CONFLIT Brahimi voudrait bien voir l’Iran participer à Genève 2 ; sur le terrain, les jihadistes combattent sur plusieurs fronts, cédant la jonction avec l’Irak aux Kurdes, qui leur infligent une succession de défaites cinglantes.
Le président iranien Hassan Rohani accueille l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, pour discuter entre autres d’une éventuelle invitation de l’Iran à Genève 2. Atta Kenare/AFP

D’importants groupes rebelles syriens ont menacé ceux qui, dans l’opposition, seraient tentés de se rendre à la conférence de paix, dite de Genève 2, prévue en novembre. Les éventuels participants à la conférence commettront une « trahison » dont ils devront répondre « devant nos tribunaux », ont ainsi prévenu dix-neuf importants groupes rebelles islamistes syriens, laissant clairement entendre qu’ils seront exécutés.

Cela va rendre encore plus ardue la tâche de Lakhdar Brahimi à Damas, d’autant plus que lors de sa dernière visite en Syrie, il avait appelé à un changement « réel » et à la formation d’un gouvernement de transition, des propos qui avaient irrité le président syrien. Le journal al-Watan, proche du pouvoir, avait rapporté qu’Assad avait mis fin à son entretien avec M. Brahimi lorsque ce dernier « avait osé s’enquérir de la question des candidatures lors de la présidentielle » en 2014.

Le président iranien Hassan Rohani, qui recevait hier M. Brahimi, a déclaré pour sa part que l’expulsion des « groupes terroristes » du pays serait un premier pas vers un retour au calme, selon l’agence officielle IRNA. L’Iran « est prêt à aider tout effort pour ramener la stabilité en Syrie, que ce soit à Genève 2 ou n’importe quel autre effort », a ajouté M. Rohani.

La veille, M. Brahimi avait estimé que l’Iran devrait être invité à participer à la conférence internationale tant attendue. Le diplomate algérien s’est déjà rendu en Turquie, en Jordanie, en Irak, en Égypte, au Koweït, au sultanat d’Oman et au Qatar avec pour but de convaincre toutes les parties de la nécessité de rassembler autour d’une table représentants du régime et opposition pour trouver une solution politique après deux ans et demi d’un conflit dévastateur.

Revers cinglants pour les jihadistes à l’Est

Sur le terrain, les Kurdes ont conquis samedi un poste-frontière avec l’Irak, important lieu de transit pour les hommes et munitions, contrôlé jusque-là par des jihadistes. Ils ont poursuivi leur avancée hier en s’emparant de la quasi-totalité d’al-Yaaroubié, ville frontalière où les combats se poursuivent, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). En position de faiblesse, les jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front el-Nosra ont appelé à la rescousse leurs frères d’armes, selon l’OSDH. Les groupes jihadistes sont débordés : ils combattent à la fois le régime syrien, les autres rebelles et les Kurdes pour établir leur pouvoir sur tout le nord et l’est du pays et assurer la liaison avec l’Irak, où se trouve une réserve de combattants aguerris.

En outre, dans le centre de la Syrie, rebelles et jihadistes tentent depuis une semaine de s’emparer d’un important dépôt d’armes à Mahin. En six jours, les combats ont fait « au moins cent morts dans les rangs de l’armée, qui défend un important arsenal, et des dizaines d’autres parmi les rebelles et les jihadistes », a indiqué samedi l’OSDH. Hier, deux hommes et trois femmes ont été tués dans un bombardement du village chrétien de Sadad, proche de l’armurerie.

L’OSDH a enfin fait état samedi de la mort de 40 personnes lors d’un attentat à la voiture piégée, mené la veille contre une mosquée de Ouadi Barada, dans la province de Damas. L’agence officielle SANA a confirmé l’attaque et a annoncé la mort de nombreux « terroristes », selon la terminologie officielle pour désigner les insurgés.

OLJ/Agences | 28/10/2013

lorientlejour.com Article original
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Victoire kurde sur Al-Qaïda: une ville stratégique libérée

Après avoir conquis un poste-frontière avec l’Irak, les combattant kurdes ont chassé des groupes armés affiliés à Al-Qaïda de la ville stratégique de Tall Kocher (Alyaroubia), au Kurdistan syrien.

De violents combats se sont poursuivis jusqu’à 5h ce matin du 27 octobre. Les combattants des Unités de défense du peuple (YPG), armée kurde constituée de femmes et d’hommes, ont pris le contrôle total de Tall Kocher, une ville frontalière avec Mossoul (Irak), chassant les « jihadistes » de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, deux groupes liés à Al-Qaïda.

Cinq chars, un missile, un obus, six canons antiaériens et un bulldozer, ainsi que de nombreuses armes et munitions ont été saisis par les combattants de l’YPG, lors de ces derniers combats, a declaré le commandement général de l’YPG, dans un communiqué. Des dizaines de membres de groupes d’al-Qaïda ont été tués, selon l’YPG qui a affirmé avoir perdu trois combattants dans ses rangs.

Le 26 octobre, le poste-frontière de Tall Kocher avait été pris, ainsi que deux villages et une usine utilisée comme base par des groupes jihadistes.

Des opérations « révolutionnaires » pour prendre cet poste-frontière et libérer les zones de peuplement kurde ont été lancées le 23 octobre. Au total, sept villages, trois petites localités et plusieurs positions « jihadistes » ont été pris par les Kurdes.

Le commandement général de l’YPG a appelé les habitants de la ville à créér leur conseil du peuple et leur propre police en toute tranquillité, assurant que la ville sera protegée contre toute attaque.

UNE NOUVELLE ALTERNATIVE POUR LES KURDES

La prise de cette ville frontalière avec Irak présente une nouvelle alternative contre l’embargo visant le Kurdistan syrien, a déclaré Saleh Moslim, le co-président du principal parti kurde PYD, sur la chaine de télévision « Stêrk TV ».

« C’est une victoire pour tout le Kurdistan » a-t-il dit, ajoutant que cette victoire amènera des changements positifs tant sur le plan politique qu’économique. Il a affirmé que les relations avec Bagdad sont bonnes.

Les postes frontières avec la Turquie et le Kurdistan irakien sont fermées, ce qui rend difficile l’acheminement de l’aide humanitaire envoyé par les citoyens kurdes à travers le monde.

Le gouvernement turc a même lancé la construction d’un mur pour séparer les Kurdes de l’ouest (Kurdistan syrien) des Kurdes du nord (Kurdistan de Turquie). « Les Kurdes détruiront ce mur de la honte comme celui de Berlin » a dit Saleh Moslim.

2013-10-27 09:37:10 Yazdir

– actukurde.fr Article original

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