Rebelles syriens : les Kurdes veulent un 2ème Israël! ©

Les partis kurdes syriens rejettent les commentaires du leader de l’opposition dénonçant que les Kurdes « veulent un Second Israël »

 

ARA News 

QAMISHLO – Les partis kurdes syriens rejettent les déclarations de Michel Kilo, un membre dirigeant de l’opposition syrienne, comme profondément racistes et négatrices de la réalité kurde en Syrie.

Michel Kilo a déclaré au quotidien Madar, en avril, que le projet fédéraliste du  Parti de l’Union Démocratique Kurde (PYD) est un « projet qui vise à diviser la Syrie. Nous le refusons, même quand les Etats-Unis le soutiennent ».L’Observatoire syrien a republié ses déclarations vendredi dernier, provoquant la colère des Kurdes.

Selon Kilo, il n’y a aucune preuve historique de l’existence d’une région du Kurdistan en Syrie. « Il n’y aura pas de second Israël, ils ne peuvent pas s’approprier un Kurdistan en l’arrachant à la Syrie, s’ils rtentent de diviser la Syrie, nous leur briserons les reins », a forfanté Kilo.

S’exprimant pour ARA News, Bader Mustafa, membre du Mouvement de Jeunesse Kurde (TCK) a déclaré : « Ni Kilo ni qui que ce soit d’autre ne peut arrêter le projet de Rojava [de région kurde autonome en Syrie] ».

« Quelques déclarations racistes venues de l’opposition ne changeront rien à la réalité. Le projet de Rojava dispose maintenant d’appuis internationaux etplus de cinq pays puissants o,t actuellement des conseillers militaires en Rojava », a t-il souligné en mentionnant les forces spéciales occidentales assistant les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) pour vaincre Daesh près de Manbij et dans le Nord de Raqqa.

Idris Nasan, analyste kurde et ancien responsable important de l’Administration de Kobané a déclaré à ARA News que les Kurdes ne veulent pas diviser la Syrie.

« Ce n’est pas la première fois que des gens comme Kilo s’attaquent au fédéralisme kurde, ils ont perdu la confiance des Syriens et sont impuissants », a t-il dit. « Les Kurdes ne cherchent pas à obtenir un Etat ni à diviser la Syrie, mais ils vont combattre et lutter pour la liberté et l’égalité au sein de leur propre société. Les Kurdes n’occupent pas de territoires, ils libèrent leurs villes et villages aux côtés des autres composantes de la société syrtienne [en coopération avec d’autres groupes ethinques syriens].

Kamal Sido, consultant de la  Société pour les Peuples Menacés (STP) à Göttingen, en Allemagne, qui a récemment publié un reportage sur les Kurdes de Syrie, déclare à ARA News que la majorité de la société kurde de Syrie rejette les déclarations de Kilo. « Je pense qu’il a dit cela pour être agréable aux oreilles du gouvernement turc qui l’héberge et le finance. La majorité des Kurdes s’oppose à cette déclaration de Kilo », a t-il ajouté. 

Même le Conseil National Kurde (CNK), qui fait partie de la délégation de l’opposition à Genève, a rejeté le communiqué » de Kilo.

« Il semble que M. Kilo veuille satisfaire M. Erdogan et les dirigeants turcs », a déclaré Majdal Delli, un membre du Parti De l’Unité Kurde [le Yekiti en kurde], affilié au CNK. Le chef du Yekiti, Ibrahim Biro, est actuellement aussi le chef du CNK.

« M. Kilo refuse aux autres les droits des minorités,en particulier aux Kurdes et ce n’est  pas la première fois qu’il attaque le peuple kurde », a souligné Delli face à ARA News.

« Depuis de nombreuses années, il a écrit des essais disant que les Kurdes de Syrie sont comme Israël et il décrit les Kurdes comme les ennemis des Arabes. Sa dernière déclaration est très loin de me surprendre », a t-il ajouté.

Cependant, Delli a ajouté qu’il reste de très nombreux amis des Kurdes au sein de l’opposition syrienne.

Reportage de : Wladimir van Wilgenburg 

Source: ARA News