« Tout sur le dos des Juifs! ».
Les vieux réflexes post-soviétiques ne trompent personne
Depuis le début de l’intervention russe en Syrie, JForum a invité ses lecteurs à demeurer extrêmement circonspects, sinon radicalement méfiants à l’égard de toute séduction poutinienne, qui s’avère n’être qu’un vernis mielleux autour d’un animal à sang-froid. Mais, pour la Russie elle-même, il y a pire : une armée et un pouvoir qui recourent à autant de subterfuges pour masquer leurs faiblesses réelles et celles de leurs alliés les plus tordus, comme le massacreur en Syrie, risquent une lente descente dans les abîmes de la déconvenue, sur elle-même et sur les autres. On ne va nulle part en se mentant à soi-même et au monde. Moscou est sa propre victime de la désorganisation militaire la plus chaotique, sur sa base principale extérieure… Cet incident en amènera d’autres.
M.B pour JForum
Il est intéressant de citer un article remarquable publié le 19 septembre par Pavel Felgenhauer dans le quotidien Novaya Gazeta, qui accuse directement la partie russe, sous le titre «Les juifs sont responsables de tout! Le ministère de la Défense tente de dissimuler ses mécanismes d’autodéfense. »
Google Translate a publié l’article en langue russe comme suit :
«Dans la nuit du 18 septembre, les bombardiers F-16 des Forces de défense israéliennes (Tsahal) ont bombardé des cibles au nord de la ville côtière syrienne de Lattaquié, où, selon les services de renseignements israéliens, se trouvaient des entrepôts d’armes iraniens à destination du mouvement radical chiite libanais Hezbollah. La principale base aérienne russe de Khmeimim est également située sur la côte méditerranéenne, près de Lattaquié, mais au sud de la ville.
«Les forces de défense aérienne de l’armée arabe syrienne (ASA) du régime d’Assad ont riposté contre des raids israéliens et abattu avec un missile à longue portée 5В28 du système de missiles de défense aérienne S-200V (S-200V) IL-20 qui arrivait pour atterrir à Khmeimim, après avoir effectué une reconnaissance des positions des insurgés dans la province voisine d’Idlib. La Russie a aussitôt accusé Israël. «
«Après le lancement de l’opération russe en Syrie en 2015, un programme délibéré a été lancé pour la régénérescence de l’Armée Arabe Syrienne, y compris son armée de l’air et sa défense aérienne. Des spécialistes russes ont restauré le matériel, des instructeurs locaux ont été formés et recyclés, des livraisons gratuites de composants, de pièces détachées et d’équipements, à partir de l’existant dans les arsenaux nationaux, ont été acheminées par la Fédération de Russie via le «Syrian Express». La force aérienne et la défense aérienne de l’AAS ont été saturées d’experts et de conseillers russes. Pendant toute la durée de l’opération en Syrie, les échelons terrestres et aériens de la VKS (forces aérospatiales russes) et de la CAA (forces aériennes syriennes) fonctionnent ensemble. Ils sont pratiquement intégrés sous la suprématie de l’armée russe. Par conséquent, à Moscou, ils ont découvert presque immédiatement que l’IL-20 avait été abattu par des «tirs amis» syriens et non par les Américains, les Français, Tsahal ou qui que cela puisse être d’autre.
«La situation était extrêmement désagréable : le conseiller militaire russe au poste de commandement syrien a approuvé, pour une raison quelconque, le lancement d’un missile S-200 à longue portée près de notre base Khmeimim, qui a une portée officielle de 250 km et une portée réelle de plus de 300 km. Le poste de commandement de la liaison à Khmeimim était également tenu de contrôler l’espace aérien environnant. Le Poste de Commandement était au courant du vol prévu de l’IL-20 et aurait dû interdire le lancement du S-200. Mais il semble que l’armée russe ait complètement perdu le contrôle de l’espace aérien et du contrôle du système de défense aérienne dans la zone de sa base principale, l’UHF Khmeimim, et en conséquence, ils ont (les Russes intégrant les forces anti-aériennes syriennes et lui donnant le feu vert) abattu leur propre IL-20.
« Il était nécessaire d’expliquer, en quelque sorte, une telle catastrophe au président Vladimir Poutine, et parce que c’était le raid de Tsahal qui a déclenché la » chaîne de circonstances « qui a mené à la tragédie de l’IL-20, les dirigeants militaires ont décidé de tout mettre sur le dos des Juifs. C’est mieux que d’être responsable de votre propre négligence ».
Cela me rappelle une situation de déjà vu, en matière d’intervention militaire russe en Syrie, dans les années 1970, que j’ai analysée dans mon article de mai 2018: «Quelle est la gravité de la menace russe contre Israël en Syrie? Une perspective historique. »J’y ai fait valoir que, dans une perspective historique, l’Union soviétique, et plus tard la Russie, n’ont pas réussi à fournir le parapluie stratégique nécessaire à leurs régimes arabes alliés lors de leurs guerres contre Israël et que les systèmes d’armement russes ont subi des défaites honteuses et déshonorantes aux mains de l’armée israélienne.
Quelques mois avant le déclenchement de la guerre du Kippour, des équipes syriennes ont été envoyées en URSS pour s’entraîner à utiliser des missiles sol-air SA-6 pour former les nouvelles divisions de défense aérienne. Selon un rapport de la CIA sur la Syrie, pendant la guerre de 1973, des conseillers soviétiques ont supervisé le fonctionnement des forces aériennes syriennes et ils étaient présents dans divers quartiers généraux pour mener l’offensive. Selon le témoignage d’un conseiller de l’une des escadrilles de bombardement (MiG MF 21) stationnée à la base aérienne syrienne de Damir, les consultants ont participé à la planification de la première frappe aérienne.
Cependant, il semble que le commandement syrien n’a pas apprécié l’intervention soviétique sur le front, ni les conseils donnés par les Russes.
Selon des sources soviétiques, le commandement syrien n’était pas prêt à écouter les conseillers, car ils souhaitaient mener la guerre en fonction de leur propre interprétation des combats, et non selon ce qu’ils avaient appris des Soviétiques. On a demandé au chef d’état-major soviétique, le général Victor Kulikov, pourquoi les conseillers soviétiques ne corrigeaient pas les erreurs des Syriens dans la conduite de la guerre : «Ils ne nous écoutent pas… Ils prétendent être leurs propres stratèges», a-t-il répondu.
Cet auteur (Ely Karmon) espère que les dirigeants israéliens resteront fermes face au défi russe, aussi longtemps que la Russie n’agira pas plus fermement contre les tentatives iraniennes de s’implanter sur le sol syrien et d’y construire une base pour une offensive à venir, sinon immédiate, contre l’Etat juif.
L’auteur est chercheur principal à l’Institut international de lutte contre le terrorisme (TIC) et chercheur principal à l’Institut de politique et de stratégie du Centre interdisciplinaire (IDC) de Herzliya.
Adaptation : Marc Brzustowski
 |
 |
Monsieur Serge, vous avez le droit de croire ce que vous voulez, et je respecte vos convictions. .
J’ai malheureusement été confronté à des expériences comparables à celle de Mr poutine et ses « employés ».. .
Malgré une formation rigoureuse et complète de ce genre d’employés, une majorité s’est ingénié, s’est convaincue de n’en faire qu’à leurs têtes en ne tenant aucun compte de méthodes largement reconnues et éprouvées et en « inventant » des process aussi personnels que surprenants!!
Je vous laisse imaginer les résultats, travaux douteux à refaire, outillage déshonoré, avec hélas des passages aux « urgences » parfois graves..
Wladimir, appelle moi, je te raconterai..
Ce n’est pas l’armée Syrienne qui a abattu l’avion Russe, mais plutôt un missile Français ou Américain.
L’état hébreux s’est porté volontaire et à endosser toute la responsabilité. Ce ne sera pas la première fois.
Le ciel Syrien n’ai pas fermé pour les Israéliens( puisqu’il y’aura toujours moyen de frapper, vu la proximité) . Mais plutôt pour les forces de l’ OTAN.
Donc arrêtons de cacher le soleil avec un tamis.
Les Russes ont vu tout et n’importe quoi, cette nuit là, dont la fameuse corvette française, l’Auvergne : mais tout le monde sait que les Français n’attaqueraient pas gratuitement les Russes sans en référer à la flotte américaine ou/et à l’aviation britannique. Donc les Russes disent n’importe quoi pour couvrir qu’ils n’ont pas vu depuis Hmeimim qu’ils autorisaient des Syriens surement drivés par des officiers russes à tirer sur leur propre avion. Bourde monumentale qui démontre la confusion régnante. Depuis, ils font étalage de muscles pour démontrer qu’ils n’ont pas la cervelle appropriée pour transmettre les bonnes infos au moment M.
‘Selon le témoignage d’un conseiller de l’une des escadrilles de bombardement (MiG MF 21) stationnée à la base aérienne syrienne de Damir’
C’est bizarre. Le MiG 21 est un intercepteur léger, pas un bombardier. Il y a plus efficace dans l’arsenal russe pour bombarder.
De plus, c’est un vieux zinc, datant des années 1970… Si les Syriens n’ont que ça, les Israéliens n’ont rien à craindre…
Autant pour moi, j’avais lu en diagonale concernant la date, il était moderne pour l’époque concernée. Pour le reste, je ne change rien.
La Syrie et l’Iran sont derrière ce coup tordu consistant à abattre un avion russe pour dresser la Russie contre Israël. On ne me fera pas croire que même idiots les servants des batteries S200 peuvent confondre sur leurs radars un Il20 gros porteur se trainant avec un F16 dix fois plus petit et dix fois plus rapide. Et le coup a réussi puisque les russes, bien que sachant cela, se servent de ce prétexte pour interdire le ciel du Proche Orient aux avions israéliens. Ils instaurent une “no flying zone” au dessus de la Syrie et de la Méditerranée orientale. C’est très grave: ils offrent donc un parapluie aérien aux iraniens et au Hezbolah pour qu’ils puissent construire tranquillement une infrastructure militaire dont le but est d’attaquer Israël. Que Hachem protège Israël car les jours qui s’annoncent sont sombres!!!
ce qui est étrange, c’est de voir les tergiversations de Poutine, pris entre son chef d’Etat Major ou ministre de la défense qui met tout sur le dos de Tsahal, et sa propre parole de départ, plus modérée et plus lucide à l’égard de l’armée israélienne. Car il a bien dit au début, qu’Israël n’était pour rien dans le IL20 abattu.