Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius avait assuré mardi soir qu’aucune rançon n’avait été échangée contre la libération des quatre Français retenus depuis septembre 2010 au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).La somme aurait servi à payer les ravisseurs ainsi que les intermédiaires qui, sur le terrain, ont joué un rôle important pour obtenir ces libérations. La source n’a pas précisé d’où provenait l’argent. Selon le journal Le Monde, il a été prélevé sur «les fonds secrets alloués aux services de renseignement.»

La somme aurait été acheminée par la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) jusqu’à Kidal, au Mali, puis remise à Mohamed Akotey, président du conseil d’administration de la société Imourarène, une filiale d’Areva, et par ailleurs ancien chef rebelle. Grâce à ses relais au nord du Mali, cet homme de confiance du président du Niger Mahamadou Issoufou a joué un rôle clé dans les négociations. La France n’aurait ainsi pas «directement» versé de rançon aux ravisseurs.

«La France ne paie pas de rançon, c’est clair et net»

Selon un médiateur malien qui avait participé aux négociations pour la libération, début 2011, de trois otages enlevés en même temps que les quatre Français libérés mardi, «13, 5 millions d’euros» avaient alors été payés. «Donc pour moi, entre 20 et 25 millions d’euros c’est un bon chiffre», a-t-il affirmé.

«Ce que je peux vous dire c’est que la France ne paye pas de rançon, c’est clair et net», avait affirmé Laurent Fabius sur Europe 1 mardi soir. «La consigne du président (François Hollande) est de ne pas payer de rançon, cette consigne est respectée», avait-il répété sur RTL. «Nous n’avons pas changé de politique à l’égard des rançons», a ajouté la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem lors de son briefing de presse à l’issue du Conseil des ministres ce mercredi.

Même tonalité du côté de l’entourage de François Hollande, pour qui «La France ne verse pas de rançon. C’est ce qui est rappelé à chaque fois. C’est ce qui a été rappelé par Jean-Yves Le Drian, il a été très clair. Pas besoin de revenir sur le sujet», a assuré cette source élyséenne à l’AFP.

La France a toujours nié avoir versé la moindre rançon pour résoudre des prises d’otages à l’étranger, mais Nicolas Sarkozy avait affirmé, en 2012, à propos de deux otages en Afghanistan, que payer des rançons n’était «pas un problème» pour son gouvernement.

Son successeur François Hollande affiche une ligne officielle différente depuis le début de son mandant, affirmant son refus d’évoquer des questions financières lors des négociations de libération d’otages. Cette position avait été fortement critiquée par les familles des captifs.

En avril dernier, lors de la libération de la famille Moulin-Fournier enlevée par une secte islamiste au Cameroun, un rapport confidentiel du gouvernement nigérian parlait d’une somme de 2,4 millions d’euros versés aux ravisseurs, tandis que la chaîne i>Télé parlait de 7 millions de dollars en citant des sources camerounaises.

30-10-2013/ Le Parisien.fr Article original

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