Covid-19 : pour certains anciens malades, la perte de l’odorat ou du goût persiste des mois après l’infection

Selon une étude du British Medical Journal, 27 millions de personnes ayant contracté le coronavirus conservent des problèmes de goût ou d’odorat au-delà de six mois. Au quotidien, cela peut devenir un handicap pour les patients, mal pris en charge par les systèmes de santé.

Le British Medical Journal publie jeudi 28 juillet les résultats d’une compilation de 18 études internationales, portant sur 3 700 patients. Les chercheurs ont modélisé la façon dont les patients ayant perdu l’odorat ou le goût récupèrent – ou pas – leur sensibilité. Pour 5% d’entre eux, ces deux sens sont durablement perturbés.

Deux types de troubles de l’odorat touchent les patients atteints de Covid-19 : la perte d’odorat et la parosmie, c’est-à-dire la modification de certaines odeurs. Selon l’étude du British Medical Journal, un quart des patients (25%) récupère le goût ou l’odorat 30 jours après l’infection. Plus de la moitié a retrouvé des sensations normales au bout de trois mois. Au bout de six mois après l’infection, cette récupération stagne. Deux ans après avoir eu le Covid-19, 5% des patients, ceux de la première vague de l’épidémie, ont une perte d’odorat persistante.

Un traitement en cours d’étude

Selon Jérôme Lechien, ORL et professeur à l’université de Mons en Belgique, le suivi de ces patients a permis de faire une découverte sur leur capacité à retrouver l’odorat. « On a toujours dit que ce qui restait perdu après deux ans ne serait jamais retrouvé », explique-t-il, « mais on commence à le remettre en question car nous avons des contre-exemples. »

« On voit des patients qui ont perdu l’odorat il y a deux ans et qui commencent à le retrouver, maintenant. » 

Jérôme Lechien, ORL, professeur à l’université de Mons (Belgique) 

Autre enseignement : les troubles de l’odorat touchent plus les femmes que les hommes, car les femmes ont « une meilleure réponse inflammatoire », selon le professeur Jérôme Lechien.  À l’université de Mons, un traitement expérimental a été adressé à une centaine de patients, à base de plasma riche en plaquettes. Selon le professeur Jérôme Lechien, ce traitement, injecté sous anesthésie locale dans le nez, « a l’air de ‘booster’ la récupération chez 80% des gens. » 

Les systèmes de santé mal préparés

En attendant la généralisation de ce traitement, c’est la rééducation qui permet de retrouver ses capacités d’odorat et de goût. Or, selon les conclusions de l’étude, les systèmes de santé ne sont pas assez bien préparés. Les patients sont mal pris en charge. Les séances de rééducation et les tests d’odorat, par exemple, ne sont pas remboursés.

« En tant qu’ORL, on est très peu à être formés spécifiquement sur l’odorat. On se retrouve donc face aux patients avec une mauvaise connaissance scientifique du phénomène. »

Jérôme Lechien, ORL, professeur à l’université de Mons (Belgique)

Tout cela entraîne aussi une absence de sensibilisation des patients sur les traitements disponibles pour retrouver l’odorat. Le professeur Jérôme Lechien estime qu’il est impossible de dire à un patient qu’il ne retrouvera jamais l’odorat. « On n’a pas encore assez de recul pour l’affirmer », assure-t-il.

AFP

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Habibi

Parce qu’ils n’ont pas pris de rhinocort (butesonide par voie nasale) suffisamment précocément, à doses adaptées et pendant la durée nécessaire.