Un chanteur libanais accusé d’espionnage au profit du Mossad

Un chanteur libanais accusé d’espionnage au profit du Mossad

Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Fadi Akiki, a engagé des poursuites mercredi contre Mohammad Hadi Saleh, un chanteur religieux chiite (mounched), proche du Hezbollah, l’accusant de «collaboration avec l’ennemi israélien» et de «complicité dans des actes ayant conduit à la mort de citoyens libanais».

Selon l’acte d’accusation, Saleh aurait perçu 23.000 dollars américains de la part d’Israël en échange de ses services d’espionnage. Il aurait été initialement poursuivi dans une affaire d’escroquerie financière et faisait l’objet d’une enquête. Mais, toujours selon l’acte d’accusation, une fouille de son téléphone «a permis de découvrir des éléments accréditant des liens avec les services de renseignement israéliens».

Selon le site «Jounoubia», l’affaire a fait grand bruit en raison du profil de l’accusé, frère d’un «martyr» du Hezb et fils d’un combattant de la force Al-Radwan, l’unité d’élite de la formation pro-iranienne.

Les investigations, indique Jounoubia qui cite des sources sécuritaires, ont révélé que Mohammad Saleh aurait été recruté par le Mossad israélien, probablement via les réseaux sociaux.

Selon « Al-Hadath », Saleh a fourni à Israël les emplacements des quartiers généraux de l’organisation terroriste qui ont été attaqués pendant la guerre et des éléments qui ont été éliminés, ce qui a entraîné « des dommages à des dizaines d’agents et de commandants du Hezbollah », selon le rapport. La chaîne saoudienne a affirmé que sa connexion avec Israël avait commencé en octobre 2024, le premier mois des manœuvres terrestres de Tsahal dans le sud du Liban .
L’une des chaînes arabes a rapporté que Saleh avait parlé avec le Mossad des types de motos utilisées par les agents du Hezbollah, « ce qui indique des plans visant à cibler les motos en les capturant et en menant des assassinats similaires à l’opération Beeper ». Le même rapport affirme également que le premier contact du chanteur avec le Mossad a eu lieu depuis l’Irak et qu’il opérait « au sein d’un réseau ».

Son nom aurait notamment été associé aux raids de jeudi dernier contre Nabatiyeh, les plus violents depuis le cessez-le-feu du 27 novembre.

Il serait également impliqué dans l’attaque du 1er avril contre le commandant du Hezbollah Hassan Bdeir et son fils Ali, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Selon un rapport libanais, Saleh aurait fourni à Israël les noms des nouveaux dirigeants qui ont pris la place de leurs prédécesseurs éliminés, ce qui a été considéré comme une « atteinte très grave à la sécurité ». Suite à l’incident, il a été rapporté qu’une potence avait été placée dans le quartier de Hadahiya à Beyrouth – un bastion du Hezbollah dans la capitale libanaise – dans le cadre d’une « campagne contre les agents israéliens ».

L’affaire, dont les détails et la crédibilité ne sont pas encore clairs, devrait continuer à préoccuper les Libanais. Ali Shuaib, journaliste du réseau libanais Al-Manar et l’un des porte-parole les plus éminents du Hezbollah, a publié hier un long message sur son compte Telegram, dans lequel il écrit qu’il « est important pour lui de clarifier un certain nombre de points concernant la question ».
Il a déclaré : « Il est naturel que le Mossad israélien s’efforce de parvenir à infiltrer l’environnement du Hezbollah, et il est naturel que l’agent soit issu de cet environnement et soit au courant des secrets et impliqué dans l’activité. » Shuaib a affirmé que « c’est une personne seule qui a commis un crime, tandis que beaucoup d’autres travaillent et se sacrifient pour préserver leur fierté et leur honneur. Honte et déshonneur pour les agents qui n’ont ni religion ni foi. »

Le Hezbollah, soutenu par l’Iran et organisation terroriste, constitue une force politique et militaire majeure au Liban. L’organisation est particulièrement vigilante quant à la sécurité de ses infrastructures et de ses cadres, ayant déjà été la cible d’opérations d’élimination attribuées au Mossad par le passé.

JForum.fr avec Ynet

Le chanteur libanais Mohammad Hadi Saleharabic social media