Le dilemne d’Israël face à la guerre entre les guerres du Hamas
Opinion: Bien qu’il soit considéré comme un partenaire dans la promotion du calme à la frontière de Gaza, le groupe terroriste palestinien est à l’origine d’une nouvelle forme de terrorisme sous la forme de ballons explosifs
Une étrange réalité est apparue à Gaza au cours du dernier mois. Alors qu’Israël met en œuvre de nouvelles politiques visant à soulager certaines des difficultés des civils dans la bande de Gaza, à octroyer davantage de permis de travail aux résidents et à lever les restrictions à l’importation de certaines marchandises, une nouvelle forme de terreur est apparue – des engins explosifs transportés par des ballons à travers la frontière. en Israël.
Le Hamas, qui est considéré comme la force capable de maintenir le calme et un partenaire d’Israël dans les efforts pour parvenir à un accord à long terme, est à l’origine de cette nouvelle forme de terreur.
Cette réalité insupportable nécessite une étude attentive des hypothèses avancées par le gouvernement israélien, la première étant la perception que le Hamas serait en faveur d’un accord à long terme pour ramener le calme à la frontière et améliorer la vie de la population civile à Gaza.
La seconde est une croyance adoptée après l’assassinat du commandant du Jihad islamique Abu al-Ata selon laquelle sa disparition ferait avancer l’accord stratégique. Qu’en a t-il été?
Le Hamas semble également avoir du mal à contenir les petites factions opérant dans la bande de Gaza.
L’augmentation des tirs de roquettes et des ballons explosifs devraient montrer aux dirigeants de Jérusalem que le Hamas peut mais ne veut pas arrêter la dernière vague d’agressions. Du moins pas encore.
La situation à Gaza illustre l’écart de perception. Ce qu’Israël considérait comme une amélioration spectaculaire de la vie des civils n’était en fait qu’une réponse mineure aux conditions désastreuses des personnes vivant dans l’enclave assiégée. Le chef du Hamas Yahya Sinwar a indiqué que ces gestes ne suffisaient pas.
Il peut également y avoir une disparité dans la façon dont Israël perçoit le «calme». À Jérusalem, on s’attend à ce que le calme signifie une absence totale de violence, tandis que l’interprétation du Hamas le considère comme une période sans batailles ni bombardements.
Alors qu’Israël maintient sa vision binaire, soit de calme dans le nombre d’attaques, soit d’offensives complètes contre Israël, les dirigeants du Gaza, le Hamas, avec un degré de sophistication considérable, ont choisi une troisième zone grise qui comprend des incidents de faible intensité. Ce serait une guerre entre les guerres, laissant Israël incapable de répondre avec force.
Au lieu de l’attente promue par les dirigeants israéliens d’un accord imminent avec le Hamas entraînant une période de non-violence, le gouvernement serait plus sage d’expliquer au public que cela est peu probable.
Peut-être qu’avec le temps, et après les élections du 2 mars, d’autres accords pourront être conclus.
Le public israélien doit être informé qu’il n’y a pas de solution au problème de Gaza, du moins dans un avenir prévisible.
On peut s’attendre à un apaisement des tensions, à une levée des restrictions et à des périodes de calme, mais aucune de ces formules ne changera les problèmes fondamentaux avec lesquels la bande de Gaza est aux prises, ce qui continue d’affecter la sécurité des Israéliens.
À moins d’un mois des élections israéliennes, il y a très peu de chances qu’un changement radical de politique puisse entraîner un réel changement pour les civils à et autour de Gaza.
Une option un peu moins improbable serait un assaut total contre le Hamas.
Le gouvernement qui sera bientôt élu devra faire face à des décisions stratégiques qui déboucheront sur des résolutions claires, et il devra les prendre rapidement.
Il doit soit procéder à un accord avec le Hamas, qui doit inclure le retour des corps de deux soldats israéliens présumés morts et des deux civils détenus dans la bande de Gaza, soit adopter une option militaire qui signifierait un assaut total contre la direction de Gaza, qui pour l’instant semble irremplaçable, avec l’intention de créer éventuellement des conditions plus favorables dans le cadre d’un accord.
Michael Milstein est chef du Forum des études palestiniennes au Centre Moshe Dayan pour les études du Moyen-Orient et de l’Afrique à l’Université de Tel Aviv
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