Nick Conrad dans l’un de ses clips. (Captured’écran/YouTube)
« PLB » pour « Pendez les Blancs ». C’est le titre du dernier clip du rappeur Nick Conrad qui a engendré une large polémique sur les réseaux sociaux.
La vidéo de la chanson, initialement publiée le 17 septembre, a depuis été supprimée sur YouTube « car elle ne respectait pas le règlement de la plate-forme concernant les contenus incitant à la haine ». Le parquet de Paris annonce l’ouverture d’une enquête.
Dans la chanson, Nick Conrad chante : « Je rentre dans des crèches, je tue des bébés blancs, attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands. Fouettez-les fort faites-le franchement, que ça pue la mort que ça pisse le sang. »
Dans le clip, on y voit un personnage blanc torturé par le rappeur et une autre personne. Comme le raconte RTL, ils lui font mordre le trottoir pour ensuite écraser sa tête avec un grand coup de pied derrière le crâne.
Une scène qui fait référence au film « American History X », avec l’acteur Edward Norton, sur les néonazis aux Etats-Unis qui font subir la même chose à un Noir. Une citation de Malcom X apparaît : « Le prix pour faire que les autres respectent vos droits humains est la mort. »
PLB , très bientôt . partages comme jamais . pic.twitter.com/Mjj3d5pJRq
— NICK CONRAD (@jazzconrad) September 11, 2018
Le rappeur explique sa démarche auprès de RTL. « Je ne cherchais pas le buzz, ce clip est supposé amener à réfléchir et pas rester en surface. Je ne comprends pas les gens qui ne vont pas chercher en profondeur », confie le chanteur qui juge que « ce n’est pas un appel à la haine » et qu’il a simplement « osé personnifier le racisme ».
« Mes services œuvrent au retrait sans délai des contenus diffusés »
Le premier média à avoir relayé le clip de Nick Conrad, 245 abonnés sur Twitter à l’heure où nous écrivons ces lignes, est « Valeurs actuelles ». L’article a ensuite été relayé par Marine Le Pen.
Sur Twitter, la présidente du Rassemblement national (ex-Front national) écrit : « Alors que de nombreux compatriotes subissent un racisme anti-Blanc dont aucun expert autoproclamé ni média ne parle, cette provocation ne doit pas rester impunie. Il n’y a rien d’artistique dans ce qui est purement et simplement un appel à la haine et au meurtre. »
Alors que de nombreux compatriotes subissent un racisme anti-Blanc dont aucun expert autoproclamé ni média ne parle, cette provocation ne doit pas rester impunie. Il n’y a rien d’artistique dans ce qui est purement et simplement un appel à la haine et au meurtre ! MLP #NickConrad https://t.co/MMbyQsu14Q
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 26, 2018
Puis, Nicolas Bay, eurodéputé RN, Florian Philippot, patron des Patriotes et ancien vice-président du FN et Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, partagent, toujours sur Twitter, la même photo de Nick Conrad et une citation de ses paroles.
Je demande le retrait immédiat de ce clip infâme et la poursuite de son auteur ! Comment peut-on tolérer cet appel au meurtre ? #NickConrad pic.twitter.com/MzZk90riRA
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) September 26, 2018
La Licra a elle aussi réagi sur Twitter et a déclaré : « La liberté de création, ce n’est pas la liberté d’appeler à pendre des Blancs en raison de la couleur de leur peau. » L’association annonce avoir saisi la justice.
L’appel au meurtre raciste du clip de Nick Conrad est abject et d’une violence inouïe. La liberté de création, ce n’est pas la liberté d’appeler à pendre des Blancs à raison de la couleur de leur peau. La LICRA saisit la justice et sa commission juridique.
— LICRA (@_LICRA_) September 26, 2018
Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat et porte-parole du gouvernement, affirme : « Le gouvernement condamne avec la plus extrême fermeté les paroles haineuses et écœurantes de Nick Conrad. Ceux qui les diffusent portent une lourde responsabilité et doivent réagir au plus vite. »
Le @gouvernementFR condamne avec la plus extrême fermeté les paroles haineuses et écœurantes de @jazzconrad. Ceux qui les diffusent portent une lourde responsabilité et doivent réagir au plus vite.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) September 26, 2018
Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur assure, aussi sur Twitter : « Je condamne sans réserve ces propos abjects et ces attaques ignominieuses. Mes services œuvrent au retrait sans délai des contenus diffusés. Il appartiendra à l’autorité judiciaire de donner les suites appropriées à ces odieux appels à la haine. »
#NickConrad : je condamne sans réserve ces propos abjects et ces attaques ignominieuses.
Mes services œuvrent au retrait sans délai des contenus diffusés.
Il appartiendra à l’autorité judiciaire de donner les suites appropriées à ces odieux appels à la haine.— Gérard Collomb (@gerardcollomb) September 26, 2018
Au moment où « Valeurs actuelles » publiait son papier, le clip de Nick Conrad avait été vu 4.000 fois.