L’Allemagne a convoqué l’ambassadeur d’Iran à Berlin pour mettre en garde Téhéran contre l’espionnage de personnes et de groupes ayant des liens étroits avec Israël dans le pays, affirmant que de tels actes violent la loi allemande.
Les nouvelles de cette condamnation ont été rapportées par les médias le 9 janvier après l’arrestation d’un pakistanais et sa condamnation en mars pour espionnage en faveur de l’Iran, après que son appel ait été rejeté par la Cour constitutionnelle allemande.
Mustafa Haidar Syed-Naqfi a été reconnu coupable de collecte de renseignements sur Reinhold Robbe, l’ancien chef de l’Association amicale germano-israélienne et professeur d’économie franco-israélienne à Paris, pour le compte du Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranienne.
Suite à cette condamnation, Robbe a accusé Téhéran de comploter pour le faire assassiner et a exigé que Berlin oblige l’Iran à rendre des comptes, selon les médias allemands.
« L’espionnage de personnes et d’institutions ayant des liens spéciaux avec l’Etat d’Israël sur le sol allemand est une violation flagrante du droit allemand », a déclaré un responsable du ministère le 9 janvier, notant que l’ambassadeur iranien Ali Majedi avait été convoqué.
Ce responsable a encore déclaré que Philipp Ackermann, directeur par intérim de la section politique du ministère des Affaires étrangères, a fait savoir à Majedi que « de telles activités ne seraient pas tolérées et étaient totalement inacceptables ».
Le journal allemand Süddeutsche Zeitung a rapporté que l’ambassadeur iranien avait été averti que l’espionnage d’Israël et de résidents ou sympatisants d’Israël sur son sol « aurait des conséquences négatives sur les relations bilatérales entre l’Allemagne et l’Iran ».
Le service de renseignement allemand, qui gère le contre-espionnage, avait pointé ces activités d’espionnage de l’Iran dans son rapport annuel de juillet, affirmant que Téhéran était fortement axé sur les cibles israéliennes ou pro-juives.
Basé sur les rapports de AP, Reuters et dpa – Traduction JFORUM
Merkel réprimande l’Iran sur l’espionnage de Daniel Rouach et R. Robbe. La presse israélienne relaye ce dossier.
A SAVOIR. Selon i24News : « Daniel Rouach, universitaire franco-israélien, auteur de livres économiques et président de la Chambre de Commerce et Industrie Israël – France (CCIIF) à Tel-Aviv avait été l’invité exclusif d’i24NEWS. Il était revenu sur l’affaire d’espionnage dont il a été victime, impliquant un Pakistanais de 31 ans qui a œuvré pour le compte des renseignements iraniens et qui a fait l’objet d’un procès à Berlin.
« Ce qui est très précis c’est que j’ai été suivi physiquement… on voit mon visage sur des photos trouvées dans l’ordinateur de l’espion, on voit quand je sors de l’ESCP, on voit des éléments extrêmement troublants et on s’est rendu compte qu’il y avait effectivement quelqu’un qui me suivait et qui avait filmé », a expliqué Daniel Rouach sur i24NEWS. Le Pakistanais Haidar Syed Mustufa a espionné sur le campus de l’ESCP en 2015 le professeur franco-israélien, puis en Allemagne l’ancien député social-démocrate et ex-président de la Société germano-israélienne (DIG) Reinhold Robbe, deux cibles potentielles pour les renseignements iraniens. « D’après la presse allemande, il y avait probablement une autre personne avec Syed qui était à Paris et qui me suivait avec une volonté de m’abattre si Israël venait à attaquer l’Iran », a-t-il ajouté.
Daniel Rouach a expliqué sur i24NEWS qu’il avait pris la décision d’avoir recours aux services d’un tireur d’élite pour assurer sa sécurité dans tous les événements importants auxquels il participait avant même de connaître l’affaire et a avoué n’avoir pas été surpris d’apprendre qu’il était une cible lorsqu’il a été contacté par les services français sur la demande des services de contre-espionnage allemands.
« J’ai comme un sonar personnel qui me dit ‘il y a quelque chose qui se passe’, comme beaucoup d’Israéliens quand ils repèrent des choses dans la rue qui sont anormales. Quand j’étais à Paris dans les lieux où je suis habituellement, je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose autour de moi… », a-t-il expliqué. Interrogé sur les raisons pour lesquelles il a été pris comme cible, Daniel Rouach suppose qu’ « on cherchait probablement une cible qui soit israélienne et qui soit française. « Je suis professeur, je suis expert dans un domaine technologique très complexe et l’un des points qui a attiré l’attention de Haidar Syed Mustufa, c’est le fait que je suis expert dans les transferts de technologie. », a-t-il également souligné.
L’espion avait remis à son contact iranien un dossier fournissant d’abondantes informations sur les mesures de sécurité en vigueur sur le campus de l’ESCP, les vigiles présents ou les postes de police à proximité. Le parquet Allemand reproche à Haidar Syed Mustufa d’avoir travaillé pour la Force Al-Qods, une unité spéciale des Gardiens de la Révolution qui forme des recrues pour espionner à l’étranger. « Le véritable choc n’est pas du tout de savoir qu’il y a quelqu’un qui a envie d’abattre un franco-israélien. Le fait est que j’étais très loin d’imaginer que derrière cette affaire on pouvait trouver la force Al-Qods, une unité spéciale des Gardiens de la Révolution, puisque je n’ai jamais écrit sur l’Iran et que je me garde bien de parler de ce sujet », a fait savoir Daniel Rouach. Le professeur franco-israélien était en 2017 à Berlin pour assister au procès de l’espion ».