« Que l’Eternel tourne sa face vers Toi et t’accorde la Paix ! » (vidéo)

La Sidra Nasso traite de nombreux thèmes dont les enchaînements ne sont pas à première vue en relation de sens: notamment, la femme sota (soupçonnée d’adultère) et le nazir, puis les offrandes remises au prêtre et aussi par la femme sota blanchie de tout soupçon.
De nombreux commentaires en débattent :
Dans le premier cas : « celui qui aura vu cette femme dans cette situation infamante », s’abstient de vin pensant qu’il y a une relation de cause à effet, quant à celui qui refuse d’apporter ses donations au cohen, il risque fort d’être amené à conduire son épouse qu’il accuse d’infidélité à ce même cohen ». Rachi explique un cheminement psychologique qui expliquerait l’articulation logique entre ces thèmes.
Un commentaire de Rav Jonathan Sandler, reprend cette approche et cite rabbi Tsadoq Hacohen de Lublin pour qui chaque événement a un effet sur la personnalité. Rien n’est insignifiant. Tout ce que nous voyons, entendons, influence et nous construit. Les sages nous livrent plusieurs explications sur la nature humaine et nombre de ces principes sont admis par la psychologie moderne.

Cependant alors que cette dernière reconnaît ces faiblesses, elle ne semble pas en mesure de parvenir à les contrôler. Par opposition, la thora préconise une grande prudence, car elle prend en compte la fragilité humaine. Alors que la Thora est souvent taxée de contraignante il est clair que ses prescriptions ne sont pas superflues. Si elles sont si nombreuses, c’est parce qu’elles sont à l’image d’un vêtement taillé sur mesure, en fonction de la complexité de la nature humaine.

Je me permettrai de rappeler un enseignement personnel reçu du professeur Henri Baruk, éminent psychiatre, que j’ai rencontré en 1964 et qui avait fondé son école de psychiatrie sur le tsédek (justice et charité) après avoir appris l’hébreu et l’exégèse biblique à 50 ans, et qui faisait remarquer que la psychologie moderne, capable d’élucider chez un patient, les motifs, les causes et les troubles qui en découlent, s’arrêtait à la levée des inhibitions car dans la démarche de reconstruction elle occultait la dimension éthique et la rééducation à des valeurs telles que celles préconisées dans notre Thora.

BIRKAT COHANIM

La sidra Nasso énonce à la fin, la « Birkat Cohanim » (Bénédiction des cohen).
-« Que D. te bénisse et te protège », il s’agit des biens matériels et des enfants. Les justes font attention à leurs biens matériels et ont souci de savoir les gérer dans la bonne direction, à bon escient et à ne jamais devenir esclave de leur argent. Quant aux enfants D. nous les confie pour les éduquer dans la voie indiquée, à nous de mériter qu’ils nous appartiennent ».

-« Que D. élève Sa Face vers toi (Qu’Il te prenne en faveur)
D. favorise Israël au-delà de la justice, au-delà de ce qui leur est dû car Israël est capable d’aller au-delà du Din, de la Loi Stricte dans son empressement à le servir et à obéir à Sa Volonté avec minutie, en y mettant du cœur, c’est cela qui nous fera mériter de cette bénédiction.

-« Que l’Eternel tourne sa face vers Toi et t’accorde la Paix !
Paix individuelle, paix familiale, paix entre les nations, paix universelle, c’est le summum des bénédictions. Tout comme D. fait la paix entre des contraires dans le ciel et dans sa création pour créer l’harmonie, la paix apparaît comme un objectif suprême entre l’individu et sa conscience, l’homme et son prochain, entre l’homme et son Créateur, elle suppose un effort permanent et bilatéral, elle dépend de la volonté des hommes et de la bénédiction de D.

-« Ils imposeront mon Nom sur les enfants d’Israël Et Moi Je les bénirai. »
Les commentaires proposent une double lecture :
« Je bénirai Israël en donnant mon assentiment aux cohanim, pour qu’à travers leur bouche se déverse sur Israël ma bénédiction ».
Autre explication : « Et Moi, je les bénirai. » Je bénirai les prêtres car nous dit rabbi Na’hman cela découle du verset : « Je bénirai ceux qui te béniront ».

HAPHTARA NASSO : (JUGES Ch. 13, V. 2-25)

La Sidra nous parle du Nazir qui volontairement devient abstème et qui s’interdit :
– de boire du vin
– de passer le rasoir sur sa tête
– qui ne doit pas s’approcher d’un cadavre
Car pendant toute la période de naziréat, il veut se consacrer à l’Eternel.
Si la Thora admet cette attitude et la légalise, elle ne l’encourage pas pour autant. Le Nazir devra apporter un sacrifice expiatoire au terme de la période d’abstinence.

Dans la Haphtara nous assistons à une situation où D. Lui-même, voulant consacrer un homme à une mission particulière, envoie un ange sous apparence humaine pour annoncer à la femme de Manoa’h de la famille de Dan :
-la naissance d’un fils, qu’elle n’avait pas eu jusqu’alors.
-l’interdiction pour elle de boire ni vin, ni alcool.
-l’interdiction de se rendre impur pendant sa gestation.
– L’interdiction de passer le rasoir sur la tête de l’enfant dès sa naissance.
Elle donnera le jour à Samson, « nazir consacré à D » qui eut à lutter contre les Pélichtines, ennemis d’Israël.
Volontairement où désigné par D., le Nazir s’impose des règles plus strictes que celles de la Thora pour être à même de se rapprocher de D. et le servir.

Synthèse d’après la pensée De Munk et de Rav Guerchon    Alice Benchimol Z’l

 

Cohen (judaïsme) — Wikipédia

BIRKAT HACOHANIM: La bénédiction pontificale ou bénédiction du Cohen. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut définir brièvement ce qu’est une bénédiction, quand et en quelle circonstance la prononce-t-on ? Qui est apte à faire une bénédiction ?

HaShem a créé un monde avec tout ce qu’il renferme et, bien qu’IL en soit toujours le Propriétaire, nous, les êtres humains, en avons la jouissance entière.

La démarche fixée par les Sages est de prononcer une avant la jouissance de chaque acte, comme manger, voir quelqu’un ou quelque chose d’extraordinaire, sentir un parfum, entendre le tonnerre, voir des éclairs, un arc-en-ciel et bien d’autres choses encore et, lorsque l’on a terminé un repas, on prononce une bénédiction plus longue pour remercier le Créateur d’avoir permis à Ses créatures de se sustenter.

Pour ce genre de bénédictions, l’homme n’a recours qu’à lui-même mais, pour d’autres, l’homme préfère faire appel aux mérites d’un rabbin (rav) car, il est indubitable qu’une bénédiction prononcée par un homme qui consacre son temps à étudier et à enseigner, possède davantage de pouvoir, que notre demande adressée directement à D.

HaShem a conféré aux Cohanim, le pouvoir de transmettre Sa bénédiction à tout Son peuple.

C’est ainsi que dans certaines synagogues, chaque jour, à la fin de la répétition de la « Amida » ou shemona essré de l’office du matin et de l’après-midi (shaharith et minha) et le shabbat et les fêtes, à la fin de moussaf, les cohanim présents dans la synagogue, après s’être déchaussés et s’être lavé les mains, se recouvrent de leur talith et étendant leurs bras et en écartant leurs doigts selon la Tradition prononcent la triple bénédiction en se tournant vers la droite ou la gauche (lorsqu’ils prononcent les mots de la berakha qui se terminent par un khaf sofit), ou en restant immobiles (lorsqu’ils prononcent le nom d’HaShem) et face à l’assistance, qui doit se recueillir et se concentrer sur les pouvoirs extrêmes de cette bénédiction céleste sur les humains.

 

Les mots de la birkat Cohanim sont les suivants : yévarékhekha HaShem Veyshmerékha ; Ya’er panav élékha vihounéka ; yssa HaShem panav elekha veyassem lekha shalom puis ils terminent par vessamou eth shemi al bené Israël vaAni avarekhem.

La signification en est: Qu’HaShem te bénisse et te protège, Qu’HaShem t’éclaire de Son « visage » et qu’IL t’accorde Sa miséricorde (vihounéka vient plutôt du mot « hen » qui équivaut à grâce, qu’HaShem tourne Sa face vers toi et qu’IL pose sur toi le Shalom (qui est aussi l’un des noms de D.).

Ces trois phrases comptent 15 mots qui sont en fait les quatorze phalanges des 5 doigts de la main et la paume de la main !

Les Cohanim pendant les quelques instants que dure cette berakha, veilleront à camoufler légèrement leurs doigts écartés et les fidèles veilleront à ne pas fixer les mains des cohanim, pour ne pas être « éblouis » par la puissance de ces mots.

La première des trois bénédictions concerne l’argent et la protection ; et, pour ce qui est de la dernière phrase qui indique que le shalom sera sur les bené Israël tout comme HaShem a protégé et béni les enfants de Jacob au moment de la sortie d’Egypte tout comme au moment où HaShem a consacré Son peuple comme « Son épousée ».

Lorsque les Cohanim récitent la bénédiction sacerdotale (Bamidbar  6, 23 et suivants), ils doivent obligatoirement être déchaussés (Choul‘han ‘aroukh Ora‘h ‘hayyim 128, 5).

Cette obligation du déchaussement n’est pas sans en rappeler d’autres, prescrites dans les textes bibliques. Leur motivation est diverse, parfois même contradictoire.

C’est ainsi que l’on peut rapprocher le déchaussement des kohanim de celui qu’a ordonné Hachem à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent (Chemoth 3, 5), de celui prescrit à Josué par « le chef de l’armée de Hachem » (Josué 5, 15), ainsi que de celui que nous devons observer pendant Yom kippour. Il s’agit, dans tous ces cas, d’une marque de respect envers la sainteté, celle du moment ou celle du lieu.

Le déchaussement peut également comporter une connotation de condescendance ou de dédain, comme dans la cérémonie de ‘halitsa, où la femme que son beau-frère a refusé d’épouser lui ôte la sandale de son pied et lui crache à la figure (Devarim 25, 9).

Tout différent est le sens de deuil que comporte parfois le déchaussement, comme celui que pratiquent les affligés pendant les sept jours qui suivent l’inhumation du défunt, ou comme celui que nous portons tous pendant le jeûne du 9 av.

Cette façon de nous affliger correspond très exactement, mais a contrario, à l’ordre donné par Hachem au prophète Ezéchiel à la mort de sa femme : « Gémis en silence : tu ne feras point le deuil des morts. Enroule ton turban sur toi, et mets tes sandales à tes pieds, et ne couvre pas ta barbe, et ne mange pas le pain des hommes » (Ezéchiel 24, 17).

par  Caroline Elishéva REBOUH et  Jacques KOHN

 

MENAHEM KAHANA / AFPRassemblement pour la prière Cohanim (la bénédiction des Cohen) au Mur des lamentations dans la vieille ville de Jérusalem le 25 Avril, 2016

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