Le président libanais Michel Sleimane a
exhorté la puissante formation chiite Hezbollah à mettre fin à sa
participation aux combats en Syrie, estimant que cette implication provoquait
des tensions au Liban.Dans une interview parue jeudi dans le quotidien As-Safir, M. Sleimane se
dit « contre l’implication du Hezbollah dans le conflit en Syrie parce que
cette intervention entraîne des tensions au Liban ».
Le Hezbollah libanais, allié indéfectible de Damas, a joué un rôle
déterminant dans la reconquête début juin par l’armée syrienne de Qousseir,
ancien bastion stratégique rebelle proche de la frontière libanaise et son
chef, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi dernier que sa formation resterait
impliquée dans le conflit en Syrie.
Selon des militants et des combattants rebelles syriens, les forces du
Hezbollah se déploient désormais ailleurs dans le pays, près de Damas mais
aussi dans le nord, les médias d’État faisant état d’un prochain assaut contre
la deuxième ville du pays, Alep.
« S’ils (le Hezbollah) participent à la bataille d’Alep (…) cela attisera
davantage les tensions (…) Ils doivent rentrer au Liban », a indiqué le
président libanais.
« J’ai dit que protéger la résistance (le Hezbollah, ndlr) était quelque
chose qui m’est cher, mais je veux aussi les protéger contre eux-mêmes »,
a-t-il dit.
Le Liban prône officiellement une politique de neutralité face au conflit
en Syrie, mais celle-ci est mise à mal en raison de la profonde division du
pays entre partisans et adversaires du régime de Damas.
M. Sleimane, qui se veut à mi-distance entre les deux camps, a soumis jeudi
à la Ligue arabe un mémorandum sur « les violations et les agressions menées
contre le territoire libanais par l’ensemble des belligérants en Syrie ».
Il avait soumis le même mémorandum à l’ONU en début de semaine, ce qu’il
lui a valu des critiques du camp mené par le Hezbollah.
Dans ces mémorandums, le président fait notamment référence à un
bombardement le 12 juin de la localité d’Aarsal, connue pour son soutien à la
rébellion syrienne, par un hélicoptère de l’armée de l’air syrienne, ainsi que
les roquettes lancées « par des groupes armés n’appartenant pas à l’armée
régulière » sur plusieurs localités de l’est du Liban.
Mardi, deux roquettes tirées depuis la Syrie sont tombées sur la région de
la Békaa, bastion du Hezbollah dans l’est du Liban, selon une source des
services de sécurité.
Mercredi, un imam sunnite salafiste a menacé d’une action armée contre le
Hezbollah, au lendemain d’accrochages ayant fait un mort près de Saïda,
principale ville du sud du Liban.
Des affrontements meurtriers entre partisans et adversaires du régime de
Damas, ancienne puissance de tutelle, ont lieu de manière intermittente depuis
des mois à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, Tripoli.

BEYROUTH, 20 juin 2013 (AFP)

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