source : Parlemento.com
Refusant un moment d’entrer davantage dans « des débats polémiques », Sfia Bouarfa, ex-sénatrice PS redevenue « simple députée » bruxelloise, a décidé aujourd’hui (05/11/09) d’intervenir dans le débat sur l’interdiction du foulard islamique dans les écoles belges. “Je ne suis pas pour l’interdiction du foulard dans les écoles de l’enseignement obligatoire mais bien pour le respect de la loi et de l’obligation scolaire. Je rappelle que l’école reste le premier, si pas le seul, espace d’émancipation pour les enfants de quartiers défavorisés“.
Estimant qu’aujourd’hui “le foulard est un frein supplémentaire pour trouver un emploi sur le marché du travail en Belgique“, Sfia Bouarfa ajoute que “ni la Belgique, ni les Belges ne sont prêts, surtout depuis le 11 septembre 2001, à accepter ce droit à la différence revendiquée par certaines filles musulmanes. La vie des musulmans est déjà suffisamment difficile comme cela pour ne pas créer des arguments supplémentaires favorisant le rejet envers une partie de la société. D’après les enquêtes européennes, la Belgique est l’un des pays les plus racistes d’Europe tandis que d’autres sondages indiquent que 70 % des Belges s’opposent au port du foulard, il convient donc sérieusement de réfléchir sur la manière dont nous voulons aider les personnes, musulmanes ou non, à s’émanciper en société. Je ne pense pas qu’en se focalisant sur la problématique du foulard islamique, on aide la communauté musulmane de Belgique à résoudre ses problèmes d’intégration sociale ou économique. D’ailleurs, on ne doit pas non plus tout le temps lier problème et islam dans le traitement de l’information car les personnes de culture musulmane font également de très bonnes choses qui ne sont, à mon avis, pas suffisamment mises en valeur. En Belgique, il existe aussi des musulmanes et des musulmans sportifs, chercheurs, cinéastes, médecins, enseignants, ouvriers, musiciens, etc. Il est clair qu’à diplôme égal, il est toujours plus difficile pour un ou une musulman(e) de trouver du boulot ou un logement à Bruxelles, c’est sur ces discriminations que nous devons travailler. Par ailleurs, si tout le monde se mobilise au nom de la liberté de culte pour les filles voilées, j’aimerai savoir qui va soutenir le droit des femmes qui ne veulent pas porter le foulard et qui subissent des pressions“.
Critiquant également le port du foulard islamique au Parlement bruxellois par la députée voilée du CDH, Mahinur Özdemir, Sfia Bouarfa précise “qu’elle a évidemment le droit de porter son foulard mais j’ai aussi le droit de dire que cela me dérange. Le foulard de madame Özdemir me dérange car en tant qu’élues, nous sommes des représentants de la Nation et nous nous toujours battus pour l’égalité de traitement entre les différents cultes, les différentes communautés et les différents sexes. Le danger avec le foulard de madame Özdemir, c’est que si vous insinuez que les musulmans ne sont pas des Belges comme les autres, certains pourraient conclure qu’on devra donc les traiter différemment. Par ailleurs, elle répète sans arrêt qu’il faut s’intéresser sur ce qu’il y a dans sa tête et pas sur sa tête. Pour l’avoir côtoyée au Conseil communal de Schaerbeek, je peux vous dire qu’elle a tenu des propos franchement homophobes et conservateurs lors d’une commission sur l’égalité des chances présidée par l’échevine Afaf Hemamou pendant un débat sur la lutte contre l’homophobie“.
http://parlemento.wordpress.com/2009/11/05/se-focaliser-sur-le-foulard-naide-pas-la-communaute-musulmane/ Article original
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