L’Iran a pendu samedi matin 16 rebelles en représailles après une attaque dans la nuit contre un poste-frontière qui a fait au moins 14 morts dans une région montagneuse à la frontière avec le Pakistan.


Exécutions le 1er août 2007 en Iran 1/4 Exécutions le 1er août 2007 en Iran Monde 26/10/2013 18:00

« Seize rebelles liés aux groupes hostiles au régime ont été pendus ce matin à la prison de Zahedan (chef lieu de Sistan Balouchistan) en réponse à la mort des gardes-frontières à Saravan », a déclaré Mohammad Marzieh, procureur général de province, cité par l’agence Fars.

« Nous avions averti les groupes rebelles que toute attaque visant la population civile ou les membres des forces de l’ordre ne resterait pas sans réponse », a-t-il ajouté.

Dans la nuit de vendredi à samedi, 14 gardes-frontières iraniens ont été tués dans un accrochage à la frontière pakistanaise, ont rapporté les médias iraniens.

Le vice-ministre iranien de l’Intérieur, Ali Abdollahi, a précisé que l’accrochage était dû à des « membres des groupes hostiles », un terme utilisé pour désigner les rebelles sunnites du Joundallah (soldats de Dieu). De plus, « trois militaires ont été pris en otage et emmenés de l’autre côté de la frontière » au Pakistan, a ajouté le vice-ministre.

« En coopération avec le ministère des Affaires étrangères, nous allons prendre toutes les mesures pour obtenir leur libération », a-t-il ajouté. M. Abdollahi a également demandé « au gouvernement pakistanais de prendre des mesures pour contrôler sérieusement sa frontière afin de lutter contre les groupes terroristes ».

L’accrochage s’est produit dans une région montagneuse et difficile d’accès fréquentée par des trafiquants de drogue et des rebelles armés, selon l’agence Irna.

La province du Balouchistan, où vit une forte minorité sunnite, a été le théâtre d’actions sanglantes menées par les rebelles sunnites du Joundallah. C’est aussi un zone de trafic importante pour une partie de la drogue produite en Afghanistan et destinée à l’Europe ou aux pays arabes.

Un mur pour fermer les frontières

Aucun incident armé n’avait cependant été signalé dans la région depuis un an. En octobre 2012, un attentat suicide contre une mosquée chiite avait fait au moins deux morts à Chabahar, à l’extrême sud de la province du -Balouchistan.

En décembre 2010, le groupe Joundallah avait revendiqué un attentat suicide qui avait fait 39 morts lors d’une procession religieuse à Chabahar. Il s’agissait de l’attaque la plus meurtrière contre une mosquée chiite depuis 1994 dans le pays.

Téhéran accuse les services de renseignements américains, britanniques et pakistanais de soutenir ce groupe.

Le chef du Joundallah, Abdolmalek Rigi a été pendu en juin 2010. Il avait été capturé par les forces de sécurité iraniennes alors qu’il se trouvait à bord d’un avion de ligne international et qui avait été contraint de se poser alors qu’il traversait l’espace aérien iranien.

Pour fermer sa frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan, l’Iran a entamé au début des années 1990 la construction d’un « mur » qui doit être achevé en 2015.

Les travaux visent à fermer hermétiquement les quelque 1.800 km de frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan pour tenter de contrôler trafic de drogue, contrebande et infiltrations de groupes ou de bandits, qui entretiennent un climat d’insécurité permanent dans les régions frontalières.

En août 2011, le chef de la police nationale, le général Esmail Ahmadi Moghaddam, avait assuré que « 90% des frontières orientales de l’Iran (avaient) déjà été fermées » et que « les 10% restants, dans la région de Saravan, (seraient) clos » d’ici l’été 2014. Ce « mur », parfois simplement en grillages et barbelés, est renforcé sur un millier de kilomètre par des remblais, fossés, canaux ou murs en ciment.

Quelque 3.700 membres des forces de l’ordre ont été tués depuis 30 ans en combattant des trafiquants et des groupes souvent lourdement armés dans les provinces frontalières orientales de l’Iran, selon les chiffres officiels.

actu.voila.fr Article original

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