Bien que la période ne s’y prête pas, et parce que la période ne s’y prête pas monsieur Mergui, veut faire passer en douce une réforme qui lui donnera tous les pouvoirs.

Celui-là même qui a accaparé tous les pouvoirs depuis plus de 10 ans, avec des supplétifs avides d’honneurs, et qui a mis toute son énergie et toutes nos ressources financières à exalter son image, veut réformer de manière radicale les statuts de l’institution.

Pendant toutes ces années, il nous a démontré son incapacité et son manque d’intérêt à régler les problèmes

– des communautés en laissant filer les déficits,

– de la cacherout en perdant des parts de marché

– de la formation des rabbins en plaçant des hommes non issus du rabbinat à la tête de communauté consistoriale,

– du Beth Din en refusant d’y mettre un Av Beth Din reconnu à sa tête,

et bien d’autres anomalies dont la liste serait trop longue.

Il prétend mettre en place une nouvelle organisation actualisée de  l’institution consistoriale en s’octroyant tous les pouvoirs aux simples motifs de l’antisémitisme actuel, et de quelques départs en Israël. Ni l’antisémitisme ni l’aliyah ne sont choses nouvelles. Même aux pires heures de la Shoah, les honorables dirigeants des Consistoires ne se sont jamais autorisés pareil hold-up de l’institution et du patrimoine communautaire, constitué par l’ensemble des Israélites de France durant des siècles.

Dans son préambule, on comprend le souci du Président en place quand il dit vouloir mutualiser les ressources et consolider la solidarité. En fait, l’actuel président en prise à des difficultés financières du fait de sa gestion veut s’autoriser un « siphonage « des finances entre les diverses entités.

Les nouveaux projets des statuts, adressés aux adhérents, qui auraient reçu leur convocation , en vue d’une adoption à la dérobée, sont un tissu de phrases écrites en caractères d’assureurs, aussi illisibles qu’incompréhensibles. On peut se demander d’ailleurs comment un célèbre cabinet d’avocats a pu rédiger un tel «charabia», qui est peut-être délibéré pour que personne n’y comprenne rien ! Aussi il nous parait important de mettre en exergue les points importants qui sont de nature à porter le coup fatal à l’institution.

FIN DE LA DEMOCRATIE COMMUNAUTAIRE

L’article 5 des nouveaux statuts du consistoire de Paris institue la fusion et la confusion, puisque dans le même Conseil du Consistoire de Paris figurent

1° le Président

2° le Grand rabbin de Paris membre de droit

3° les 26 membres du conseil élus par les grands électeurs (eux-mêmes nommés par le Président)

4° Les membres du Conseil du Consistoire Juif de France.

Ainsi il n’y a donc plus de consistoire de Paris, puisqu’ il perd toute son autonomie, et les décisions qui le concernent ne sont prises que dans le cadre de cette fusion générale. Les communautés parisiennes sont donc assujetties au bon vouloir des Consistoires de Province. Le budget de l’institution étant commun à l’ensemble des consistoires, et les siphonages devenant la règle, les administrateurs qui depuis longtemps ne sont que des potiches et des béni oui-oui  ne pourront plus peser sur les décisions puisque les cordons de la bourse seront tenues par le même homme.

Au consistoire de Paris, Madame Évelyne Gougenheim pourtant ordonnatrice des dépenses, a mis au jour des pratiques financières scandaleuses. Elle est dans l’impossibilité d’avoir de quelconques clarifications face aux anomalies comptables relevées puisque l’on méprise toutes ses demandes. Elle a fini par donner sa démission, pour soulager sa conscience. Quant aux membres du Conseil, y compris le président d’honneur qui se voit refuser des documents aussi basiques que des comptes rendus de réunion, ou de simples justificatifs de comptables.

C’est dans ce contexte purement autocratique, que l’on nous propose d’annuler purement et simplement les élections  directes des membres du Consistoire de Paris en mettant en place un collège de grands  électeurs (probables amis ou sympathisants du président) qui se plieront volontiers aux décisions dictées d’en haut, alors que jusqu’ici, chacun pouvait donner librement son opinion. La démocratie consistoriale n’existera plus !

Qui sont ces grands électeurs ?

Ce sont les présidents des communautés et leur trésorier, dont la plupart d’entre eux ont un budget en déficit et qui doivent leur poste à la bienveillance d’un président qui a ainsi obtenu leurs faveurs.

Ce sont des amis qui ont été mis à la tête de certaines communautés.

Ce sont quelques personnes à qui on a promis des décorations, ou des travaux divers qu’ils pourront réaliser en tant qu’entrepreneurs.

Qui ne seront pratiquement jamais grands électeurs ?

Les femmes à qui on interdit le poste de président de communauté, et à qui on interdit de prendre la parole dans les synagogues.

Les hommes ou les femmes qui critiqueront la gouvernance du Consistoire en faisant en sorte que les rabbins ou autre supplétifs, salariés du Président qui auront pour tâche d’être des serviteurs zélés  du système mis en place.

Nous avons vu de très nombreuses fois des rabbins, refuser le droit de parole à des candidats aux élections dans les synagogues, aux fallacieux prétextes que l’on ne fait pas de politique pendant les offices, mais offrir à Monsieur Mergui et ses amis ce même droit qu’ils refusaient à l’opposition démocratique.

Rôle du Consistoire Central

Le Consistoire Central est en fait mort depuis bien longtemps. Depuis que monsieur Mergui est à la tête de deux Consistoires, du Central et de Paris.

Le Central est en théorie, l’organe fédérateur. Il est le contenant de tous les consistoires régionaux de France. C’est la « chambre haute » la gardienne du temple, qui ne peut être partie prenante aux conflits locaux. Il a pour vocation d’être le juge de Paix.

Au terme de la réforme, il devient contenu et contenant. Le Président du Consistoire de Paris est aussi le Président du Consistoire Central. Il est  donc juge et partie (nogea badavar)  Bref tout ce petit monde de copains  pourra à sa guise, surtout celle de son président se moquer de tout.

On nous dit que c’est une réforme très importante. Avez vous entendu un quelconque débat ? Les médias communautaires vous en parlent-ils ? Les présidents de communautés invités à valider ce texte, l’avaient-ils eu avant la séance d’adoption, même pendant ? NON . Non à toutes les questions. Non parce que cette adoption doit se faire à la dérobée. Non parce que l’on veut nous soutirer notre consentement. Non parce que l’on veut faire cela dans le SECRET et l’indifférence.  On veut profiter de votre désintérêt, après vous avoir dégoûté de l’institution pour vous soutirer vos derniers droits.

ארור משגה עור בדרך ואמר כל העם אמן

Maudit, celui qui fait égarer un aveugle en son chemin ! Et tout le peuple dira : Amen! -Deut 27-18

ארור מכה רעהו בסתר ואמר כל העם אמן

Maudit, celui qui frappe son prochain en secret ! Et tout le peuple dira : Amen! Deut 27-24

ארור אשר לא יקים  את דברי התורה הזות ואמר כל העם אמן

Maudit, quiconque ne maintient pas les paroles de cette loi, en les accomplissant ! Et tout le peuple dira : Amen! – Deut 27-26

Cette procédure, où du jour au lendemain, nous recevons une enveloppe, qui engage à ce point l’institution, sans débat, dans la précipitation, en comptant sur le désintérêt des membres revient à extorquer une approbation des statuts.

D’autre part, il est savoureux de lire à l’article 8 des statuts du consistoire de Paris : la chambre arbitrale nationale du consistoire juge de la validité des élections et se prononce définitivement après avoir entendu les parties et en l’absence des membres du collège francilien du Conseil.

Tant que les statuts restent en l’état, la chute de Monsieur Mergui ou son départ peut permettre le retour à de saines pratiques. Si par malheur les statuts étaient approuvés, on scellerait dans le marbre le viol de la démocratie, puisque de facto on aurait pour toujours la fusion dans la confusion.

Quel avenir pour un pareil Consistoire.

Dès lors que les membres ne pourront plus avoir droit à la parole, sauf pour élire des hommes ou des femmes sur des problèmes d’ordre domestique relatifs à la gestion des synagogues, quel intérêt y aurait-il à rester membre d’une institution qui vous méprisera.

On oublie souvent que dans l’ordre des besoins, les personnes les plus importantes dans une synagogue sont: le ministre officiant, sans qui les offices ne peuvent se dérouler, suivi des hommes ou des femmes en charge de l’entretien à savoir les hommes ou les femmes de ménage qui permettent d’avoir une synagogue propre et entretenue. Pour le reste, on connaît des synagogues où les présidents n’y apparaissent qu’en touristes.

Donc rapidement de 28.000 adhérents, on passera à 16.000 voire 5.000 adhérents. On nous offrira le titre d’adhérents comme c’est déjà le cas pour nous faire croire que le Consistoire est représentatif, lui qui depuis plus de vingt ans a une croissance nulle au bénéfice des synagogues indépendantes non consistoriales ou loubavitch.

Que vaudra alors l’article 7 bis du règlement intérieur ?

Attribution du nombre de grands électeurs par communauté :

Communauté de moins de 200 adhérents : 8 grands électeurs

soit 1 grand électeur pour 25 adhérents

Communauté entre 200 et 500 adhérents : 12 grands électeurs

soit 1 grand électeur pour 41 adhérents

Communauté entre 500 et 1000 adhérents : 14 grands électeurs

soit 1 grand électeur pour 71 adhérents

Communauté entre 1000 et 1500 adhérents : 16 grands électeurs

soit 1 grand électeur pour 93 adhérents

Communauté de plus de 1500 adhérents : 20 grands électeurs

soit 1 grand électeur pour ? adhérents

Voilà donc une démocratie à échelle variable. Au passage, on comprend les difficultés financières et comptables de l’institution qui est manifestement fâchée avec l’arithmétique. Mais au-delà de cette absurdité, sait-on que de grandes communautés ont perdu un grand nombre d’adhérents. La communauté de Sarcelles autrefois la plus grande de France n’a pas eu droit à des élections pour choisir sa commission administrative, qui a été cooptée par M. Mergui.

Élections des commissions administratives

Ceux qui ont bafoué tant et plus le règlement intérieur, pendant des années nous promettent ce qu’ils n’ont jamais tenu, à savoir qu’il y aura des élections.

Monsieur le fidèle, et membre encore du Consistoire

Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute :

Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.

« Le fidèle, honteux et confus,

jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. »

Voilà ce qui attend les membres du consistoire si par malheur ils ne se déplacent pas pour combattre ces statuts qui sont l’arrêt de mort de l’institution.

Que deviendra le patrimoine communautaire ?

Le patrimoine communautaire, auquel nous-mêmes, nos parents, voire nos arrières parents ont péniblement œuvré à le constituer, ne sera plus notre propriété. Nous n’aurons plus droit à la parole. Il appartiendra à une clique de 100 à 150 personnes qui en feront ce qu’ils veulent. Ainsi, on pourra vendre à un bon prix le Centre Edmond Fleg à un petit groupe d’amis constitué en SCI, et qui à son tour pourra faire une bonne opération immobilière. Qui pourra contrôler quoi ?

Que se passera-t-il avec les différentes associations culturelles qui fonctionnent en parallèle dans les communautés ?

Devra-t-on laisser nos séfarim offerts à ces synagogues qui nous méprisent en nous refusant le droit de vote ?

La rupture se fera au fur et à mesure. Ce n’est que dans quelques années , ou même quelques mois que l’on fera le bilan de ces statuts catastrophiques.

Le seul espoir reste dans une mobilisation forte de tous les fidèles. Hommes et femmes, et surtout les femmes, pour exiger un vote à bulletins secrets, éviter les magouilles habituelles, et dire un NON MASSIF et résolu à cet HOLD-UP COMMUNAUTAIRE.

Moshé COHEN SABBAN

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Jasmin

C’est plié, les urnes ont parlé.
Le Peuple s’est exprimé.
Adieu veaux, vaches , cochons… C’est raté !

basri

Non à ce qui se prépare contre le Centre Edmond Fleg. C’est une atteinte scandaleuse à la mémoire d’Edmond Fleg par des gens qui pensent argent au lieu d’être solidaire avec les Juifs qui étudient à ce Centre. Cela ne ferait que provoquer une rupture grave entre les Juifs et des manipulateurs peu scrupuleux, cela irait à l’encontre de toutes nos lois. Nous ne laisserons pas faire cette profanation.