Les détenus radicalisés sont-ils suffisamment surveillés ?

Une femme radicalisée de 31 ans, détenue pour avoir rejoint l’Etat islamique en Tunisie a tenté de s’évader de la prison de Fresnes dans la nuit de samedi à dimanche. Une tentative un peu rocambolesque avec cuillère et draps noués…

Dimanche matin, une détenue de la prison de Fresnes a tenté de s’échapper. Elle est parvenue à s’extirper de sa cellule en creusant un trou sous sa fenêtre, avant de descendre en rappel deux étages. Elle a été interpellée sur le chemin de ronde peu avant 7 heures du matin. Ce sont les détecteurs de mouvements qui ont alerté les surveillants pénitentiaires.

Profil de la détenue radicalisée

La jeune femme qui a tenté de s’échapper est en détention depuis 2017. Elle a été appréhendée à son retour de la zone irako-syrienne où elle a passé deux ans avec son mari. Elle avait rejoint les rangs de l’État islamique en transitant par la Tunisie. La « revenante » de 31 ans est fichée S.

En raison de ses antécédents et du « rôle de leader » qu’elle aurait auprès des autres détenues, elle faisait l’objet d’une vigilance particulière de la part de l’administration pénitenciaire. Ainsi, une ronde était effectuée toutes les deux heures devant sa cellule.

Que s’est-il passé ?

La détenue a creusé le mur sous la fenêtre de sa cellule avec une cuillère. Après plusieurs jours, elle a accédé à un parpaing qu’elle a descellé puis a noué ses draps afin de descendre de deux étages. Pour tromper les gardes, elle avait installé sous ses couvertures des récipients en plastique, disposés afin d’évoquer une forme humaine.

D’après nos confrères du Parisien, qui ont dévoilé l’affaire, la détenue avait prévu une barre de fer qu’elle comptait utiliser comme levier afin de soulever une plaque d’égouts au niveau du chemin de ronde. Mais elle aurait oublié l’objet dans sa cellule et se serait donc retrouvée coincée. Les gardes, alertés par un détecteur de mouvement, l’ont interpellée à 6h56 dimanche matin. Elle s’est rendue sans résistance.

Ils ont vérifié toutes les cellules du quartier femmes afin de confirmer que l’incident était isolé. Puis, elle a été placée en garde à vue, le parquet national antiterroriste a été saisi et une enquête a été ouverte.

La prison de Fresnes est-elle bien sécurisée ?

Le centre pénitentiaire de Fresnes, dont la construction fût achevée en 1898 (1987 pour le quartier des femmes), a été pointé du doigt par la Cour européenne des droits de l’Homme en janvier 2020. Vétuste et surpeuplé, il a été considéré comme « indigne » par la CEDH qui a condamné la France. En 2017, l’Observatoire international des prisons (OIP) diffusait un rapport alertant sur les conditions de détention dans le centre pénitentiaire de Fresnes où le taux d’occupation se chiffrait alors à 195,6%.

D’après les informations de BFMTV, les murs de la prison de Fresnes sont gorgés d’eau et friables, facilitant une évasion à la cuillère. Pire encore, l’OIP alertait dès 2017 sur le fait que « 10% des postes de surveillants étaient vacants ».

D’ailleurs, Yoan Karar, secrétaire général adjoint de FO-Justice, explique sur notre antenne que les miradors de la maison d’arrêt des femmes ne fonctionnent plus « faute de personnel », un défaut de sécurité qui aurait pu profiter à la détenue radicalisée. Le syndicaliste s’indigne du « manque de personnel pour gérer les détenus ».

L’administration pénitentiaire précise que 4,5 millions d’euros du budget 2022 sont justement prévus pour la sécurisation complète du domaine de Fresnes. Il s’agit de la plus grosse opération du plan de sécurisation de 100 millions d’euros voté pour l’année prochaine.

 

Source : BFMTV

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