Had Gadia (Un chevreau)

Dans deux jours, vendredi soir exactement, débuteront les fêtes de Pessah.

Pessah, c’est la sortie d’Égypte, la libération d’un peuple jusque-là asservi.

Pessah, c’est le bonheur de passer de l’esclavage à la liberté.

Un évènement majeur qui est rappelé quotidiennement dans nos prières et dont, selon la Haggada, Eleazar ben Azaria et Ben Zoma, illustres rabbins du Talmud demandent à se souvenir tous les jours et toutes les nuits de notre vie.

Un évènement par lequel débute l’existence de ce peuple juif, tant décrié, tant nié aujourd’hui.

Pessah, une fête religieuse ?

Oui, mais aussi une fête nationale et une fête universelle.

Un soulèvement d’esclaves, le premier qu’ait connue l’humanité, bien avant Spartacus.

Alors pendant ces huit jours de fête, mettons une parenthèse à tous les problèmes qui nous assaillent. Ahmadinejad, le Hezbollah et le Hamas. L’irrésistible montée de l’Islamisme dans le monde. Les frères musulmans en Égypte, Ennahda en Tunisie et les Salafistes partout, Al-Qaida qui après s’être confortablement installée en Afghanistan, dans les zones tribales du Pakistan, au Yémen, en Somalie, dispose maintenant d’un territoire en Afrique en occupant la moitié nord du Mali.

Mettons entre parenthèses la vigoureuse entreprise de délégitimation d’Israël, la montée de l’antisémitisme, dont nous venons d’avoir à Toulouse la preuve dramatique. Mettons tout cela entre parenthèses.

Mais, Pessah, c’est aussi l’héroïque révolte du ghetto de Varsovie, un combat sans espoir de quelques centaines de jeunes Juifs, presque mains nues contre des divisions allemandes surarmées. Ils sont l’honneur de notre peuple et par leur sacrifice ont assuré sa pérennité. Ne les oublions jamais !

Après les quatre verres de vin rituels, après la lecture de la Haggada, après le repas, nous chanterons une comptine, « Had Gadia », « un chevreau » dont j’entends encore les paroles que traduisait mon grand-père dans le judéo-arabe de ma lointaine enfance et qui peuvent se résumer ainsi : Un chevreau que m’a acheté mon père pour deux flouss. Un chien l’a mordu . Un bâton a frappé le chien. Le feu a brulé le bâton. L’eau a éteint le feu. Le taureau a bu l’eau. Le « shohet » a égorgé le taureau. L’ange de la mort a tué le shohet et le Saint-Béni- Soit-il a tué l’ange de la mort.

Comme pour enseigner à nos enfants et petits-enfants que le méchant trouvera toujours plus méchant que lui et le fort, plus fort que lui, mais que le dernier mot appartiendra à la justice divine.

Hag Saméah !

Excellentes fêtes à tous dans la joie et la paix
Et l’an prochain à Jérusalem

André Nahum
Radio Judaïques FM

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