Le 5 juin 1967 et le mensonge qui a transformé le Moyen Orient

 

Par Michèle Mazel

 

La Naksa : c’est ainsi que chaque année, les Palestiniens et leurs alliés commémorent la catastrophe que fut, pour eux, la guerre des Six jours. Une catastrophe qui entraîna, selon eux, une nouvelle vague de plus de 300 000 réfugiés et de la Cisjordanie et de Jérusalem-est. Ils « oublient » comment tout a commencé.

En ce tout début de juin, la guerre entre l’Egypte et Israël était devenue inévitable.  Nasser avait procédé au blocus des détroits de la Mer rouge qui commandent l’accès au port israélien d’Eilat, chassé la force d’intervention de l’ONU stationnée dans le Sinaï, en vertu des accords de cessez-le-feu de 1956, et dépêchait ses troupes dans la péninsule. Dans les rues du Caire et des grandes villes du pays une foule hystérique hurlait « hitbach hitbach el yahoud – massacrons, massacrons les Juifs. »   Tandis que l’Etat-major israélien mettait au point sa stratégie, le gouvernement faisait savoir au roi Hussein, par tous les moyens possibles et imaginables, qu’il n’avait aucun contentieux avec son pays et que le conflit qui s’annonçait visait uniquement l’Egypte.

Pourtant, pour moi comme pour les centaines de milliers d’Israéliens qui vivions alors dans la partie occidentale de Jérusalem, le 5 juin réveille le souvenir du déluge de feu qui s’est abattu sur la ville, alors qu’elle n’était en rien préparée à la guerre. Tout a commencé par des tirs sporadiques, sans doute des initiatives individuelles des soldats jordaniens qui se trouvaient le long de la ligne de démarcation et qui voulaient montrer leur solidarité avec les « frères égyptiens. »  Il n’y avait alors qu’une force israélienne restreinte – moins de deux mille hommes – dans la ville. Ils reçurent l’ordre de ne pas riposter. Il fallait, expliquera-t-on par la suite, permettre au roi de sauver la face. Hussein se serait-il contenté de ce baroud d’honneur ? On ne le saura jamais.

Ce que l’on sait c’est que le président égyptien l’appelle alors sur une ligne qu’il croit sûre et l’exhorte à ouvrir un nouveau front. « Nous sommes en train de gagner, joignez-vous à nos troupes victorieuses ! »

La tentation est trop forte : à 10 :45, le roi annonce sur radio Amman que « la bataille décisive est commencée. » Un peu plus tôt cette même radio avait clamé « Tirez, tirez jusqu’à la fin. La fin d’Israël est entre nos mains. »  Les dés étaient jetés.

A onze heures, ce ne sont plus seulement des tirs d’armes automatiques : les canons jordaniens tonnent.  Ils vont tirer sans discontinuer jusqu’à la nuit. Six mille bâtiments sont atteints ; il y a un millier de blessés et une vingtaine de morts. Réfugiés dans les abris, les habitants – surtout des femmes, des enfants et des vieillards, car les hommes valides ont été mobilisés –  attendent impuissants l’arrivée des renforts. Une attente qui sera longue.

Chaque coup de canon répercuté d’une colline à l’autre ravive l’angoisse.  Comment ne pas penser aussi à ces hurlements que poussaient les foules égyptiennes quelques jours auparavant ?

Les Jordaniens vont-ils forcer les défenses de la garnison et déferler sur la ville ? On connait la suite.  La garnison a tenu bon, les renforts sont arrivés, les Jordaniens ont commencé à battre en retraite et ont été poursuivis jusqu’au Jourdain.

L’histoire retiendra – ou aurait dû retenir – que si le roi Hussein ne s’était pas laissé tenté par Nasser, il n’aurait pas perdu Jérusalem-est et la Cisjordanie.

Au fait, avant la guerre des Six-jours, personne – et surtout pas les Palestiniens – ne réclamait la création d’un état palestinien sur ces territoires sous contrôle jordanien depuis 1948.

Par ©Michèle Mazel

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

5 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Madredios

La guerre des 6 jours a créé l’Homo Palesltinicus.
Rappel : La chanteuse Oum Kalsoum chantait sur toutes les radios égyptiennes « hitbach hitbach el yahoud – massacrons, massacrons les Juifs. » .

BENY

« Le transfert de l’ambassade américaine à fait des morts à Gaza  »
Encore un mensonge et un raccourci stupide de Macron

Trump devra désormais s’entourer de conseillers du Hamas et des gardiens de la révolution iranien pour savoir quelle décision Il devra prendre pour être sur que cela ne « fera Pas de morts » chez les » gentils terroristes »

Gaulois furieux

D.ieu aveugle ceux qu’il veut perdre. Cet idiot de Hussein a foncé tête baissée, pas plus malin qu’un âne.
Une fois de plus, les Juifs ont été amenés à faire ce qu’ils ne voulaient pas, propulsés par une force bien supérieure à l’énergie humaine et les amenant là où ils avaient rêvé d’être, mais s’abstenant de le faire de leur plein gré.

Ixiane

Hé oui c’est le peuple de l’Alliance avec DIEU !!! une alliance inaliénable : n’oublions pas de le remercier chaque jour pour ses bienfaits , pour son amour envers son Peuple !! ISRAEL sera toujours menacé , mais ISRAEL vaincra !

andre

Je crois que c’est Frederic Encel qui a, fort justement, qualifie la politique de Nasser immediatement avant la guerre de « politique de bord du gouffre »: cela signifie qu’il n’avait pas apprecie jusqu’ou « il pouvait aller trop loin » comme on dit (c’est un cliche bien sur, mais pleinement justifie dans ce cas). Quant a la facon dont il a procede avec Hussein, on peut considerer qu’il l’a carrement pousse dans le gouffre. Certains se souviennent peut-etre de la conversation telephonique entre Nasser et Hussein (captee par les services israeliens), ou ce dernier, plein de courbettes (pourquoi donc ? c’etait un bien meilleur homme que Nasser) disait « … certainement, nous dirons que des avions americains et anglais ont attaque en Egypte; mais oui, j’obeis a tout, Votre Honneur … » ou quelque chose d’approchant. Je me souviens avec emotion des larmes aux yeux de Hussein, tres malade, lors de la poignee de mains (avec Arafat, helas) a la Maison Blanche: c’etait au fond un homme de paix.