La Russie et Israël en désaccord sur la cause du crash de l’I-20 après les pourparlers du chef de l’armée de l’air israélienne à Moscou
La Russie et Israël ont accepté de poursuivre leur coordination militaire en Syrie, bien que le commandant en chef de l’armée de l’air israélienne, le général Amikam Nurkin, et les officiers russes connaissent de nettes divergences. L’absence d’un communiqué commun russo-israélien, résumant une journée et une nuit d’entretiens intenses, au moment du départ de la délégation israélienne le vendredi 21 septembre, indique que chaque partie continue d’adhérer à sa propre version de l’événement et que la crise entre Moscou et Jérusalem n’est pas close. Selon une annonce ultérieure de Tsahal, le mécanisme de coordination entre Israël et le commandement russe en Syrie fonctionnera, néanmoins, «régulièrement».
L’armée israélienne a essayé de donner un visage positif aux pourparlers de Moscou, les décrivant comme amicaux et positifs, comprenant même une invitation israélienne, faite aux enquêteurs russes, à venir en Israël pour poursuivre leurs enquêtes. Cela contrastait de manière frappante avec la couverture médiatique hostile donnée par les médias russes de ces entretiens difficiles. Les Russes continuent d’insister sur le fait que les défenses aériennes syriennes aont abattu l’avion russe Ilyushin-20, quand un raid aérien israélien était toujours en cours à Lattaquié, alors que l’enquête de Tsahal a établi que les chasseurs israéliens étaient rentrés chez eux à leur base.
C’est l’un des nombreux points de discorde.
Un officier supérieur de Tsahal a informé vendredi les journalistes sur les plus importants :
- Les tirs anti-aériens syriens étaient «imprudents, irresponsables et peu professionnels et la cause directe de la perte de l’avion russe.»
- L’avion a été frappé par de gros missiles antiaériens syriens SA-5.
- Le barrage de missiles syriens a duré 40 minutes – après le départ des avions israéliens et leur atterrissage à leur base d’origine.
- Un enregistrement vidéo de la conversation entre le commandement de l’armée de l’air israélienne à Tel-Aviv et la base aérienne russe de Khmeimim prouve qu’Israël a donné aux Russes plus d’une minute en avisant du raid aérien sur Lattaquié et réfute la revendication russe du manque de temps pour palier.
- La délégation israélienne a présenté des preuves réfutant les accusations du ministère de la Défense russe, selon lesquelles les avions israéliens auraient agi de manière provocatrice en utilisant l’avion russe comme couverture ou bouclier contre des missiles syriens.
- L’enquête de Tsahal sur l’incident telle que présentée à Moscou couvrait trois points principaux :
1. La preuve de la présence militaire accrue de l’Iran en Syrie.
2. L’exploitation de la Syrie par Téhéran pour acheminer des armes stratégiques au Hezbollah.
3. Le raid aérien israélien sur Lattaquié et la manière dont l’avion de reconnaissance russe a été abattu par les tirs de la défense aérienne syrienne.
La version russe sur l’incident de l’Ilyushin et les conclusions de la délégation israélienne – telles qu’elles ont été communiquées aux médias locaux vendredi :
- Les Israéliens ont présenté un rapport de 40 pages sur l’enquête de Tsahal «qui absout Israël de son implication dans la tragédie».
- Tsahal a notamment affirmé que le missile syrien qui avait abattu l’Ilyouchin avait été tiré «presque une heure après le retour des avions israéliens à la base».
- L’armée russe « avait précédemment affirmé que l’IL-20 a été abattu lors de l’attaque d’avions israéliens [sur des cibles iraniennes à Lattaquié] – et ne retire pas ses accusations contre Israël« .
- L’armée russe réfute les informations parues dans les médias israéliens selon lesquelles l’échec du système d’identification «ami ou ennemi» aurait pu causer la tragédie – comme «incorrectes».
- Moscou continue d’appuyer les paroles d’Igor Konashenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Il a déclaré que «chaque système comporte son propre système d’identification – l’avion russe Il-20 ainsi que le S-200 syrien. Ils ne se reconnaissent pas automatiquement, ce qui nécessite une demande spéciale et des codes correspondants qui changent régulièrement.
- Les forces armées des deux pays ont convenu de «continuer à coordonner leurs actions en Syrie et de continuer à mettre en œuvre le système de déconfliction».
En ce qui concerne l’impact futur de l’incident de l’avion sur les relations russo-israéliennes, cette décision revient au président Vladimir Poutine, comme on l’a indiqué plus tôt. Il décidera également dans quelle mesure les forces aériennes israéliennes continueront à jouir librement de leur liberté de mouvement pour poursuivre l’objectif de leur gouvernement, à savoir débarrasser la Syrie de l’empreinte militaire de l’Iran. Pour l’instant, il est trop tôt pour prédire la réponse de Poutine, confirment nos sources.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré à la presse vendredi à Moscou, que le président Poutine avait été informé du fait qu’une délégation militaire israélienne devait partager ses informations avec le ministère russe de la Défense sur la destruction de son avion en Syrie. mais il a insisté sur le fait qu’une décision sur les prochaines mesures arrêtées par le Kremlin serait prématurée à ce stade.
«Il est trop tôt pour poser des questions à ce sujet. Vous devriez demander au ministère de la Défense », a déclaré Dmitri Peskov à la presse à Moscou après une requête sur les relations futures du gouvernement russe avec Israël.
Le porte-parole a confirmé que M. Poutine était «au courant des informations» présentées, mais a ajouté qu’il s’agissait de «données spécialisées» et que seuls des experts militaires étaient en mesure de dire si c’était satisfaisant.
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Adaptation : Marc Brzustowski
Russia & Israel at odds over cause of Il-20 crash after Israeli air force chief’s Moscow talks
Shavouah tov…
L’arbitraire se moque de preuves.
Et on voit mal les Russes reconnaitrent que leurs missiles sont assistés par des opérateurs russes, et que le matériel est incapable de différencier un appareil ennemi d’un ami, voir même d’un avion civil, avec passagers, d’ un bombardier ou d’un chasseur. Simplement parce cette technologie n’equipe pas ces missiles…
On verra bien comment Vlado va clore cette affaire, mais d’ores et déjà, la patate chaude, compliquée, est dans sa main. Ysraël ne peut PAS laisser un programme de destruction massive s’installer à 5 mn de vol des villes israéliennes.
C’est évidemment toute la valeur de la stratégie d’intervention en Syrie et celle de l’alliance avec des bras-cassés qui est sur la sellette, au niveau du Ministère de la Défense. Les commandants russes de terrain à Hmeimim ne reconnaissent pas avoir eu l’information plus d’une minute avant, ni que les avions israéliens avaient atterri au moment du tir / il y aurait donc une roublardise juive dans l’affaire. C’est populaire, ça pourrait bien passer au niveau de l’opinion.