Financement libyen: la défense de Nicolas Sarkozy tance le «vide abyssal» du dossier.

  • Pour la défense, les accusations initiales formulées par le dirigeant libyen visaient à «décrédibiliser M. Sarkozy»
  • Au coeur du dossier, la question fondamentale de savoir si l’argent sorti de Libye a concrètement financé la campagne

PARIS: Un « vide abyssal », des « mensonges » et une absence de preuves : les avocats de l’ex-président Nicolas Sarkozy demandent un non-lieu dans l’enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007 pour lesquels il risque un procès, selon une note de janvier dont l’AFP a eu connaissance vendredi.

La décision finale sur un procès, demandé mercredi par le Parquet national financier (PNF) pour 13 personnes, dont l’ex-chef de l’Etat et trois de ses anciens ministres, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth, appartient désormais aux juges d’instruction, qui ont reçu en janvier cette note de 42 pages, signée par Me Christophe Ingrain, avocat de Nicolas Sarkozy avec Me Thierry Herzog.

«Allégations»

Pour la défense, l’échafaudage de cette enquête est branlant d’emblée : les accusations initiales formulées par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et sa garde rapprochée avant la chute du régime en 2011 visaient à « décrédibiliser M. Sarkozy pour tenter d’éviter une intervention militaire occidentale que ces dirigeants libyens savaient fatale à leur régime ».

L’édifice est encore affaibli, d’après les avocats de l’ex-président, par les nombreuses « allégations » ultérieures de l’intermédiaire Ziad Takieddine, personnage central de ce « dossier libyen ».

Me Ingrain en a fait un recensement exhaustif dans un tableau d’une page. Seule absente, la rétractation de M. Takieddine en novembre 2020 devant la caméra de BFM TV et Paris Match, que la justice soupçonne d’avoir été monnayée, avec l’éventuel aval de Nicolas Sarkozy.

Pour l’avocat, les juges d’instruction ont « accordé un incroyable crédit » à toutes ces déclarations « mensongères, contradictoires et opportunistes ». Il note que M. Takieddine comme certains dirigeants libyens ont évoqué des preuves qui « n’ont jamais été fournies ».

«Pas de traces » de l’argent»

Au coeur du dossier, la question fondamentale de savoir si l’argent sorti de Libye a concrètement financé la campagne de l’ex-président, et comment le cas échéant.

 

Pour le PNF, « des circuits opaques de circulation de fonds libyens ont abouti, in fine, à des décaissements d’espèces dans une temporalité et une chronologie compatibles avec un usage occulte » pendant la présidentielle 2007.

Pour le camp Sarkozy, au contraire, il y a une « absence totale de traces (de ce) prétendu financement » dans la campagne.

Il balaie une note « approximative et mensongère » versée à l’enquête, évaluant à 250.000 euros une partie des primes versées en espèce au personnel UMP de cette campagne.

Puis affirme qu' »aucun lien » n’a pu être établi avec 440.000 euros versés d’un compte de Ziad Takieddine à Thierry Gaubert, un temps proche de Nicolas Sarkozy. Des retraits d’espèces ont été constatés, sachant que M. Gaubert, qui a fait appel, a été condamné dans le dossier Karachi pour un mode opératoire comparable.

Au final, « pas un centime d’origine libyenne n’a été identifié dans le financement de la campagne présidentielle de 2007 » ou « sur les comptes de M. Sarkozy ou de sa famille », assure son avocat.

Contreparties ?

Le camp Sarkozy s’attaque enfin à un autre pilier de l’accusation, celui des « contreparties diplomatiques, économiques et judiciaires » qui auraient bénéficié au régime libyen en échange de ce financement.

Le PNF évoque plusieurs éléments, dont le retour de la Libye sur la scène diplomatique, la conclusion de contrats ou encore le règlement de la situation pénale d’Abdallah Senoussi, condamné par contumace en France pour l’attentat du DC-10 d’UTA de 1989.

Côté ex-président, on estime que le premier élément était « un fait politique, acté dès 2004 », voire même avant, avec la levée des sanctions de l’ONU contre la Libye en 2003 ou la visite officielle du président Jacques Chirac en 2004.

Considérer la signature du contrat de surveillance Amesys comme une contrepartie est présenté comme une thèse « incompatible avec la réalité géopolitique de l’époque ».

Enfin, concernant un éventuel coup de pouce à l’ex-chef des renseignements militaires de Mouammar Kadhafi, l’avocat de Nicolas Sarkozy assure qu’il s’agit d’une « fable ».

Cela serait démontré par la demande ultérieure de son client, comme président, que M. Senoussi soit extradé en France : un risque, s’il détenait « des informations compromettantes ».

Silences

La note est en revanche moins diserte sur d’autres éléments retenus à charge par l’enquête à l’appui d’un possible financement de cette campagne : témoignages versés au dossier, rencontres secrètes entre officiels français et libyens, ou d’autres transferts de fonds suspects.

JForum.fr AFP

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1 COMMENTAIRE

  1. Je ne vois pas du tout où, entre 2007 et 2012, a pu aller un pays dont le président et plusieurs se ses ministres se faisaient backshicher et acheter comme la dernière des prostituées de la rue en échange de faveurs ? Comment être surpris que la France, déjà en faillite en 2007 comme l’avouait Fillon, soit 16 ans après, en 2023, effondrée politiquement et en récession économique grave, ne pouvant même plus financer les retraites ? Chacun pour soi et Dieu pour tous ! La Droite française, prétendue libérale, n’a pas fini de se décrédibiliser par son immoralité et son irresponsabilité avec les affaires Carignon, 5 ans fermes pour corruption, Balladur et Pasqua, financement de leurs campagnes électorales par rétro-commissions et autres, Juppé, Chirac et Fillon qui créaient des emplois fictifs pour rémunérer leurs copains, sur le dos des con-tribuables, quand il y a des millions de chômeurs qui crèvent de faim, et j’en passe.

    Ce n’est que la répétition de l’histoire de ce pays de merde. En 1795, le banquier juif d’Alger, Bacri, a acheté le ministre des affaires étrangères, Talleyrand, pourtant évêque, pour 500.000 francs or. En 1799, Lucien Bonaparte a envoyé l’armée arrêter les 500 députés du Parlement putréfié de corruption. En 1914-18, Clemenceau faisait fusiller les traitres. En juillet 1940, les députés ont voté massivement les pleins pouvoirs à Pétain, avec bien sûr les persécutions antijuives annoncées. Si en 1962, j’avais su cela de la France, même enfant j’aurais couru à la frontière pour fuir ce pays. De Gaulle avec son coup d’État permanent mystifiait le peuple en faisant croire que la France était morale. Dès l’enfance, j’ai , comme tant d’autres, fait partie des manipulés de la politicaillerie, mais heureusement j’en ai rapidement pris conscience.

    Les juges de Nanterre, ne font que leur travail d’établissement de la vérité, pour lequel les rémunère le contribuable. S’ils réussissent à prouver la culpabilité de Sarkozy et de ses ministres, ceux-ci ne feront probablement même pas une journée de prison. Tout va donc très bien, Mme la Marquise, et la dictature militaire arrive à grands pas.

    Rien n’interdit à l’avocat de Mr Sarkozy de démontrer, avec preuves à l’appui, que le financement de la campagne présidentielle de 2007 avait été constitué par de l’argent honnête, et les coupables d’accusations calomnieuses seraient alors poursuivis. Malheureusement, l’avocat se contente de qualifier de calomnieuse l’accusation lybienne, sans prouver l’honnêteté du financement de la campagne de 2007.

    Les Juifs qui veulent rester vivre en France aiment bien se la faire mettre par les petits cons corrompus. C’est vraiment de la haine de soi juive!

    Il faut noter combien les juges de Nanterre pratiquent le 2 poids-2mesures dans ce pays. Sarkozy n’aura rien, au pire un bracelet électronique de plus. Pour ma part, je n’ai cessé, pendant 40 ans, de dénoncer la criminalité et les détournements d’argent de la Sécurité Sociale vers les comptes en Suisse de la médicaillerie corrompue. Un ministre merdeux a même utilisé la police corrompue pour me faire priver de mes dossiers de travail, archives et bibliothèque à Clamart. Et les juges de Nanterre ont laissé faire, en toute connaissance de cause. J’ai crevé de faim, galéré, vécu SDF, et j’en passe. Mais je n’était qu’un sale petit youpin, même pas politisé. Maintenant, et grâce aux juges, la France est effondrée, et la cause première de cette faillite est la corruption de l’appareil d’État où tous les rapaces ont croqué. Bonne chance pour les Juifs qui veulent rester.

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