Damages after a suicide bomb attack are seen in Sweida, Syria July 25, 2018. Sana/Handout via REUTERS THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. IT IS DISTRIBUTED, EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS

SANA SANA / REUTERS

SYRIE – Plus de 150 personnes ont péri mercredi dans une série d’attaques revendiquées par le groupe jihadiste Daech (Etat islamique, EI) dans le sud de la Syrie, l’un des bilans les plus lourds depuis le début de la guerre en 2011.

Il s’agit en outre des premières attaques -attentats suicide et assaut contre des villages- de cette ampleur menées par l’EI depuis des mois dans le pays, où l’organisation jihadiste a subi de nombreuses défaites ces derniers mois.

Elles ont eu lieu dans la province de Soueida, contrôlée totalement par le régime de Bachar al-Assad. Les jihadistes de l’EI sont présents dans une zone désertique au nord-est de cette région.

Les forces du régime ont lancé une contre-attaque

Selon les médias officiels syriens, les forces du régime ont lancé une contre-attaque pour repousser les jihadistes. Des raids aériens ont dans le même temps ciblé le groupe extrémiste, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

« Quatre kamikazes ont fait détoner leurs ceintures explosives dans la ville de Soueida », chef-lieu de la province du même nom, a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

D’autres kamikazes ont mené des attaques dans des villages du nord-est de la province avant que les jihadistes ne les prennent d’assaut, a-t-il ajouté. L’EI a réussi à s’emparer de trois villages.

Au moins 156 personnes, dont 62 civils, ont été tuées et des dizaines blessées, selon un nouveau bilan qui ne cesse de s’alourdir après la découverte de « nombreuses dépouilles dans les villages » attaqués par l’EI, a indiqué Rami Abdel Rahmane. « C’est le bilan le plus lourd dans la province de Soueida depuis le début du conflit ».

« Outre les attentats suicide, les jihadistes ont attaqué des villages et tué des habitants dans leurs maisons », a-t-il poursuivi.

Dans un communiqué publié sur Telegram, l’EI a affirmé que ses combattants avaient lancé des attaques contre principalement des positions du régime dans la province.

De leur côté, l’agence officielle Sana et la télévision d’Etat ont confirmé des victimes dans des attaques à Soueida, sans donner un bilan précis.

« Des unités de l’armée ont lancé une contre-attaque (pour repousser) les terroristes de Daech », a indiqué la télévision d’Etat en utilisant un acronyme en arabe de l’EI.

Premières attaques de cette ampleur depuis des mois

Des frappes ont dans le même temps visé les jihadistes, a précisé Rami Abdel Rahmane, en faisant état de 21 morts parmi les combattants de l’EI. Les combats se poursuivaient en milieu d’après-midi, selon l’OSDH.

Des images diffusées par les médias officiels syriens après les attaques montrent un cadavre près d’un mur détruit dans la ville de Soueida, ainsi que des légumes répandus par terre au milieu de flaques de sang.

Les jihadistes mènent ponctuellement des attaques contre des localités de Soueida. Mais selon Rami Abdel Rahmane, les attaques de mercredi sont les premières de cette ampleur lancées par l’EI depuis des mois en Syrie.

Elles surviennent alors que le régime cherche à reprendre entièrement les provinces proches de Deraa et Qouneitra, contrôlées à plus de 90% par le pouvoir.

Dans le sud-ouest de la province de Deraa, un groupe extrémiste lié à l’EI contrôle un réduit, cible depuis plusieurs jours de raids aériens intenses du régime et de l’allié russe.

Selon Sana, les attaques à Soueida « visent à alléger la pression militaire » du régime contre les derniers jihadistes « qui seront anéantis à Deraa ».

Daech contrôle moins de 3% de la Syrie

Après avoir occupé en 2014 de vastes pans de la Syrie, l’EI ne contrôle plus aujourd’hui que moins de 3% du territoire après de multiples revers.

Il est encore présent dans une partie de la province de Deir Ezzor (est), dans une zone désertique à l’est de la ville de Homs (centre) et dans certains secteurs du sud du pays. Des cellules sont également actives dans la province d’Idleb (nord-ouest).

En juin, le groupe jihadiste avait lancé une offensive contre la ville de Boukamal dans la province de Deir Ezzor. Il avait réussi à s’emparer de la moitié de la ville avant d’en être chassé par le régime.

Selon le commandant des forces françaises au sein de la coalition internationale antijihadistes menée par les Etats-Unis, le général François Parisot, les combats contre les derniers jihadistes dans Deir Ezzor doivent encore durer « au moins deux ou trois mois ».

Cette coalition aide en Syrie une alliance de combattants arabes et kurdes face à l’EI.

Grâce à l’intervention militaire russe dans la guerre depuis 2015, le régime syrien a réussi à engranger des victoires et a repris plus de 60% du territoire.

Plus de 350.000 personnes ont été tuées depuis 2011 dans ce conflit qui s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire morcelé.

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Rosa SAHSAN

Quand pense l’ambassadeur de France aux USA? Ce monsieur, condamne ou pas.
Parce que à part condamner sans cesse ISRAEL On ne l’entend pas beaucoup ce monsieur.
ROSA