Un imam et un homme décrit comme son « associé » par le Conseil des relations américano-islamiques ont été tués, dans l’après-midi du samedi 13 août, alors qu’ils rentraient chez eux après avoir prié dans une mosquée du Queens, à New York. Une porte-parole de la police de la ville, Tiffany Phillips, a confirmé qu’ils avaient été la cible de tirs dans le secteur d’Ozone Park. L’imam Maulama Akonjee, 55 ans, et Tharam Uddin, 64 ans, ont tous deux été atteints à la tête par des tirs à bout portant aux alentours de 13 h 50. Ils ont été déclarés morts, peu après leur prise en charge dans un hôpital du quartier.

L’auteur de l’attaque était toujours recherché samedi soir. « Nous menons en ce moment de vastes recherches de vidéos et de témoins supplémentaires dans la zone », a fait savoir Henry Sautner, l’inspecteur adjoint du département de police de New York.

Le mobile de la fusillade reste inconnu et « Il n’y a aucun élément dans l’enquête préliminaire qui permet de penser qu’ils ont été ciblés en raison de leur foi les forces de l’ordre insistent que la dimension raciste ne peut être privilégiée à ce stade. Selon les médias locaux, des sources policières ont même affirmé qu’un vol pourrait être à l’origine du drame. », a insisté M. Sautner. Aucune piste n’est cependant écartée, a souligné une porte-parole de la police, Tiffany Phillips.

Le maire de New York, Bill Blasio, suit l’enquête de près, a rapporté son attaché de presse Eric Phillips. « Bien qu’il soit trop tôt pour dire ce qui a causé ces meurtres, il est certain que le NYPD ne reculera devant rien pour s’assurer que justice soit rendue. »

« Nous devons rester une communauté unie »

Une centaines de personnes, dont de nombreux membres de la communauté bangladaise habitués de la mosquée, étaient réunies dans la soirée sur les lieux de la fusillade pour dénoncer un crime de haine. Elles critiquent notamment l’attitude du candidat républicain à la présidentielle de novembre, Donald Trump, qui avait multiplié les déclarations incendiaires à l’encontre des musulmans.

Plusieurs fidèles de la mosquée Al-Furqan Jame Masjid, où officiait les deux hommes, ont fait part de l’animosité grandissante qu’ils subissent depuis plusieurs mois : certains passants jurant aux abords du lieu de culte. Ses responsables leurs avaient d’ailleurs conseillé d’être prudents, à fortiori lorsqu’ils portent des habits traditionnels.

Sarah Sayeed, membre du cabinet du maire Bill de Blasio, était présente au rassemblement : « Je comprends leur peur car je la ressens moi-même. Je comprends la colère. Mais il est très important d’attendre les résultats de l’enquête. » « Quand un responsable religieux est tué en plein jour dans les rues du Queens, nous devons rester une communauté unie et demander justice ! » a tweeté de son côté le représentant du quartier au sein du conseil municipal, Eric Ulrich.

Afaf Nasher, directeur général de la branche new-yorkaise du Conseil des relations américano-islamiques, a tenu une conférence de presse devant la mosquée. Il a appelé la police à faire toute la lumière sur ces meurtres. « Nous appelons toutes les personnes, de toutes les confessions, à s’unir avec compassion et avec vigilance pour que justice soit faite. On ne peut (…) abattre une personnes d’une balle dans la tête sans être motivé par la haine. »