Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le président russe, Vladimir Poutine, se rencontreront prochainement pour la première fois depuis que leurs relations sont devenues très tendues, à la suite du crash d’un avion de renseignement russe foudroyé par un missile S-200 Syrien de fabrication russe.

Netanyahu a fait cette annonce au début de la réunion hebdomadaire du cabinet, dimanche.

La Russie a imputé à Israël la responsabilité indirecte de l’écrasement de l’avion, dans la mesure où il faisait suite à l’attaque israélienne du 17 septembre sur une cible iranienne près de Lattaquié. En conséquence, la Russie a transféré des missiles anti-aériens avancés S-300 en Syrie la semaine dernière, compliquant considérablement la manœuvrabilité israélienne dans l’espace aérien syrien.

Le Kremlin, qui publie habituellement une lecture des appels de Poutine à Netanyahu, a seulement déclaré que Netanyahu était l’un des dirigeants qui a téléphoné à Poutine dimanche pour lui transmettre ses vœux d’anniversaire pour ses 66 ans. Cela n’informait en rien d’une réunion prévue.

Selon le Kremlin, les autres chefs d’Etat qui ont appelé sont les dirigeants de l’Ouzbékistan, de la République kirghize, de l’Azerbaïdjan, du Tadjikistan, de la Biélorussie, de l’Arménie, du Kazakhstan et de la Serbie.

Netanyahu a déclaré que Poutine et lui avaient « convenu de se rencontrer bientôt afin de poursuivre l’importante coordination de la sécurité inter-armée ».

Le Premier ministre a réaffirmé qu’Israël « agirait à tout moment » pour empêcher l’Iran d’établir une présence militaire en Syrie et pour contrecarrer la transfert d’armes meurtrières au Hezbollah au Liban.

Néanmoins, depuis l’incident de mi-septembre, aucune action israélienne contre des cibles iraniennes ou du Hezbollah en Syrie n’a été rapportée.

La réunion Poutine-Netanyahou serait la quatrième entre les deux hommes cette année. La dernière a eu lieu quand ils se sont rencontrés en juillet à Moscou, juste avant la réunion de Poutine avec le président américain Donald Trump.

Netanyahu n’a pas précisé où et quand la réunion aurait lieu. Bien que ce soit la première réunion face à face depuis le crash de l’avion du renseignement, les deux hommes se sont entretenus au téléphone plusieurs fois depuis.

Parallèlement, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, a reproché à Netanyahu d’avoir suspendu une rencontre organisée à Moscou avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Bogdanov a déclaré dans une interview accordée à RIA Novosti que Moscou avait, au fil des années, proposé d’accueillir une réunion Netanyahu-Abbas sans conditions préalables, et que Netanyahu avait même demandé aux Russes de le faire. Il a dit que Moscou avait convaincu Abbas d’accepter une rencontre, mais qu’au cours des deux dernières années, Israël a hésité à accepter cette idée.

L’envoyé russe en Israël, Anatoly Viktorov, a déclaré dans une interview au Post, le mois dernier que l’offre de Moscou de « faciliter le contact direct » entre Abbas et Netanyahu « reste sur la table ».

« Nous l’avons exprimée il y a deux ans », a-t-il déclaré. « Le président Poutine est prêt à participer à cette éventuelle réunion. »

Viktorov a refusé de commenter ce qui empêchait la réunion. «En principe, les deux parties y sont favorables – mais chaque fois, certains facteurs semblent empêcher cette réunion. Il est important que cette proposition soit sur la table (envisagée) », a-t-il déclaré.