Al-Nosra lance l’assaut contre des soldats assiégés dans un hôpital à Jisr al-Choughour
C’est la première fois depuis deux semaines que les rebelles parviennent à entrer dans l’établissement où sont assiégées 250 personnes, dont au moins 150 soldats bien armés, parmi lesquels « des officiers supérieurs ».
Des rebelles syriens et des combattants d’el-Qaëda ont pris d’assaut dimanche l’hôpital de Jisr al-Choughour où sont assiégés 250 soldats et civils depuis la chute de cette ville du nord-ouest il y a deux semaines, selon une ONG.
« Les combattants ont pris d’assaut ce matin l’hôpital situé à la périphérie sud-ouest de la ville de Jisr al-Choughour. Ils ont pénétré dans l’un des bâtiments et sont engagés dans de violents combats avec les soldats à l’intérieur », a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). D’après lui, l’assaut rebelle a été possible après un attentat à la voiture piégée mené par les jihadistes du Front Al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda, aux abord de l’hôpital.
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C’est la première fois depuis deux semaines que les rebelles parviennent à entrer dans l’établissement où sont retranchés au moins 150 soldats bien armés, parmi lesquels « des officiers supérieurs », des membres de leurs familles mais aussi « d’importants fonctionnaires de la province d’Idleb », où est située la ville de Jisr al-Choughour.
Proche de la frontière avec la Turquie –pays favorable à la rébellion– et à la périphérie de la province de Lattaquié –fief du régime–, cette ville est tombée le 25 avril aux mains d’Al-Nosra et de ses alliés rebelles.
L’armée syrienne, appuyée par des milices syriennes et étrangères pro-Assad, tente de sauver les personnes assiégées dans l’hôpital et se trouve à moins de deux kilomètres après avoir lancé une contre-offensive contre Jisr al-Choughour mercredi. L’armée de l’air bombarde les abords de l’établissement et, selon l’agence officielle syrienne Sana, « des dizaines de terroristes » ont été tués. Les circonstances dans lesquelles les soldats bloqués sont parvenus à résister pendant deux semaines ne sont pas connues.
Le régime syrien a subi ces derniers mois une série de revers militaires, dont notamment la perte d’Idleb, la capitale de la province du même nom, et de Jisr al-Choughour, après plus d’un an de victoires successives face aux rebelles qui tentent de le renverser depuis 2011.