20e anniversaire de l’intifada: l’AFP toujours aussi partisane

Depuis 20 ans, l’Agence France-Presse relaie la thèse infondée selon laquelle les violences auraient été déclenchées par la venue d’Ariel Sharon sur « l’esplanade des Mosquées ». 

Il y a 20 ans, le 29 septembre 2000, éclatait la « seconde intifada », la plus longue et la plus intense confrontation armée entre Israël et les Palestiniens.

En ce 20e anniversaire, la presse française est restée relativement discrète et ne l’a commémoré qu’à travers de rares articles ou dépêches.

ll est vrai que les médias français n’ont pas vraiment de quoi pavoiser de la couverture de cette seconde intifada qui a duré jusqu’en 2005 et fait plus de 4.000 morts dont 1.087 Israéliens, essentiellement civils.

Avec le recul du temps, on mesure à quel point la presse francophone, tout au long de ces années, a relayé complaisamment la propagande palestinienne, accablant Israël à coup de fake news et justifiant le terrorisme.

Cette vague de désinformation contribua pour une large part à une montée de l’antisémitisme en France sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale et qui perdure aujourd’hui.

Vingt après, l’Autorité palestinienne est marginalisée et discréditée. Les islamistes du Hamas ne sont plus vraiment en odeur de sainteté. La France, à son tour, a été durement frappée par le terrorisme et l’opinion publique française est moins encline à tolérer la violence du jihad.

Voilà pourquoi la commémoration des vingt ans de l’intifada ne s’est jouée sur le plan médiatique que mezzo voce.

Subsistent cependant des traces et scories des mensonges anti-israéliens charriés depuis deux décennies.

L’AFP accuse toujours Ariel Sharon d’avoir « déclenché » l’intifada

L’une des principales intox propagée par les Palestiniens a été d’affirmer que l’intifada fut déclenchée par la venue d’Ariel Sharon sur « l’esplanade des Mosquées » (le mont du Temple), le 28 septembre 2000.

Cette affirmation est encore fréquemment reprise aujourd’hui par les intellectuels et militants palestiniens, comme dans ce tweet du 28 septembre 2020.

L’AFP, elle, n’a pas été en reste et a relayé complaisamment depuis une vingtaine d’années cette accusation palestinienne qui ne repose sur aucun élément objectif.

Selon un décompte effectué par InfoEquitable, cette imputation sans fondement a été répétée plusieurs milliers de fois dans les dépêches de l’AFP, au plus fort de l’Intifada et dans les années qui ont suivi, afin de rejeter sur les Israéliens la responsabilité des affrontements.

Les dépêches de ces derniers jours ne dérogent pas à la règle.

Le 28 septembre 2020, l’AFP a diffusé au matin son agenda quotidien. A la rubrique « Quelques 28 septembre », elle a indiqué une nouvelle fois :

28 septembre 2000: la visite du chef de l’opposition de droite Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-est provoque la seconde intifada. 

La veille, le 27 septembre 2020, dans une analyse rétrospective sur les 20 ans de l’intifada, l’AFP écrivait ce paragraphe:

Le 28 septembre 2000, deux mois après l’échec de négociations israélo-palestiniennes à Camp David (Etats-Unis), le chef de la droite israélienne Ariel Sharon se rend sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-est.

Cette visite sur le troisième lieu saint de l’islam, également révéré par les Juifs, déclenche une flambée de violence entre Palestiniens et Israéliens.

Un conseiller du président palestinien Yasser Arafat accuse Ariel Sharon d’avoir allumé une “guerre religieuse par ses provocations”.

C’est le début de la seconde intifada (soulèvement en arabe) qui embrasera pendant près de cinq ans les territoires palestiniens.

Une lecture attentive de ce passage indique que l’AFP reprend à son compte et sans aucune précaution une thèse qui est en réalité celle des Palestiniens.

Encore aujourd’hui, cette accusation est constamment relayée sur les réseaux sociaux, à l’instar de ce tweet diffusé le 29 septembre 2020 par le compte français de la télévision qatarie Al Jazeera. Lire la suite dans https://infoequitable.org/20e-anniversaire-de-l-intifada-l-afp-toujours-aussi-partisane/

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andre

Merci a Marc pour ce commentaire si riche de precisions. Meme quand, comme moi, on s’interesse de pres a tout cela, on est souvent en possession de souvenirs imprecis.

Comme vous le dites, cette diffamation est un processus sans fin. Il y a des « excuses » classiques, comme celle que vous rappelez: « même si ce n’est pas cette enfant, elle symbolise tous les autres dont on ne parle pas.  » Cette reponse me rappelle celle d’Enderlin, a qui on reprochait de s’etre porte en (faux)-temoin d’un incident auquel il n’avait nullement assiste: « de toute facon, cela me paraissait correspondre a la situation generale dans les territoires palestiniens ». On n’en finit pas de retrouver des (mauvais) souvenirs dans votre texte. Ainsi, j’avais oublie la serie turque « la Vallee des Loups ». Ici encore, le complot mediatique est d’attribuer la brouille (fomentee par Erdogan) entre Israel et la Turquie a l’affaire du Mavi Marmara: cette serie televisee, passee avec l’approbation certaine du « chef », montre a l’evidence que, quelques mois avant de lancer le Mavi Marmara, Erdogan avait pris deliberement l’option totalement hostile a Israel.

Il est utile, pour s’opposer lorsque c’est necessaire a ceux qui croient encore que le Monde, ou « Libe » comme l’appellent ses adorateurs, sont des journaux d’information, de se rafraichir de temps en temps la memoire. Votre commentaire le fait a la perfection. Merci.

andre

On ne peut tout mettre sur le compte de la propagande palestinienne. Les medias francais, surtout Liberation, ont contribue de leur cote aux mensonges les plus vils.
Rappelons l’affaire Tuvia Grossman (le 30 septembre 2000, precisement), complaisamment reprise sans verification, et occupant toute la premiere page, a partir d’une erreur d’Associated Press.

Extrait de wikipedia:
Tuvia Grossman, la victime au visage en sang sur la photo, est un étudiant juif américain de Chicago en voyage en Israël. Peu de temps avant la prise du cliché, Tuvia et ses amis ont été extraits de leur taxi par des manifestants palestiniens qui les ont ensuite sévèrement battus, ce qui explique leurs blessures.

Le policier israélien, présenté par les médias comme l’agresseur, a en réalité secouru les jeunes victimes des manifestants palestiniens.

Pour conclure:
apres une condamnation (fort legere) par un tribunal francais (seul le pere de Tuvia Grossman est admis comme partie civile, alors que le faux a fait un tort considerable a Israel), Liberation se borne a une insertion legale minuscule, en page 7 si je me souviens bien: et certes pas sur une page entiere !

Marc

La loi des séries commence par le « mixage » de l’Associated Press, repris en première page du New York Times, sept autres grands titres américains et de Libération, en France, la veille de Rosh Hashana, le 30 septembre 2000, soit le même jour que l’affaire précédente (Al Dura) : l’image de Une représente un jeune homme en sang, alors que, derrière lui, s’agite un garde-frontière israélien, hurlant, la matraque à la main, comme si « l’animal qui sommeille en lui » jouissait du sang qu’il viendrait de répandre. La légende christique sous le cliché est imparable et l’attribution ne souffre pas contestation, la photo « parlant d’elle-même » : un policier israélien et un « Palestinien » sur « Le Mont du Temple ». Un Juif « avide de sang », profane, sans vergogne, son propre lieu saint, en versant le sang de son prochain.

Parue dans le monde entier, le père du jeune homme, depuis Chicago, reconnaît son fils sur l’image et écrit immédiatement au NYT : le « Palestinien » s’appelle Tuvia Grossman, étudiant juif américain parti étudier en yeshiva (séminaire religieux). Il a pris un taxi arabe avec deux compagnons, et le chauffeur a coupé à travers les quartiers palestiniens, avant d’être stoppé par une foule haineuse. Ses occupants sont sortis du véhicule et copieusement passés à tabac par les lyncheurs en colère. Le jeune homme parvient à se traîner jusqu’à une station-service proche. Gideon Tzefadi, le garde-frontière druze de la photo, et six autres militaires interviennent à temps pour lui éviter le pire. S’il paraît si menaçant, c’est pour faire fuir les agresseurs de Tuvia. Il l’a donc protégé d’un lynchage certain, et non agressé, comme l’ont répandu les médias.
La scène ne s’est pas déroulée sur, ni près du « Mont du Temple », comme le déclare l’agence de presse, mais à Wadi al-Joz, un faubourg arabe de la ville. Cette « délocalisation » sert, surtout à réaffirmer la place centrale du Mont du Temple, quelques jours après la visite tumultueuse d’Ariel Sharon en ce lieu mythique. Mais on tient « enfin » une nouvelle « preuve de la barbarie » israélienne à produire, qui fait parfaitement écho à la caricature de Sharon. Ce « biais de confirmation » réplique autant les « certitudes » du journaliste de Fr2 dans la séquence Al-Dura, que celle du rôle, tenu pour déclencheur, de l’homme politique israélien, deux jours plus tôt. Face à une telle trilogie d’inauguration, par effet cumulatif, il faudra des mois, des années, avant d’obtenir une présentation plus fidèle à ce qui s’est réellement passé. Volontaire ou pas, l’impact des charges répétées par des « sources » à l’affût est indéniable.
Nous pourrions reprendre un à un les différents points de la charte des journalistes pour démontrer que cette imagerie, sciemment sortie de tout contexte et taillée sur mesure pour servir une narration préconçue, ne relève plus de l’ignorance, mais de l’incompétence et de la diffamation. En visionnant la photographie reprise par le quotidien français, on voit que celle-ci a été coupée par le logo du journal, occupant toute la place, recouvrant le panneau qui indique les tarifs de l’essence fournie par la station. Or, l’Esplanade ayant ce caractère religieux indélébile qu’on lui connaît, tout un chacun pourrait présumer qu’on n’y laisse pas les automobilistes venir faire le plein. Même si les Arabes sont considérés comme les rois du pétrole, ils ne vouent aucun culte particulier à l’Or Noir, à la sortie de la grande mosquée, « Troisième lieu saint » selon la formule consacrée.
Celui qui a retravaillé l’image, soit, ignore tout du conflit dont il traite, soit a procédé à ce montage en toute connaissance de cause, pour l’épurer des détails visuels dérangeants. Libération publiera quelques alinéas d’excuses, dans un petit encart en page 13 du quotidien, quelques jours plus tard, et l’affaire, portée, par l’association Honestreporting devant les tribunaux sera jugée le 3 avril 2002. Libération et Associated Press sont condamnés à verser quatre mille cinq cents euros de dommages et intérêts à Tuvia Grossman, pour utilisation frauduleuse de son image. Celui-ci a fait son Aliyah, en 2005 et mène une carrière d’avocat d’affaires liées à l’environnement et à l’énergie, à Tel Aviv. Comme dans les autres cas d’abus, le photomontage sur Tuvia n’en a, pour autant, pas achevé sa course, puisqu’on retrouve cette même image reprise dans une incitation arabe à boycotter la marque Coca Cola, censée, puisque américaine, soutenir Israël. Selon l’imaginaire complotiste fertile, en effet, le sigle « Pepsi » voudrait dire : « Pay Every Penny to Save Israel » (Donne jusqu’au dernier centime pour sauver Israël). On croit comprendre que, par effet de rétorsion, ce serait le tribut qu’il doit payer à la propagande pour l’échec d’une campagne trop vite démasquée : Tuvia Grossman est américain, comme Coca Cola. Il n’y a donc pas de fumée sans feu.
Plus proches des métamorphoses successives de la rumeur que du souci d’informer, les récidives à scandale vont, étrangement, continuer à alimenter la chronique : citons Paris-Match, en octobre 2000, à propos d’une enfant palestinienne de 2 ans, Sarah, tuée accidentellement par la kalachnikov de son père, et non par l’armée israélienne. La couverture du magazine annonce : « La Guerre Qui Tue des Enfants ». L’hebdomadaire, sous la direction d’Alain Genestar, ne reviendra guère sur cette présentation tronquée. Ou l’explication est toujours identique : même si ce n’est pas cette enfant, elle symbolise tous les autres dont on ne parle pas. Si ce n’est lui (ou elle), c’est donc son frère. Comment mieux soutenir la concurrence des confrères télévisuels ?

Sarah Daniel, la fille du rédacteur en chef du Nouvel Observateur suggère, le 8 novembre 2001, le « viol systématique de jeunes femmes palestiniennes par Tsahal », dans le seul but de les faire exécuter par leurs familles (selon le code des crimes d’honneur). D’un article qui pourrait, d’abord, dénoncer une pratique ancestrale liberticide et criminelle contre les femmes, on glisse vers l’accusation que seule Tsahal est assez machiavélique pour utiliser ce rituel meurtrier, afin de se débarrasser incognito d’une partie féminine de la population arabe. Un génocide par les femmes qui portent l’avenir du peuple, en quelque sorte. Or, nul n’est sans savoir, à cette époque, que le viol commis à grande échelle par les milices serbes (et d’autres), est devenu une arme de guerre et de nettoyage ethnique, comme dans le camp d’Omarska, en Bosnie (le procédé est surexploité par l’Etat Islamique, actuellement). Tous les ingrédients de la haine et de la ruse atavique, en vue de procéder à un génocide culturel, exécuté sur et par les « victimes » elles-mêmes, « les familles palestiniennes », sont réunis dans ce pastiche. Quelques temps après, le père, Jean Daniel présente les excuses du journal : « il y aurait dû y avoir des guillemets pour citer des « rumeurs palestiniennes ». Un peu plus tard, il s’en prend vertement à l’Ambassadeur d’Israël Elie Barnavi, l’accusant de faire de la surenchère sur cette malencontreuse affaire. Celui-ci explique l’acharnement de l’hebdomadaire de gauche par le dépit idéologique, face à l’échec des idées qu’il défend au Proche-Orient (et que Barnavi partage largement).

S’il ne s’agissait que de bruits qui courent, au sein d’une population paniquée qu’on sait sujette à de solides superstitions au sujet de l’ennemi juif, est-ce éthique de les diffuser, sans recoupement ni vérifications possibles ? Le journal espagnol El Mundo précise la source de cette rumeur : Nadera Shalhoub Kevorkian, de l’ONG palestinienne Be T’selem la mentionne dans une de ses recherches, sans la reprendre à son compte. Elle précise en effet, qu’elle n’est fondée sur aucune donnée empirique. Cette simple précaution aurait renvoyé à la corbeille le projet d’article de Sarah Daniel. Alors que des groupes politisés des droits de l’homme, qui n’hésitent jamais à accuser Israël de tous les abus, se refusent à valider cette assertion, le Nouvel Observateur, lui, peut se permettre d’amplifier un argument inconsistant pour vendre ce papier.

La thématique aggravée d’accusation de pédophilie est reprise temporairement, en 2002, par Alain Lipietz, élu des « Verts », sur son site, avant qu’il ne l’abandonne : selon lui, le plus courant, ce sont « les viols des jeunes garçons palestiniens », pour les contraindre, par chantage, à devenir des « indicateurs » du Shin Bet. Aucun indice de ces deux supputations n’a jamais été corroboré dans les faits. A contrario, l’armée française doit examiner, en 2015, plusieurs (quatorze) cas de viols sur enfant contre nourriture, à Bangui, en Centrafrique. Les exactions, extorsions, violations sous couvert du « casque bleu » sont légions depuis la création de ces unités internationales, censées incarner les « soldats de la paix », telle qu’on voudrait encore en imposer autour d’un futur Etat Palestinien, à la demande de la France… Les cordonniers donneurs de leçons ne sont, de toute évidence, que rarement les mieux chaussés.

Ne voulant pas rester sur un échec éditorial, le Nouvel Observateur lance un article tonitruant, signé Victor Cygielman, le 11 avril 2002 : « Silence, on tire ! ». Pour ce correspondant, il s’agit d’imputer à un médecin réputé l’affirmation que l’armée a passé des ordres clairs aux médecins israéliens, de laisser mourir les Palestiniens ». Vérification faite, évidemment, le Professeur n’a jamais proféré de tels propos, contre toute éthique médicale. Il demande rectification :

Lettre du Professeur Walden au Nouvel Observateur:

Tel-Aviv, le 13 avril, 2002 Monsieur Laurent Joffrin, Rédacteur en chef
Monsieur, J’ai lu avec stupéfaction dans le Nouvel Observateur du 11 avril 2002, une citation de moi totalement contraire à ce que j’ai affirmé. Dans l’article intitulé: « Information : Silence ! On tire ! » vous me faites dire :  » Une circulaire officielle de Tsahal vient de préciser comment il faut traiter les blessés ennemis : or non seulement nous ne devons pas soigner les blessés palestiniens mais nous devons empêcher leurs médecins, leurs hôpitaux de le faire ! ». Or, j’ai précisé que les instructions officielles sont de soigner les blessés et de venir en aide aux hôpitaux locaux, comme c’est la tradition de Tsahal. J’ai déploré que cela ne soit pas suffisamment mis en pratique sur le terrain dans les circonstances du conflit actuel. Mais ce que je trouve plus grave encore, c’est que votre correspondant en Israël – Victor Cygielman – m’a dit être « surpris par cette citation » qui n’est pas de sa plume. Le conflit au Moyen-Orient est suffisamment complexe pour ne pas ajouter, dans votre journal que je respecte, une diffamation tendancieuse. Le camp de la paix en Israël – dont je fais partie – se passerait volontiers de cette malencontreuse désinformation. Je compte sur votre honnêteté pour publier intégralement cette mise au point.

Professeur Raphi Walden membre de la direction – Médecins pour les Droits de l’Homme
________________________________________
Réaction du Nouvel Observateur :

Semaine du 17 avril 2002 numéro 1954 p.72 Précision

Dans l’article de Victor Cygielman intitulé « Silence! On tire! » ; paru la semaine dernière, une malencontreuse erreur a attribué au Professeur Rafi Walden, membre de la direction de l’association israélienne Médecins pour les Droits de l’Homme, une déclaration selon laquelle l’armée israélienne interdisait au personnel médical palestinien de porter secours aux blessés en vertu d’une circulaire interne. Le Prof. Walden avait, au contraire, précisé que les « instructions officielles sont de soigner les blessés et de venir en aide aux hôpitaux locaux, comme c’est la tradition de Tsahal ». En regrettant toutefois que « cela n’est pas suffisamment mis en pratique sur le terrain dans les circonstances du conflit actuel ».

On retrouve une affaire semblable, cette fois, de « vol d’organes », qui fait grand bruit, en 2009, sous la plume de Donald Böstrom, du journal suédois Aftondbladet. Le tempo de ces « révélations » se situe dans le droit fil de « l’opération Plomb Durci ». Quelle que soit l’intention du journaliste , l’article et son agenda s’imbriquent en « poupées russes » (c’est une « enquête dans l’enquête » Goldstone). Quel crime plus imagé (et plus parfait) que le soupçon de se servir des organes d’insurgés, mis en vente pour alimenter la guerre contre ceux qu’Israël est réputé opprimer ?
Donald Boström est revenu sur son article incendiaire, lors de l’invitation reçue de la part de confrères israéliens (dont Yaïr Lapid , révélation des élections de janvier 2013). Si une enquête lui semble nécessaire, bien qu’il n’ait aucun indice sérieux de ce qu’il avance, il présente ses excuses, au cas où son reportage prête à l’antisémitisme. Il se sait « manipulé » et le regrette. Invité, plus tôt, en Algérie, il y affirme que ces cas s’élèveraient à plus de mille ( !). Pour sa part, le Juge Goldstone a, depuis, démenti le rapport tronqué sur les agissements de Tsahal, après son approbation par la majorité des pays membres, sauf quelques rares, dénués de préjugé délégitimateur. La concordance des temps met en connivence deux professions chargées de vérifier le bien-fondé d’une accusation. L’antisémitisme new look est moralisateur et s’appuie, autant que possible, sur la caution juive (cas de Goldstone ou origines de la famille Daniel, de Lipietz, de Cygielman, etc.). Il contamine toute déontologie vascillante et se prétend « objectif ». Ses propagateurs et relais sont au-dessus de tout soupçon : ils n’ont fait que préjuger d’une situation sur la foi de « témoignages » douteux, qu’ils ont a priori choisi de valider, avant toute investigation.
Dans Inshallah, un livre publié en 2001 et subventionné par des syndicats suédois, des organisations pro-palestiniennes et le Ministère des affaires étrangères de Suède, Donald Boström accusait déjà Israël de trafic d’organes. Le 19 août 2009, deux jours après la publication de son article dans le journal Aftonbladet, Boström déclarait pourtant sur les ondes de la radio Kol Israel : «Mais si cela est vrai ou pas, je n’en ai aucune idée, je n’ai aucune preuve ». La famille et les proches du Palestinien dont la dépouille aurait, selon Boström, fait l’objet d’un vol d’organes, ont déclaré qu’ils ignoraient si des organes avaient ou non, été prélevés. Le renversement de la charge de la preuve est un procédé classique de la rhétorique conspirationniste. Il s’agit de mettre en demeure les « comploteurs » supposés de prouver leur innocence. Cette logique infernale revient à considérer comme une preuve déterminante de sa culpabilité les réticences de l’accusé à réunir les preuves de son innocence. Là encore, Aftonbladet s’est contenté d’amplifier une rumeur déjà galopante. Elle recoupe une autre dépêche falsificatrice de l’agence de presse iranienne IRNA, en 2002. Elle ricoche à travers une série TV turque, très connotée : « La Vallée des Loups », en 2006. Récit : un médecin juif américain, aidé par les « services secrets israéliens » et les G.I’s, prélève des organes sur les prisonniers, durant la guerre d’Irak (sur fond de scandale d’Abu Graïb). Les antennes paraboliques aidant, la caricature hautement toxique est en vente libre jusque dans nos banlieues. La réfutation s’accompagnera de dissensions diplomatiques durables entre la Suède, alors chargée de la présidence tournante de l’U.E, et Israël. Il ne s’agit pas ici de dire que les affaires de trafic d’organes impliquant des médecins Israéliens véreux n’existeraient pas, mais qu’elles sont à circonstancier et à juger au cas par cas, Israël étant signataire du Traité d’Istanbul sur ces questions et jugeant le fait comme un crime.