Le débat public intitulé «Immigration, islamisme, la France menacée ?» – qu’a révélé lemonde.fr – et qui devait se tenir le 30 septembre au siège parisien de l’UMP est finalement annulé.

«La réunion se tiendra peut être, mais pas au siège de l’UMP», assure-t-on en début d’après midi rue de La Boétie.

Elle devrait se tenir dans la salle Lamartine de l’Assemblée Nationale, a annoncé en fin d’après midi sur son blog La Droite Libre, organisatrice du débat. «Nous avons bien une réservation», confirme-t-on à l’Assemblée, où l’on doute néanmoins «que la réunion soit publique».

L’imbroglio aura duré toute la journée, et alors que l’étude du projet de loi sur l’immigration vient de débuter mardi à l’Assemblée Nationale, le parti du président de la République se serait bien passé de ce genre de désagrément. Après la révélation de la tenue et de l’intitulé du débat, la gêne était palpable en appelant au siège du parti majoritaire où l’on a enjoint in extremis La Droite Libre – présentée comme satellite sinon «associée» de l’UMP – de renoncer à son débat.

«La direction générale n’avait pas été consultée sur l’intitulé de la réunion et on leur a demandé de ne pas le faire au siège», indique-t-on sobrement à l’UMP mardi après midi. Rue de Le Boétie, personne ne semblait savoir qu’un débat ouvert au public devait se tenir. «On l’a appris ce matin, certains hier», lâche-t-on, incapable de préciser comment l’accord d’une telle réunion avait été obtenu. «Ces personnes ont demandé à organiser une réunion et ça a été acceptée par on ne sait qui…».

Mouvement associé ou pas ?

Mais officiellement, c’est parce que La Droite Libre n’est pas formellement «un mouvement associé» à l’UMP qu’elle «n’a pas le droit d’organiser une réunion». C’est ce qu’a répondu l’UMP au parisien.fr, s’empressant de diffuser cette version sur twitter. «La convention de partenariat (avec Droite Libre) n’a pas encore été signée», indique-t-on encore rue de La Boétie, alors que, selon le Monde, Xavier Bertrand, le secrétaire général du parti de Nicolas Sarkozy avait présenté La droite Libre comme un «mouvement associé».

Pourtant le mouvement qui prône une « droite libérale sans complexe ni excès» fait bel et bien partie de la galaxie UMP. Son secrétaire général, Alain Vergonjeanne, est membre du parti majoritaire tandis que son fondateur, Rachid Kaci a été tête de liste UMP à Nanterre aux dernières élections municipales. Ce dernier a précisé à l’AFP qu’il avait quitté le mouvement «il y a deux ans» et n’avait «rien à voir avec eux ni avec leurs thématiques».

Enfin, la Droite Libre tient régulièrement ses réunions au siège de l’UMP, sa dernière en date était d’ailleurs prévue le 7 septembre mais a du être annulée pour cause de bureau politique extraordinaire portant sur l’accord avec la ville de Paris. «Je ne comprends pas, on a une salle réservée jeudi», s’est étonné Alain Vergonjeanne interrogé par le Monde. S’il reconnait que son mouvement est techniquement «en cours d’association», l’homme a néanmoins tenu à souligner néammoins que La Droite Libre émane au départ «de membres de l’UMP».

L’UMP prend ses distances

Parmi les intervenants figuraient le député du Nord Christian Vanneste (UMP) qui a défendu le virage sécuritaire estival du président, le maire de Montfermeil Xavier Lemoine (UMP) ou encore Bruno Beschizza, conseiller régional d’Ile-de-France UMP et ex-patron du syndicat policier Synergie. Ce dernier s’est dit étonné de l’intitulé du débat, expliquant avoir été invité à parler autour du thème : « les bonnes questions à se poser sur l’immigration ». « Si j’y vais, je resterai dans le cadre du débat qu’on m’a proposé initialement, assurait-il. Et il ne trouveront pas un allié avec moi ».

A leurs côtés devaient apparaître le président de la mosquée de Drancy, Hassen Chalghoumi et de deux responsables de Riposte laïque, qui s’etait associée, comme La Droite Libre, au Bloc Identitaire pour organiser l’apéro géant saucisse pinard, interdit par la préfecture de police en juin dernier.

Annonçant le débat sur son blog, le mouvement estime que cette thématique «inquiète les Français» et que «ceux qui osent aborder les thèmes de l’immigration et de l’islamisme (sont) diabolisés par le terrorisme intellectuel du politiquement correct». Selon les organisateurs, il s’agissait montrer «aux dirigeants de l’UMP qu’il est urgent que le silence soit rompu sur ces problèmes». Pour l’UMP, il était surtout urgent de prendre ses distances avec La Droite Libre et son débat.

Le débat à l’Assemblée mais sans public ?

«En raison de l’importance que prend notre événement et les craintes dont ont fait preuve les dirigeants de l’UMP face à certains articles tendancieux, notre soirée-débat se tiendra à l’Assemblée Nationale», pouvait-on lire en fin d’après midi sur le blog du mouvement. A l’Assemblée Nationale, on confirme la réservation de la salle et la tenue d’une réunion. Elle devait se tenir en public rue de la Boétie, cela ne devrait pas être le cas au Palais Bourbon.

Tous les articles de la rubrique
leparisien.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Bzcom

Le manque de courage politique est une des caractéristiques de l’UMP. Cela se vérifie régulièrement dans la plupart des décisions qu’elle a prise (et surtout qu’elle n’a pas prise) sur des sujets jugés sensibles ou politiquement incorrects. C’est en partie en raison de cette lâcheté que la dictature de l’islam s’affirme chaque jour un peu plus dans notre pays. Malheureusement, notre communauté n’a pas beaucoup de choix entre une gauche antisémite et une droite qui favorise malgré elle l’essor de l’islam.