Au lieu de s’emparer des crise globales pour les résoudre, le Sommet du G20 qui s’est déroulé à Hangzhou, en Chine, s’est révélé s’être transformé en tribune pour une plongée encore plus profonde dans la guerre froide qui s’est à nouveau relancée, entre les Etats-Unis et la Russie.

Les obstacles et les points de friction ont fait avorter la énième tentative, dimanche 4 septembre, lancée par le Secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue, le Ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, la quête de la voie à suivre dans le conflit syrien ou même en vue d’une courte trêve humanitaire.

Le Président Barack Obama a accusé le Président Vladimir Poutine de refuser de mettre tout son poids pour peser sur Assad et le contraindre à accepter les conditions de la trêve américaine, en particulier une halte dans les bombardements aériens syriens (au baril chimique iranien).

 

Le fossé profond entre les dirigeants américains et russes était déjà fortement marqué, mais la faille s’est aussi aggravée, du fait des profondes divisions entre les cuisiniers qui font mijoter le conflit syrien.

On a déjà tout dit de la fragmentation sans espoir du mouvement rebelle anti-Assad éclaté en quelques 1.000 milices divergentes et en ce qui concerne les divisions internes dans le camp iranien et du Hezbollah, censés soutenir le dictateur syrien. Mais on entend très peu de choses sur les controverses entre les organismes en charge de la politique américaine en Syrie, c’est-à-dire la Maison Blanche, le Pentagone et l’Agence Centrale des Renseignements (CIA).

Ces dissensions internes, qui se reflètent fortement sur le champ de bataille, sont une des raisons pour lesquelles Obama pose son veto contre toute coopération plus étendue avec la Russie dans le conflit syrien – et pas seulement « le manque de confiance » qui subsiste entre les deux grandes puissances.

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On a concentré encore moins d’attention aux débats internes au sein même du Kremlin, entre le Bureau Présidentiel, le Ministère des Affaires étrangères et les généraux, dans la gestion de la formidable intervention militaire de la Russie dans ce conflit. Cette semaine, les deux dirigeants on largement pris diverses mesures pour faire monter la pression de ce sentiment de nouvelle « guerre froide » entre eux.

Poutine a fait lancer à son Ministre de la Défense « Caucase 2016 », un exercice militaire de grande envergure d’une durée de dix jours – qui choisit pour terrain la Crimée aux frontières de l’Ukraine, et qui implique les flottes de la Mer Noire et de la Caspienne, ainsi que 12.000 hommes de troupe.

Cette mesure a été arrêtée dans le cadre de la forte interface des deux crises ukrainienne et syrienne, en période de hautes tensions entre les Etats-Unis et la Russie.

L’intervention militaire en Syrie, qui est déjà ancienne d’un an exactement, a mis entre parenthèses, depuis le début, la domination russe de la Crimée et la Mer Noire. Pour toute querelle politique, diplomatique ou militaire avec les Etats-Unis, à cause de la Syrie, un nouvel épisode de crise s’est parallèlement développé en Ukraine.

Par conséquent, le Commandant de l’exercice Caucase 2016 n’est personne de’autre que le Colonel-Général Alexander Dvornikov qui, jusqu’en juillet, était le Commandant des forces russes en Syrie.

L’administration Obama a exercé sa propre capacité de seconde frappe contre Moscou.

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Les services de renseignement américains ont fait en sorte qu’on sache qu’ils enquêtent maintenant officiellement sur les allégations prétendant que la Russie s’est lancée dans une vaste opération, impliquant des outils de cyberguerre et de piratage informatique à haute dose, afin de semer les germes de la défiance du grand public à l’égard de l’élection présidentielle américaine et de ses institutions politiques.

Cette enquête, -digne d’une affaire des « cyber »-missiles de Cuba » version 2.0- est dirigée par le Directeur des Renseignements James R. Clapper.

L’administration est ainsi allée bien au-delà des accusations lancées par la campagne du Parti Démocrate en juillet dernier et par quelques dirigeants républicains, disant que les renseignements russes se mêlaient de la campagne, en piratant les e-mails du Parti Démocrate, afin de faire des révélations embarrassantes contre leur candidate Hillary Clinton. Il y a aussi eu des découvertes ultérieures d’ingérence dans les ordinateurs de deux centres électoraux d’Etats.

Si on assemble tous ces événements disparates, il est difficile d’éviter de parvenir à la conclusion que la « guerre froide » entre la Russie et les Etats-Unis est largement sortie de son contexte de l’Ukraine et de la Syrie pour atterrir carrément au beau milieu de la campagne présidentielle américaine.

Si oui ou non les services de renseignements russes se sont retroussés les manches pour parvenir à ce résultat, il n’empêche que Poutine apparaît satisfait du résultat.

(Seconde partie à suivre)

DEBKAfile Analyse Exclusive 5 Septembre 2016, 9:13 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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Jcg

Poutine avance,hussein obama plonge le monde dans la merde !

CHERAKI

Poutine avance ses pions , il fera tout POUR
Foutre la Merde qu’il a DÉJÀ créé!