Une information judiciaire visant la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été ouverte par le Parquet de Paris dans l’affaire Merah, à la suite de la plainte de la famille d’un des militaires assassinés.Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire visant la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), à la suite de la plainte déposée par les membres de la famille d’un des militaires tués par Mohamed Merah le 15 mars 2012, selon M6.

Cette information judiciaire a été ouverte fin janvier pour « mise en danger délibéré de la vie d’autrui ».

Après les tueries de Toulouse et Montauban, le patron de la DCRI de l’époque, Bernard Squarcini, et le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, avaient présenté Merah comme un « loup solitaire », une thèse que récusent les proches des victimes.

Dans leur projet de plainte écrit en septembre 2013, la famille d’Abel Chennouf reproche à la DCRI des « dysfonctionnements graves » dans la surveillance du « tueur au scooter ». Ils lui reprochent la mauvaise évaluation de la dangerosité de Merah, qu’elle a « même envisagé de recruter comme source ».

« Lien de causalité direct et certain entre l’arrêt » de la surveillance et les crimes

La famille du militaire s’interroge sur plusieurs points : « Alors que les autorités savaient à quel point l’auteur des tueries » présentait « une menace directe, pourquoi ne sont-elles pas intervenues avant qu’il ne commette la série d’assassinats ? » ; « si les membres de la fratrie Merah étaient déjà surveillés depuis 2006, pourquoi la surveillance de Mohamed Merah et de sa famille a-t-elle été brusquement arrêtée le 14 novembre 2011 ? ».

La famille Chennouf établit un « lien de causalité direct et certain entre l’arrêt délibéré » de cette surveillance après un entretien de Mohamed Merah au siège toulousain de la DCRI « et la commission de ses crimes » à Toulouse et à Montauban.

« Défaillances objectives »

La plainte rédigée notamment pour « non empêchement d’un crime ou d’un délit portant atteinte à l’intégrité corporelle de la personne, mise en danger délibérée de la personne d’autrui », s’appuie sur le rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, police des polices) qui avait en octobre 2012 relevé « plusieurs défaillances objectives ».

Des défaillances qui « tiennent à la conjonction d’omissions et d’erreurs d’appréciation », « à des problèmes de pilotage et d’organisation des services et à des cloisonnements (…) entre renseignements intérieur, police judiciaire et sécurité publique », avait relevé le rapport. Ainsi, alors que Merah était connu depuis 2006 comme gravitant autour de la mouvance salafiste toulousaine, sa fiche de surveillance est désactivée en 2010 de manière « inopportune ».

« Debriefing » raté

Contrôlé en Afghanistan en 2010, il est de nouveau l’objet de l’intérêt des Renseignements intérieurs, mais son « debriefing », le 14 novembre 2011, est raté, selon le rapport, et il n’est plus surveillé en janvier 2012.

Pendant le siège de son appartement, lors de ses échanges avec un agent de la DCRI, Merah s’amusera de ce loupé.

RTL.fr Article original

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