau médiatique d’Al Jazeera au Qatar. Le réseau semble également être lié à des relations plus vastes associées aux Frères musulmans.

Ainsi, le directeur de MEE Ltd., le Palestinien Jamal Bassasso, né au Koweït, est un ancien directeur de la planification et des ressources humaines à Al Jazeera. Bassasso est également un ancien responsable de la télévision Al-Quds, affiliée au Hamas, au Liban, selon un reportage de 2017 réalisé par Michael Rubin, au sein de l’American Enterprise Institute. Jonathan Powell, cadre supérieur du réseau Al Jazeera, a passé six mois à Londres en tant que «consultant de lancement» pour MEE. Adlin Adnan, ancien responsable de l’organisation caritative Interpal liée au Hamas, a enregistré le site Web MEE.

Ce réseau médiatique apparemment en plein essor constitue, à son tour, une composante de l’un des alignements les plus importants de la région. Alors que l’actualité au Moyen-Orient est actuellement (à juste titre) dominée par le conflit entre l’axe principalement chiite dirigé par l’Iran et ses ennemis alignés sur l’Occident, le lien Turquie-Qatar-Frères musulmans constitue une troisième force.

Cette alliance s’est d’abord fait connaître au début des mois optimistes du «Printemps arabe». En Égypte, en Tunisie et en Syrie, les mouvements associés aux Frères Musulmans ont joué un rôle primordial dans les soulèvements populaires dans ces pays.

Le Qatar a offert ses encouragements via Al Jazeera et un soutien financier à des groupes d’insurgés islamistes tels que la Brigade Tawhid et Jabhat al-Nusra en Syrie.

La Turquie a été le principal soutien des rebelles arabes sunnites tout au long de la rébellion syrienne et a offert son appui actif au gouvernement éphémère des Frères musulmans de Mohamed Morsi en Égypte.

Aujourd’hui, Doha et Ankara soutiennent activement le gouvernement de l’Accord national de Fayez al-Sarraj en Libye, au sein duquel les éléments des Frères musulmans sont importants.

Les espoirs d’une puissante alliance régionale axée sur les Frères, avec le Qatar comme principal financier et meneur de revue (pom-pom-girl), et la Turquie fournissant le bras armé, se sont largement effondrés. Le coup d’État militaire en Égypte en juillet 2013, ainsi que la défaite et l’éclipse de la rébellion syrienne le leur ont fait payer cher. Dans chacun de ces cas, l’alliance Turquie-Qatar a été vaincue par un ennemi différent.

En Égypte, des officiers ayant une vision pro-Occidentale du monde et soutenus par les Saoudiens et les Émirats arabes unis ont renversé la Confrérie du pouvoir. En Syrie, ce sont les gardiens de la révolution iraniens et leurs milices supplétives, ainsi que la puissance aérienne russe, qui lui ont donné le coup de grâce.

Depuis ce temps, l’alliance Turquie-Qatar-Fraternité musulmane joue un jeu largement défensif.

Lorsque l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont cherché à faire valoir leur avantage sur le Qatar en juin 2017 en instituant un blocus économique, c’est la Turquie qui a pris la défense de son allié. Ceci, malgré le volume important des échanges commerciaux entre Riyad, Doha et Ankara. La Turquie a stationné 3 000 hommes au Qatar et a envoyé des cargos et des avions chargés de fournitures pour aider Doha à résister au blocus imposé par ses voisins. Le différend reste en suspens. Mais la contribution turque a permis au Qatar d’éviter un désastre dans les premiers mois.

Depuis 2017, la relation s’est considérablement développée. La Turquie est actuellement sur le point d’ouvrir une base militaire au Qatar. Des entreprises turques ont remporté des contrats lucratifs dans le secteur de la construction au Qatar. Les investissements du Qatar dans l’économie turque en difficulté ont fortement augmenté.

La fortune des Frères musulmans étant au plus bas aujourd’hui, bon nombre de ses dirigeants et activistes régionaux les plus en vue résident aujourd’hui en exil en Turquie ou au Qatar.

Mais un archipel influent d’organisations non gouvernementales, d’associations caritatives, de médias et d’organismes éducatifs islamiques continue de fonctionner et de recevoir le soutien et le parrainage d’Ankara et de Doha. Cette structure s’étend profondément aux pays occidentaux, ainsi qu’à Israël, à la Cisjordanie arabe et à la bande de Gaza.

Suheib Yousef, transfuge du Hamas, censé être un « second Prince Vert », sans affiliation au Shin Bet ou à Israël. 

Alors que les organisations associées aux Frères Musulmans évitent généralement de pratiquer des activités paramilitaires ouvertes, tout indique que l’arène palestinienne constitue une exception à cet égard. Suheib Yousef, un transfuge du mouvement, a déclaré que «le Hamas mène des opérations de sécurité et des opérations militaires sur le sol turc sous couvert de la société civile», décrivant une vaste opération de collecte de renseignements entretenue par le mouvement sur le sol turc.

D’une manière qui ne diffère pas de celle de l’Iran, l’alliance Qatar-Turquie floute les frontières entre les activités des gouvernements et celles de la société civile. Ce faisant, elle maximise l’efficacité de chaque secteur. Les ONG peuvent se présenter comme totalement indépendantes de toute affiliation gouvernementale. Cela leur donne une crédibilité qui n’est pas accordée aux organismes ouvertement dépendants des états. Les ressources plus importantes dont disposent les États peuvent, quant à elles, offrir un avantage supplémentaire aux ONG.

Tout cela est important, car malgré les circonstances plus réduites de cette alliance, par rapport aux jours radieux de 2011-2012, il existe une population arabe sunnite nombreuse, lésée et non représentée dans la région. Des éléments de cette population ne se sont pas nécessairement résignés de manière permanente à la domination des islamistes chiites, des rois et des généraux sunnites. Beaucoup d’entre eux restent favorables à l’islam politique (radical) sunnite. Le réseau Turquie-Qatar-Fraternité Musulmane, avec son réseau dense de groupes de médias, d’associations caritatives, d’ONG et de clients paramilitaires, espère pouvoir faire valoir ses griefs au profit d’un pouvoir et d’une influence régionaux accrus, une fois passées les années de vaches maigres.

Les preuves qui ont émergé de la salle d’audience à Londres semblent résumer le mode opératoire de ce système. Il jette un coup de projecteur momentané sur un lien dont l’élément naturel est l’obscurité. Un groupe de médias apparemment indépendant qui refuse de révéler ses sources de financement, opérant avec la participation claire de personnes liées au Qatar et au Hamas, écrivant des articles basés sur des informations reçues de responsables des renseignements turcs anonymes. (Le procès nous offre) l’ensemble du système en miniature. Ceux que ce système a l’intention de prendre pour cibles devraient faire attention.

PAR JONATHAN SPYER
 19 SEPTEMBRE 2019 22:27
L’auteur est directeur du Centre d’analyse et de reportage pour le Moyen-Orient et chercheur au Middle East Forum et à l’Institut de stratégie et de sécurité de Jérusalem.
La France équipant l’Islamisme de technologies de pointe : 

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Bonaparte

Qatar contre les Emirats et l’Arabie Saoudite .

Il suffit d’une étincelle .