Les juifs ashkénazes forment une communauté particulièrement homogène d’un point de vue génétique. Un scientifique américain a donc choisi d’étudier ceux d’entre eux ayant dépassé les 100 ans et toujours en (relative) bonne santé, afin d’isoler les gènes responsables de leur longévité.

Irving Kahn figure dans la World Records Academy, aux côtés de dragons taïwanais, de cyclistes, d’ascenseurs et d’écrans de télévision. Sa performance à lui n’est ni artistique, ni sportive, ni technique : Irving Kahn est simplement le plus vieux courtier au monde. A bientôt 106 ans, il se rend encore tous les jours dans son bureau de Madison Avenue. Kahn Brothers est une entreprise de courtage qui gère environ 700 millions de dollars, et Irving valide chacune des transactions effectuées.

Certes, Irving Kahn n’est pas en grande forme : il ne voit ni n’entend plus aussi bien, et a besoin d’aide pour se déplacer. Mais une anecdote mérite d’être signalée : lors de l’immense panne de courant qui a frappé tout le nord-est des États-Unis en 2003, Irving a descendu les vingt-deux étages à pied. Il avait alors déjà près de cent ans.

De la radio à l’iPhone

Irving Kahn est né en décembre 1905. Il écoute la radio pour la première fois dans sa chambre en 1920 et il se rend pour sa première journée de travail à Wall-Street en 1928, avant le krach de 1929. Aujourd’hui, il possède un terminal Bloomberg dans son bureau et un téléphone portable (dont il a scotché le numéro sur la coque pour ne pas l’oublier). Par contre, contrairement à ses petits-enfants, il n’a pas réussi à adopter « l’iBock ». Petite visite chez ce personnage haut en couleurs :

Irving Kahn est un mystère : il n’a jamais souffert de la moindre maladie grave et il ne prend pas de médicaments pour son cholestérol ou sa pression artérielle. Il n’a pourtant pas eu un style de vie particulièrement sain : beaucoup de viande, peu de sport, beaucoup de tabac.

« SuperAger » : Papi, ce héros

Les centenaires sont une espèce en voie de développement : d’après le National Institute on Aging, ils étaient 37 000 en 1990 et devraient atteindre les 4,2 millions en 2050. Pourquoi Irving Kahn vit-il si longtemps, et surtout si bien ? Son cas intéresse le docteur Nir Barzilai, de l’université de médecine Albert Enstein (New-York). Ce dernier a commencé ses recherches en 1998, en étudiant une cohorte de 540 personnes âgées de plus de 90 ans et leurs enfants. Spécificité de cette cohorte, ce sont tous des juifs ashkénazes, qui viennent d’Europe de l’est. Ce n’est pas parce qu’ils vivent plus longtemps qu’ailleurs (et ce en dépit de la formule juive « Qu’il vous soit permis de vivre jusqu’à 120 ans »), mais à cause de l’étonnante homogénéité de cette communauté américaine dont ses membres ont bien plus de gènes communs que n’importe quelle autre population choisie au hasard.

Le New York Magazine consacre un long reportage à la famille Kahn et aux études du docteur Barzilai sur les « SuperAgers », ces personnes qui vieillissent bien, épargnées par les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et le déclin cognitif. D’après les études du docteur Barzilai, sept marqueurs génétiques favorisent la longévité en limitant les risques de diabète, maladies cardiaques ou démences (comme la maladie d’Alzheimer). Les résultats confirment également ce que montre l’exemple d’Irving Kahn : à ce stade de longévité, le mode de vie ne joue plus aucun rôle. « Une vie saine vous aide à dépasser les 80 ans, mais pas les 100 ans », explique Nir Barzilai.

Atlantico.fr

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