Israël va t-il confier la sécurité du front nord à la Russie et Gaza – à une intervention indirecte des États-Unis? 

Netanyahu est enclin à rejeter l’accord de trêve conclu entre l’ONU et l’Egypte avec le Hamas

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou est enclin à rejeter l’accord de trêve conclu entre le Hamas et Israël sous sa forme actuelle, lorsqu’il l’exposera devant le cabinet de sécurité dimanche, ont fait savoir samedi soir à DEBKAfile des cercles proches du cabinet. Ses conseillers l’ont informé que les évaluations des services de renseignements sur les arrangements proposés étaient sceptiques quant à certaines de ses dispositions en raison de leur non-respect par le Hamas ou l’Egypte. Netanyahu n’a vu aucune ouverture réaliste, en outre, en vue d’un engagement du Hamas de remettre les restes de soldats israéliens tombés au combat et les otages détenus par le Hamas. Le cabinet risque donc de retarder une décision dans l’attente de nouvelles négociations. L’Autorité palestinienne a catégoriquement refusé de jouer un rôle dans l’accord de trêve proposé.

Le Hamas a brûlé plus de 35 000 dunams de terres israéliennes florissantes – la moitié de la région de Tel-Aviv, l’équivalent de la totalité de Beersheba – depuis le lancement de sa «Marche du retour» le 31 mars. Mais si les dirigeants terroristes palestiniens de Gaza adoptent le programme d’aide d’une valeur de 650 millions de dollars que l’ONU, l’Egypte et le Qatar proposent pour un accord de trêve à long terme avec Israël – applaudi par Washington – ils recevront la plus grande récompense jamais décernée à un pyromane en série.

Pendant les 11 années de règne du Hamas, des milliards de dollars d’aide ont afflué à Gaza pour soulager les souffrances d’une population sous le joug, mais seule une partie a atteint sa destination ; la part du lion a été consacrée à la « résistance » – c’est-à-dire à la consolidation de la branche terroriste du Hamas, la Brigade Ezz-e-din al-Qassam et à sa campagne implacable de violence pour éradiquer l’État juif.

En vertu du nouvel accord, le Hamas recevra 162 500 dollars pour chaque mois de tirs de roquettes contre des villes et villages israéliens, d’attaques contre la barrière israélienne, de tirs et de bombes incendiaires visant les soldats israéliens défendant la frontière, pour les centaines de cerfs-volants incendiaires et des ballons explosifs.

Néanmoins, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant général Gady Eisenkot, a conclu la semaine dernière que les chefs terroristes du Hamas, n’ayant rien réussi par cette multitude de moyens de déclencher violence, seraient une fois encore désavantagés à l’issue de leur campagne d’incendie. Mais c’est précisément cette même campagne qui a déclenché le plan international visant à couronner le succès du Hamas par une trêve exceptionnellement généreuse. Le voilà prêt à recevoir des avantages tels qu’une prime de plusieurs millions de dollars ; un poste d’ancrage dans la ville égyptienne de Port-Saïd sur le canal de Suez, à Port-Saïd; une piste d’atterrissage sur la base aérienne d’El Arish au nord du Sinaï ; la levée des blocus israélien et égyptien autour de la bande de Gaza; l’ouverture des deux postes frontaliers ; plus d’électricité en provenance d’Israël; et une grande usine de dessalement. Dans l’ensemble, ce n’est pas une si mauvaise affaire pour quatre mois d’expression de « différentes marques de terreur ».

Le coup de grâce pour Tsahal – et le plus humiliant – a été son incapacité à arrêter les outils les plus primitifs, les ballons. Ils ont réussi ce que quatre mois et 500 roquettes et obus de mortier ne sont pas parvenus à faire.

DEBKAfile établi la liste de ces privilèges accordés au groupe terroriste :

  • Le Hamas est apparu comme le premier groupe militaire palestinien à forcer Tsahal et le gouvernement israélien à permettre aux terroristes de dicter les règles du jeu, grâce à la prise en otage d’une population civile opprimée.
  • Le Hamas a pleinement tiré partie des hésitations de Tsahal à assurer ses opérations antiterroristes, par crainte de faire trop de victimes. Les meilleurs stratèges du Hamas n’ont donc jamais été en danger. Bien qu’une course effrénée des masses palestiniennes de masse vers la frontière israélienne, orchestrée par le Hamas, ait entraîné 159 morts, une bonne partie ont été des civils. Le Hamas a donc utilisé avec succès sa tactique de bouclier humain pour faire condamner Israël sur le plan international, agrémentant sa propagande avec des «enfants», des «journalistes», quand ce n’est pas un «bébé» et une «infirmière», mis en scène pour être pris pour cible par les troupes israéliennes.
  • La contre-offensive israélienne était constituée par des frappes aériennes sur des installations d’importance mineure pour le Hamas, dont la plupart avaient été évacuées à temps pour éviter de faire des blessés.
  • Même le succès rencontré par Tsahal dans le démantèlement des tunnels de la terreur serpentant sous la frontière israélienne, avant qu’ils ne soient utilisés pour attaquer des communautés, devait s’avérer limité en termes de valeur. Pour chaque tunnel détruit, le Hamas en a construit un autre, fabriquant un dédale souterrain complexe sur le principe du Lego.
  • L’accord de trêve proposé ne nécessite pratiquement aucune contrepartie de la part du Hamas. Le groupe terroriste palestinien est invité à maintenir une trêve (ce serait la première fois), mais il n’est pas obligé de démanteler son bras armé terroriste, de renoncer à son arsenal de roquettes ou même de remettre les dépouilles des soldats et les 2 otages israéliens qu’il détient. De même que personne non plus ne lui demande des réparations pour les énormes dégâts – matériels et émotionnels – causés dans les communautés israéliennes voisines par plus de dix ans de terreur et de vandalisme palestiniens.
  • Alors qu’une disposition est marquée par le transfert de l’administration gouvernante de Gaza à l’Autorité palestinienne basée à Ramallah, personne ne s’attend à ce qu’elle soit mise en œuvre, pour la simple raison que le Hamas ne renoncera jamais à sa branche armée et que l’AP n’est pas assez forte pour en assumer le contrôle . Cette disposition, à elle seule, équivaut à la reconnaissance internationale de la domination du Hamas sur la bande de Gaza, qu’elle a arrachée à l’Autorité palestinienne lors d’un coup d’État militaire il ya 11 ans.
  • L’intérêt de l’administration Trump à forger cet accord résulte du fait que l’Autorité palestinienne a fermé la porte à son «Plan de paix du siècle au Moyen-Orient». Ce plan restera sur le papier tant que le président de l’Autorité est vivant et donc, Washington se tient à l’écart de Ramallah pour se concentrer essentiellement sur la bande de Gaza. Lorsque cette porte a commencé à s’ouvrir, la Maison Blanche a indiqué cette semaine que le personnel du plan de paix devait être renforcé avant sa publication. Un accord pour Gaza lui donnerait une longueur d’avance pour recentrer les aspirations nationales palestiniennes sur la bande de Gaza et le nord du Sinaï.

Du point de vue de Washington, des arrangements sont en place pour que les fronts d’Israël au nord et à Gaza s’installent. La Russie a pris directement en charge les frontières syriennes avec Israël, tandis que les Etats-Unis, par l’intermédiaire du médiateur bulgare Nikolai Mladenov et de l’Egypte, parviennent à piloter à distance l’imbroglio entre Gaza et Israël.

Les dirigeants d’Israël peuvent se féliciter de s’être, en apparence, débarrassé de ces deux périls sur les épaules de la Russie et de l’Amérique. Mais les arrangements qui prennent forme ne seront probablement pas durables, compte tenu des mauvaises intentions des acteurs impliqués. Avec des troupes syriennes / du Hezbollah/ et chiites pro-iraniennes installées à la bordure du Golan israélien, et le Hamas ne faisant qu’entreprendre des trêves jusqu’à la prochaine attaque, ces arrangements sont à peu près aussi stables qu’un château de cartes dans la tempête.

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Adaptation : Marc Brzustowski

Israel trusts its North Front security to Russia, Gaza – to indirect US intervention

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andre

non, pas 162 500 dollars mais, helas, 162 500 000 dollars.